Lorsqu'elle sentit qu'elle n'arriverait pas à se rendormir, Jill se retourna sur le dos et s'étira de tout son long. Elle prenait un plaisir fou à faire ça, comme les chats, elle était simplement incapable de se lever si elle ne s'était pas étiré, ou bien elle était de mauvaise humeur toute la journée. Elle lâcha un bâillement, heureuse d'avoir réussi à passer une nuit tranquille, sans rêves épuisants, la première depuis longtemps. La présence de sa meilleure amie avait surement aidé. Lawillee marmonna dans son sommeil de manière inintelligible au moment où son amie jeta sur elle un regard plein d'affection, avant de pouffer de rire.
Telle une parfaite limace, elle se glissa hors du lit en roulant par terre profitant du fait que le lit de sa meilleure amie se résume à un sommier sans pied posé par terre doublé d'un martelas moelleux. Elle resta un instant allongée sur la moquette, fixant le rayon de soleil qui avait percé entre les rideaux et qui éclairait doucement le plafond de la chambre. Deux semaines étaient passées depuis la visite indésirable de son père et sa mère, doucement, continuait de se remettre. Elle s'était inscrite dans un club de sport, où elle pratiquait assidument la boxe française et rentrait le mercredi soir épuisé mais heureuse. Ce week-end là, les parents de Lawillee étaient partis en vacances improvisées en amoureux, à Hawaï profitant de la saison froide en Europe pour aller se dorer au chaud soleil des iles du sud. Aussi la rouquine avait décidé de s'incruster pour le week-end chez son amie, qui n'en était que trop heureuse. Une fois de plus elle s'étira et se leva doucement, puis se dirigea vers la fenêtre afin d'ouvrir les rideaux. Lawillee grogna et tira la couette sur la tête lorsque la lumière envahi la pièce. Le temps radieux décrocha un sourire à Jill qui asticota son amie du bout du pied pour la réveiller. En traversant la pièce pour en sortir, Jill passa devant le mur à souvenirs qu'entretenait son amie. Cela consistait en une centaine de photos, de cartes postales, ticket de cinéma, concerts, de petits dessins et d'autres choses parfois un peu curieuses, comme une paire de lunette 3D en carton, avec un œil bleu et un rouge. Au centre de la chose, deux photos étaient mise en valeur. La première étaient une photo d'elle deux, prise peu de temps après l'arrivé de la rouquine en ville, prise lors d'une sorte d'excursion de classe dans une petite ville au bord de l'océan. Il bruine sur la photo, les deux adolescentes sont trempées par cette atroce petite pluie, pourtant leurs visages rayonnent. Cette excursion, bien que parfaitement inintéressante au niveau des cours étaient un de leur premier souvenir.
La deuxième photo sortait tout droit d'un photomaton. Jill n'avait aucune idée de comment la shtroumpfette avait fait pour tirer Castiel dans une machine comme ça, mais bien qu'il tire sur la première photo une tronche pas possible, elle avait même réussis à lui arracher un sourire sur la dernière photo. Contrairement à d'habitude, Jill ne se sentie pas jalouse, juste un peu triste. Elle aurait voulu voir Castiel sourire comme ça, mais elle ne lui connaissait que des grimaces. Un sourire s'étira quand même sur le visage constellé de taches de rousseurs de la jeune fille. Les cheveux bleus de Lee juraient affreusement avec ceux, rouges, de Castiel, pourtant ils allaient vraiment bien ensemble. Il crevait les yeux, que ce soit sur les photos ou de manière générale que les deux ados semblaient être en parfaite osmose. Bizarrement, malgré leurs caractères franchement différents, ils avaient accroché tout de suite. Jill enviait tellement le regard de Castiel lorsqu'il posait les yeux sur la petite shtroumpfette aux cheveux bleus. Il adoptait alors une expression tellement différente que son habituelle grimace. Un peu comme avec Lysandre étrangement. Il semblait arrêter d'être totalement à cran et sur ses gardes lorsqu'il était avec l'un où l'autre.
La rouquine se pencha pour attraper une feuille d'imprimante vierge qui trainait par terre, et s'appliqua à la plier en avion en papier, comme lorsqu'elle était petite. En position pour l'envoyer, Jill le lança un petit coup de poignet, et, dans un élan relevant quasiment du miracle, et après quelques looping, l'avion en papier s'écrasa sur le lit, non loin de Lawillee, qui releva la tête en grognant :
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When I Feel - Castiel
Teen FictionJill et sa mère ont fuit un passé qu'elles veulent oublier à tout prix. Castiel rumine l'abandon de ses parents qu'il ne voit pratiquement jamais. L'attirance s'installe au premier regard, aussitôt suivie du déni. Dans cette petite ville sans his...