When I Feel - Castiel

Chapitre 7 - Carnaval

Un mois de mars promettant d'être glacial prit la place de ce février enneigé. Les routes et les trottoirs avaient fini par être dégagés d'une bonne partie de la neige allègrement tombée pendant les vacances, réactivant la vie de la petite ville pour la rentrée des classes après les vacances d'hiver. Mais les terrains de sports extérieurs du lycée n'ayant pas été dégagé, c'est dans le gymnase chauffé que la classe de Jill eu cour ce matin. Détestant le basket, Jill, assise sur le banc de touche en compagnie de Lawillee, se délectait d'observer les autres courir pendant qu'elles se reposaient. Avec la plus grande discrétion possible, les deux jeunes filles discutaient avec animation d'un évènement qui arrive à grand pas.

- J'ai tellement, TELLEMENT, hâte d'être à samedi !

- Oui, le thème est trop génial, murmure avec enthousiasme Lawillee, j'avais peur qu'ils nous sortent un thème trop pourrit mais là, c'est incroyable !

- Un bal masqué sur le thème du carnaval de Venise, organisé par le lycée, pincez-moi, je rêve, renchéri Jill sur le même ton.

- Rosalya doit en être folle, pouffa Lee.

- Par contre, je me demande comment on va faire pour ne pas être trop reconnaissable, comme ils ont dit... Surtout toi et tes cheveux bleus... souffla Jill.

- Je pourrais peut-être trouver une jolie perruque, je ne sais pas j'avoue. 

Le carnaval arrivait à grand pas et pour éviter d'avoir à faire classe dans un cirque plutôt qu'une école, cette année, les professeurs avaient décidé d'organiser un bel évènement pour leurs élèves plutôt que de les laisser venir en classe déguisés. Chose toujours assez déstabilisante pour eux, leur permettant en plus d'éviter une journée fatigante et bien peu utile en termes d'apprentissage. Un bal masqué, invitant tous les élèves du lycée, était donc organisé depuis un mois et le thème avait été révélé avant le début des cours par la directrice. Jill et Lawillee n'eurent qu'à attendre la pause déjeuner pour se faire sauter dessus par une Rosalya enragée.

- Vous vous rendez compte, on n'a pas de DEVOIRS DE LA SEMAINE pour pouvoir se faire ou trouver des beaux costumes !!

- Heureusement, raisonna Lawillee, une semaine c'est déjà peu pour trouver quelque chose de bien.

- Com-ptez-sur-moi, Je vais vous faire des costumes de fou à toute les deux, s'exclama Rosalya, toujours plus folle de l'idée.

- Et toi Rosa ? demanda Jill en haussant un sourcil, si t'en fait pour nous t'aura pas le temps pour toi...

- Ne t'inquiète pas, j'ai de quoi faire pour, moi, ça fait des lustres que je fais des robes pour moi, pour ce genre d'occasions.

- J'aimerais bien voir le design avec toi moi, protesta Lawillee.

- J'aimerais bien voir et aider moi aussi, fit timidement Jill. Même si je sais pas dessiner ni coudre...

Rosalya fit une moue, puis sourie.

- Vous ne me faites pas confiance ? fit-elle en souriant.

- Si, s'écria Jill, mais c'est super intéressant ce genre de chose, j'ai trop envie de voir au moins !

- Je plaisantais.

Le cœur battant et plus excitée que des puces, les jeunes filles décidèrent se retrouver tous les soirs chez Rosalya pour leurs ateliers coutures. Mais pour commencer, elles iraient d'abords chez Leigh, à la boutique. Il fallait qu'elles choisissent des tissus pour la confection de leurs robes. L'après-midi passa à une lenteur folle. Jill, qui avait beau adorer les maths, n'arriva pas à trouver la moindre once d'intérêt pour ce cours sur les statistiques. Lawillee, à côté d'elle avait complètement abandonné l'idée de faire semblant de suivre. Sa feuille de cour était couverte de croquis de robes et de masques dans un style vénitien entre le baroque et le moderne. C'était magnifique. Le regard de Jill allait et venait entre les dessins et le ciel gris de mars. Elle admirait les filles comme Rosalya ou Lawillee. Capable de créer des merveilles avec simplement un crayon ou un peu de tissu. Jill, elle était loin de ça. Elle était partie en filière littéraire, sans la moindre idée de ce qu'elle voulait faire plus tard et encore aujourd'hui, alors qu'on les stressait pour choisir leurs vœux pour la suite, après le lycée, elle n'était pas capable de répondre. La jeune fille haussa les épaules et reporta son attention sur le professeur qui les regardait de temps à autre avec un air légèrement agacé, puis lui fit un sourire d'excuse. Ce qui ne l'empêcha pas de l'envoyer au tableau. Aucune pitié.