Jill eu l'impression de recevoir un coup au cœur.
- C'est à Paris, Jill. La boite, les studios, les concerts. C'est à Paris qu'ils peuvent nous ouvrir des portes, pas ici. Y'a rien ici...
La sonnette retentit à la porte et Castiel se leva prestement pour aller ouvrir au livreur. Jill bascula contre le dossier du canapé, comme sonnée. Elle avait presque la tête qui tournait et avait l'impression de s'enfoncer dans les coussins comme dans des sables mouvants. Castiel posa le sac sur la table basse et se rassied à côté d'elle en silence.
D'abord Lawillee, puis Rosalya. Maintenant Castiel et avec lui Lysandre, évidemment. Ils allaient tous partir. Elle serait la seule à rester en arrière. Jill eu soudainement l'impression d'étouffer. Sa poitrine se mit à se comprimer, comme si un poids énorme s'était posé sur elle. Chacun et chacune avançait dans sa vie, poursuivait ses rêves et elle était à la traine. Seule. Seule, sans elles, sans eux et par-dessus tout, sans lui. Elle se sentait oppressée, sa gorge semblait se refermer sur elle-même et bien qu'elle commençât à reconnaître les symptômes d'une crise de panique, elle n'arrivait pas à se détacher de l'impression qu'elle allait mourir.
- Jill, dis quelque chose, fit la voix de Castiel, étranglée, à côté d'elle.
Elle le regarda, les larmes lui montant aux yeux.
- Qu'est-ce que ...
Castiel laissa sa phrase en suspens et la prit dans ses bras. Jill se mit à sangloter contre sa poitrine, tandis qu'il caressait doucement sa joue du pouce, sa bouche pressée contre le haut de son crâne.
- On a pas encore donné de réponses, fit Castiel, la voix étranglée. Ils nous ont dit qu'on pouvait attendre les résultats du bac pour se poser et y réfléchir.
Malgré ses larmes, Jill savait au fond qu'il n'y avait qu'une seule réponse possible. C'était leur rêve, elle savait qu'ils ne pouvaient pas laisser passer ça. Et elle ne voulait pas qu'il laisse passer ça. Malheureusement, elle était pour l'instant incapable de prononcer le moindre mot. Castiel continua de lui caresser doucement le dos pendant de longues minutes, jusqu'à ce qu'elle le repousse gentiment. La crise et la douleur étaient passées. Elle l'embrassa tendrement.
- Merci, ça va mieux, fit-elle doucement. C'était une petite crise de panique.
- Ne minimise pas, Jill. Ça va aller ?
- Pour le moment, oui.
- Tu as toujours faim ? demanda Castiel en désignant le sac.
- Oui, toujours, rigola Jill.
Castiel alluma la télé, remettant la conversation à plus tard.
Les jours suivants, ils n'eurent pas la moindre minute pour reparler de tout cela. Le bac commençait la semaine d'après et tous les terminales révisaient intensément. Jill se réjouissait de ne plus avoir à cacher son couple. Ils n'avaient tellement plus de temps pour se voir que la moindre pause clope devenait un moment volé.
Jill s'était tant fait une montagne de ce bac, que lorsqu'il se passa, elle eut la bonne surprise de découvrir qu'il s'agissait plus d'un dos d'âne peu agréable. Le lycée était vide des autres classes, les salles avaient toutes était banalisées et aménagées pour les épreuves, et bien que le stress fût présent tout le long, elle eut l'impression de plutôt bien s'en sortir. Bien mieux qu'à de nombreux contrôles tout au long de l'année. Comme quoi, Castiel avait réussi à l'aider à réviser, finalement, malgré les apparences. Ça ne l'empêchât pas de sortir de sa dernière épreuve avec une envie de hurler sa joie d'en avoir fini. Elle sauta au cou de Castiel à peine le portail franchit et il la souleva du sol pour l'embrasser follement.
VOUS LISEZ
When I Feel - Castiel
Novela JuvenilJill et sa mère ont fuit un passé qu'elles veulent oublier à tout prix. Castiel rumine l'abandon de ses parents qu'il ne voit pratiquement jamais. L'attirance s'installe au premier regard, aussitôt suivie du déni. Dans cette petite ville sans his...