Je poussai la porte d'une des pièces du poste, les sourcils encore froncés par la colère qui m'avait envahie suite à la révélation dans la salle d'interrogation. C'était ici qu'on avait placé la famille Auberson. Ces derniers avait eux aussi été emmenés au commissariat après l'agression d'Alex. Hugo et Elise étaient penchés sur le rebord d'une fenêtre donnant sur dehors et observaient les oiseaux s'envoler dans le ciel. Ils avaient des étoiles dans les yeux. C'était la première fois qu'ils en voyaient. Les oiseaux ne s'étaient plus montrés depuis des années. J'avais presque oublier à quoi ils ressemblaient. Ils volaient tous en bande. C'était une sorte de nuage multicolore qui se déplaçait, rapidement à la manière d'une vague. Revoir ces animaux dissipa les épais et gris cumulo-nimbus qui emplissaient ma tête. Je m'interrompis dans ma contemplation pour me tourner vers Adrien et Elyne. La femme était aussi blanche qu'un linge et ses jambes étaient encore flageolantes. Je pensai que si elle n'était pas assise sur cette petite chaise inconfortable, elle s'effondrait sur le sol froid. On pouvait toujours voir dans ses traits qu'elle avait longuement pleurer et que tout son être avait été secoué par l'épisode violant du jour précédent. À coté d'elle Adrien faisait peine à voir avec son air affolé et son œil au beurre noir. Heureusement, qu'au moins une bonne âme dans ce bâtiment avait eu la gentillesse de s'occuper d'eux et de les soigner. Elle avait collé des pansements sur la joue d'Elyne et sur le front de mon ami ainsi que d'installer Léa sur un matelas contre un mur pour qu'elle se repose. En s'écrasant violemment contre le mur de la chambre de sa sœur, elle s'était fait une commission cérébrale, par chance il n'y aurait pas de grosses séquelles. Elle parlait, se portait bien, mais quelques événements récents avait été effacés de sa mémoire. Il lui fallait maintenant plus que 2 choses: rester tranquille et se reposer. On ne pouvait rien faire de plus. Là, ses yeux étaient clos et sa poitrine se soulevait lentement, signe qu'elle était endormie. La voir dans cet état me noua la gorge et me retourna l'estomac.
- Je suis désolée, tout est de ma faute... soupirai-je
Une main de posa délicatement sur mon épaule. Adrien s'était approché de sa fille.
- Tu n'y es pour rien! Me contredit-il sur un ton doux.
Mon ami me serra dans ses bras pour me consoler.
- Si je ne m'étais pas enfuie, Alex n'aurait jamais fait ça! Me lamentai-je.
- Si tu n'étais pas partie, tu ne serais probablement plus de ce monde.
Il me sourit. La porte qui s'ouvrit brusquement, nous fit faire volte-face. La femme Lieutenant me rappelait. Elle avait visiblement de nouvelles questions à me poser. Je n'avais pas envie de les quitter. J'aurais voulu rester à leurs côtés pour parler à Léa une fois qu'elle se serait réveillée. Mais le lieutenant Favre n'allait pas perdre un jour de plus, il fallait qu'elle démasque qui était à l'origine de cet arrêt au plus vite pour rétablir l'ordre le plus rapidement possible. Je quittai la pièce pour entrer à nouveau dans la salle d'interrogation. Je me rassis sur ma chaise et Camille planta ses yeux dans les miens. Je fus soulagée de constater qu'Alex ne m'attendait pas cette fois. Apprendre ce qu'il avait dit sur moi à ses collègues, n'avait fait qu'aggraver la situation. Je lui aurait sauté à la gorge et l'aurait étranglé. Rien qu'y penser mes poings se serrèrent. Je lançai un regard impuissant vers Adrien, puis inquiet vers Léa.
- On t'informera s'il y a du nouveau. M'assura le père.
Je quittai la pièce docilement, tête baissée, épaule relâchée, et sourcils froncés. Après tout, je n'avais pas d'autre choix que d'obéir. J'essayais d'imaginer les questions qu'on pourrait encore me posée. Je pense que durant le premier interrogatoire, je n'ai commis aucun erreur. J'espérais au fond de moi qu'on laisserait bientôt mon passé de politicienne, enragée par l'informatique et ses ravages. Cela ne constituait plus que mon passé. J'avais arrêté de faire de beaux discours pour tenter désespérément de soulever le peuple. Tout cela me dépassait à présent. Cette personne, ce n'était plus moi. J'avais beau avoir conservé ma hantise de la nouvelle génération, je n'étais pas extrémiste qu'il cherchait. Ce que je voulais le plus à ce moment-là c'était rentrer et m'occuper de Léa et du petit être qui grandissait en moi. J'imaginais que mon mari avait omis ce détail. Ces longs entretiens avec la police et les événements violents de la veille m'avait épuisée. Je devais sortir de la cage dans laquelle Alex m'avait fourrée, moi, ainsi que toute la famille Auberson. Alex déteste-t-il autant Adrien pour le faire passer comme mon complice aux yeux de la police, car oui, malgré son état pitoyable et déboussolé, Alex insisté pour que mon ami soit immédiatement interrogé après moi, qu'on ne puisse échanger un mot entre nos deux interrogations. C'était proprement injustifié, jamais mon ami avait des choses semblables aux miennes. Il n'avait aucune raison d'avoir des soupesons sur Adrien. C'était à nouveau l'oeuvre d'Alex pour assouvir sa soif de vengeance. Il tenait tant à me faire souffrir. Heureusement que, lorsque je pris place sur la chaise de la petite pièce isolée, cet homme qui avait réussi à tourner ma vie au cauchemar en une soirée seulement, ne montra point le bout de son nez. Je soufflai intérieurement, soulagée.
- Savez-vous si votre grand père avait des ennemis ?
La question sur ce ton froid, chassa toute la rancune que j'éprouvais envers mon mari. Ce sentiment fut remplacé par l'agacement d'entendre parler de mon grand père sans savoir pourquoi.
- Pourquoi me posez-vous tant de questions au sujet de mon grand-père ? Que fait-il dans cette affaire lui aussi? Je sais que c'est lui qui dirige le centre, mais... Vous ne pensez tout de même pas qu'il soit responsable de cette panne ?
La femme grimaça comme hébétée et ouvrit la bouche, mais aucun son en sortit. Elle souffla bruyamment avant de pousser un dossier jaune vers moi. N'ayant aucune idée de ce que cela pouvait être, je découvris la première page dans un sursaut. "Meurtre de Michel Tisserand" était écrit en grosses lettres. Je trésaille.
- Alors, il est... tentai-je.
La femme hocha la tête.
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Bonjour, j'espère que ce chapitre vous a plu!
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Virus: BLACK_OUT
Science FictionLe monde a bien évolué depuis l'an 2020. L'utilisation de l'informatique, de l'électricité et de la robotique à augmenter considérablement, si bien que les gens en sont devenu dépendant. L'informatique est devenue omniprésente dans le quotidien de c...