Chapitre 2

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Je jetai un coup d'œil à l'horloge. Cette dernière indiquait 11 : 35. La fin du cours sonnait dans 5 minutes. Je sortis de mes corrections pour regarder mes élèves, la plupart encore plongés dans leurs exercices de Français. Certains, les avaient déjà abandonnés, comme ils les avaient terminés ou pour une autre raison. Ceux-ci balayaient la classe du regard comme s'ils la découvraient pour la première fois. C'était une salle plutôt grande avec trois lignés de bureau gris. Tout au fond de la classe se dressait une grande étagère colorée où chaque élève avait son propre casier. La lumière du jour entrait part une large fenêtre d'un côté de la pièce. Mon cœur se resserra en songeant que pour ces jeunes, cette année scolaire était la dernière et qu'ils arriveraient bientôt sur le marché du travail.

Avec l'arrivée de l'informatique les offres d'emploi s'étaient raréfiées et il fallait se battre pour obtenir une place. Tous ces métiers disparus, remplacés par les robots. En pensant aux robots qui nous remplaçaient lentement, mes yeux de posèrent sur PREES 10J mon « collège » (si on peut dire cela). Son visage de métal était figé sans aucune expression (comme tous les autres robots). Il surveillait les élèves. Si vous vous demandez ce que voulait dire cette abréviation étrange apprenez que cela signifie "Prototype de Remplacement des Enseignants d'Écoles Secondaire de la classe 10J" La 10J dont j'étais la prof de classe. Il y avait un PREES pour chaque classe, mais je trouvais mon "remplaçant" qui devait m'aider à gérer la classe, encore plus désagréable que les autres. Peut-être parce qu'il était constamment dans mes pattes car c'était avec lui que je devais partager le métier d'enseignant.

-         Emma! dit soudainement le robot.

Il se tourna vers une jeune fille brune aux cheveux coupés au carré et aux yeux verts qui fixaient un point invisible sur le tableau interactif. Elle sortit de sa rêverie en entendant son nom.

-         Retourne sur terre Emma et continue tes exercices. Je vois d'ici que tu ne les as pas finis. ordonna mon assistant d'un ton sec et froid.

Cette société n'aimait pas les gens comme Emma et cela se voyait à la manière qu'PREES 10J traitait cette jeune fille tout au long des cours. Les gens d'aujourd'hui n'aimaient guère les gens qui rêvaient et qui avaient un autre regard ou d'autres idées. C'était pour cela qu'il n'y avait plus d'écrivain, de chanteur, de danseur ou de poète. Tous les mouvements artistiques s'étaient éteignent à petit feu. Malheureusement, pour l'Etat certaines personnes, comme moi, Mr. Auberson ou encore Emma, ne se pliaient pas correctement aux règles et se reprenaient souvent à rêvé. Nous montions une sorte de révolte silencieuse. Parfois, à voir les regards que me lançaient des gens, je me demandais si les personnes qui étaient contre le progrès informatique était fichés à l'Etat. Ou alors les mots "Contre l'informatique" étaient écrits sur mon front et je ne les avais jamais remarqués. Ma première hypothèse me paraissait plus probable ce qui m'arrachait un petit frisson d'horreur.

La rêveuse ne broncha pas et replongea dans son cahier. Voyant que la sonnerie n'allait pas tarder à retentir, je me levai et me postai au centre de la classe et réclamai le silence et l'attention de tous.

-         Cet après-midi nous continuerons de faire quelques exercices au combien passionnant sur les participes passés puis je vous distribuerai les objectifs pour les diplômes de Français, nous lirons tout cela dans la joie et la bonne humeur. Vous pourrez me poser des...

-         Vous pourrez ME poser toutes les questions que vous voudrez. Me coupa PREES d'une voix tranchante.

La douce sonnerie retentit et les jeunes se levèrent m'empêchant d'envoyer à mon collègue une réponse peu polie. Un brouhaha agaçant monta dans la classe. Le robot en profita pour me glisser:

-         Sauf votre respect, je crois que je suis le mieux placé pour répondre à des questions. Je pense être doté d'une plus grande intelligence que la vôtre.

Il m'attrapa le bras pour bien me faire comprendre qu'il avait raison et moi tord (comme toujours). Sentant son bras de fer et son étau se resserrer sur mon poignet, je le dégageai violemment, soudainement hors de moi. PREES perdit pied et chuta bruyamment sur le sol. Je tournai la tête et m'immobilisai voyant Emma, les yeux écarquillés. Elle avait été choquée par ma perte de sang-froid. Elle ramena le cahier qu'elle tendait dans ma direction et retourna le ranger dans son bureau. La rêveuse avait voulu me poser des questions, malgré le discours très modeste de mon assistant (avec beaucoup de sarcasme) et cela avait raté, une fois de plus à cause de cet idiot de tas de fer. Je voulus la trouver pour m'excuser, discuter et répondre à ses questions mais après cette petite scène, elle avait détaler à toute vitesse. Frustrée, j'attrapai ma sacoche, mon ordinateur et sortit avec des pas pesant sans même aider PREES à se relever. Il avait bien tenté de me tendre sa main. Je ne l'avais même pas regardée. Je dévalai les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée pour me diriger vers la salle des maîtres. Voyant l'expression de mon visage à mon arrivée, Adrien Auberson s'approcha de moi et me posa un café sous le nez.

-         Bois! Ça te fera du bien. Murmura-t-il d'un ton chaleureux.

Je lui souris reconnaissante puis vidai mon gobelet. Il posa une de ses mains sur mon épaule.

-         Ça va mieux? S'enquit-il

Je hochai la tête, tentant d'oublier l'image de PREES avec son sourire monstrueux. Je m'assis à la table de la pièce et fixai les autres professeurs qui venaient chercher leurs affaires pour rentrer dîner chez eux avec leur femme et leurs enfants. Adrien arriva derrière moi avec nos deux repas de midi et posa sur la table avant de s'asseoir à mes côtés. Je le remerciai. Adrien avait des enfants mais il n'avait pas le temps de tenter chez lui, car ce dernier habitait trop loin de l'école. Quant à moi, je n'avais personne à la maison. Je préférais rester ici à rire avec mon ami plutôt que rentrer et de m'énerver une fois de plus avec un autre robot que je devais déjà côtoyer le reste du temps. Pensant, à toutes ces machines que je haïssais par-dessus tout avec lesquels je devais vivre je soufflai

-         On devrait faire quelque chose pour arrêter cette informatique...

***
Voici le chapitre 2 de cette fiction j'espère que vous l'aurez apprécier n'hésiter pas à laisser un petit commentaire.

Hej då!

Teuchmüteflüt!

Virus: BLACK_OUTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant