Chapitre 4 : L'étrange rencontre le mystère

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Elle passa ses mains sur sa robe pour la défroisser légèrement. Elle avait complètement séché à présent, mais au toucher elle était toujours froide, au point que parfois la jeune femme frémissait d'autre chose que la peur.

Cette aventure lui coutait plus d'énergie qu'elle n'eut cru. Elle s'était précipitée dans les archives à cause du bruit provenant du couloir. Que se serait-il passé, si la clé n'avait pas ouvert la porte ?

Elle frissonna, encore. Son corps ne faisait que lui répéter que l'endroit était très dangereux.

« Ce n'est rien », se disait-elle, lorsque ses sens se rebellaient.

Elle n'arrêtait pas de repenser aux pas. Si ce n'était pas les secours ni un rescapé, peut-être était-ce le propriétaire de cet endroit qui faisait une ronde ?

Est-ce qu'il la chasserait, s'il la trouvait ? Est-ce qu'il la ferait disparaître pour avoir foulé l'endroit sans autorisation ?

Elle réfléchissait trop ; elle pensait trop ; elle ruminait trop ; et cela ne changeait en rien sa situation.

Elle s'en voulait presque de ne pas attendre de pied ferme les secours. Mais quitte à patienter, autant en profiter pour visiter cet espace figé dans le temps. Une merveille architecturale, à l'atmosphère intrigante, si ce n'est funeste.

Maintenant qu'elle était lancée et qu'elle avait fait ce choix, comme une enfant qui joue à cache-cache, elle se lança dans cette aventure.

La pièce dans laquelle elle venait de rentrer avait une superficie qui laissait à désirer. Il y avait à peine assez d'espace pour se déplacer de cinq mètres de long en large. Celle-ci avait été fermée pendant tellement d'années, que les insectes s'y étaient installés. Tout ici s'était abandonné à la nature, mais la jeune femme aimait ça. Là aussi, la petite fenêtre était brisée. Quelques plantations des murs extérieurs entraient par les ouvertures pour venir s'emprisonner dans les toiles d'araignées, ou périr derrière quelques cartons.

De hautes étagères étaient palquées contre les murs de la pièce. Sur l'une d'entre elles, Rachel trouva une boîte qui était plus imposante que les autres.

Elle la prit et s'assit à même le sol, curieuse. De toute façon, elle voulait rester discrète un moment. Elle réfléchirait à ses prochaines actions par la suite. En attendant, elle avait décidé de rester là et passer le temps.

La demoiselle se mit donc à fouiller, telle une aventurière. Elle parcourut les vieux écrits pendant un long moment. Un vrai long moment.

Les circonstances faisaient qu'elle n'avait plus aucune notion du temps qui passe. Comme si sa réalité s'était mise sur pause, en attendant qu'elle retrouve sa demeure. Sa faim sembla d'ailleurs se calmer, résignée à rester à jeun pour le moment.

La bourgeoise se perdit à lire des documents administratifs et autres archives logistiques. Lire une phrase demandait plus d'effort que prévu. L'écriture en patte de mouche et le manque de lumière y étaient pour quelque chose.

Elle apprit beaucoup sur cet endroit. Assez, pour que sa curiosité soit rassasiée un certain temps. Ce lieu n'était nul autre qu'un orphelinat datant des années 1780. Les occupants vivaient en autarcie, éloignés de tout. Ils rapportaient eux-mêmes certains produits et vivres lors de leurs voyages vers le grand continent. Ils devaient être assez riches pour pouvoir vivre ainsi.

Fouillant encore, elle trouva autre chose d'aussi captivant. Le dossier dans la boîte était très épais. Il contenait des informations médicales et psychologiques poussées sur chaque enfant. En tout, ils étaient huit à avoir vécus dans cette grande bâtisse.

Rachel Miller et l'orphelinat abandonné [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant