jour un | partie deux : "ne parlez pas d'elle."

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douze mai 2023.
cabinet de psychologie, paris.
•••

omniscient.

Cette dernière, dans un dernier soupir, entra dans le cabinet de psychologie qu'elle détestait particulièrement.

Elle poussa la porte, et découvrit la femme de l'accueil, autrement dit “la dame méchante”, comme elle aimait l'appeler.

- « Bonjour. Que voulez-vous ? Demanda-t-elle d'un air méprisant.

- J'ai rendez-vous avec la psychologue aujourd'hui.

- Patientez dans la salle d'attente s'il vous plaît. Votre rendez-vous est dans seulement un quart d'heure. »

La jeune femme soupira en lançant un regard noir à la secrétaire, trop hautaine à son goût, avant de s'asseoir sur la chaise inconfortable de la salle juste en face.

Elle n'eut que des pensées négatives lors de son quart d'heure d'attente.

- « mademoiselle Alvar ? »

La jeune femme releva la tête en forçant un sourire à sa psychologue.

Bien qu'Adélaïde ne la traite pas comme telle, elle savait se montrer très compréhensive auprès de ses patients, qui avaient toutes et tous des histoires différentes.

La jeune femme était un cas très compliqué à traiter, elle en était consciente.

- « Bien, Adélaïde, c'est notre troisième séance aujourd'hui, comment te sens-tu par rapport aux séances précédentes ?

- Toujours aussi mal.

- Pourquoi ?

- Vous pensez vraiment que je peux aller mieux en quelques jours ?

- Non, mais tu pourrais te sentir plus libre, de parler avec quelqu'un qui ne fait pas parti de ton entourage.

- Encore faut-il que j'en ai un, d'entourage.

- Ton avant-bras va bien également ? »

Par réflexe, la parisienne plia son  bras gauche contre elle.

Elle se demandait comment la psychologue avait deviné son petit secret, bien gardé pourtant.

- « Comment, comment...

- J'ai de nombreux patients Adélaïde. J'ai eu des cas uniques, tu en fais partie. Je te connais. Je sais que tu te fais du mal. Nous sommes là pour avancer, d'accord ? »

La jeune femme se pinça l'arête du nez, reniflant. Elle essayait de retenir ses larmes, mais rien n'y fait. Elles coulaient à flots sur son visage, meurtri par les cernes et les signes de fatigue.

- « C'est dur...

- Je le sais Adélaïde. Cela fait presque un an que ta -

- Ne parlez pas d'elle.

- Il le faut pour avancer. C'est un moment difficile, qu'il faut surmonter. Ta mam-

- NE PARLEZ PAS D'ELLE ! »

Elle se leva, en hurlant, faisant valdinguer la chaise sur laquelle elle était assise, et les pots de crayons qui occupaient le bureau de la psychologue.

La jeune femme s'allongea sur le sol, suffoquant. Elle fut prise de panique et essaya de se calmer, en vain.

Elle pleurait à chaudes larmes, victime d'un énorme chagrin.

sept jours» ADIL AOUCHICHE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant