jour deux : "je ne vais jamais te lâcher."

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treize mai 2023.
paris, france.
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omniscient.

Adélaïde se réveilla en sursaut, son corps secoué de spasmes constants.

Elle venait encore de faire son cauchemar, et cette fois-ci, Adil n'était pas présent pour la rassurer et la calmer comme il le faisait d'habitude.

Le footballeur avait une soirée chez un de ses coéquipiers, et avait une nouvelle fois laissé sa copine seule, chez lui.

Elle quitta son lit pour s'aventurer dans le salon et se servir un verre d'eau, intégrant à celui-ci un médicament, sentant un soudain mal de crâne arriver.

Bien qu'elle ne puisse pas y faire grand chose et surtout, ne souhaitant pas contrôler sa vie, Adélaïde en voulait tout de même à Adil de ne pas être présent pour elle cette nuit-là.

Pourtant, il avait sa liberté, et elle n'avait pas son mot à dire dessus, elle en était consciente.

Elle savait se montrer égoïste quand elle le voulait.

Elle retourna se coucher, le même nœud au ventre depuis plusieurs mois maintenant. Ce nœud lui faisait extrêmement mal, lui procurant une douleur intense et répétitive.

Elle se rendormit, seule, sans l'aide d'Adil.

rêve

Dans son rêve, Adélaïde devait avoir une petite dizaine d'années. Elle préparait des crêpes avec sa maman, en lui répétant qu'elle l'aimait de tout son cœur.

- « Maman, il est où papa ?

- Je ne sais pas mon ange, il va bientôt rentrer sûrement. »

La mère d'Adélaïde savait parfaitement où était son ex mari.

Les parents de la petite fille sont divorcés depuis quelques semaines déjà, mais pour préserver leur vie de famille, ils prirent la décision de rester cohabiter ensemble, le temps de quelques semaines, voir quelques mois, tout au plus.

- « Écoute amor, je vais faire quelques courses, tu ne fais pas de bêtises pendant mon absence, promis ?

- Promis maman ! »

Sa mère, d'origine espagnole, fit un bisou sur le front de sa fille, avant de lui sourire et de s'en aller.

Adélaïde dégustait tranquillement ses crêpes en regardant un dessin animé, avant d'entendre le bruit d'une clef que l'on enfonce dans la serrure.

Le père de la fillette venait de faire son apparition dans l'entrée.

Il rentrait encore d'une énième soirée dans laquelle il avait énormément bu.

Il enchaînait des soirées comme celles-ci depuis plusieurs semaines, et rentrait complètement saoul chaque matin au domicile familial.

- « Papa !

- Adélaïde. »

La petite fille courut dans les bras de son père, à son plus grand désespoir, lui qui voulait seulement dormir.

- « Lâche-moi Adélaïde, je vais dormir.

- Mais tu m'as promis que l'on allait jouer ensemble !

- Pas aujourd'hui.

- Papa, s'il te plaît, papa !

- ARRÊTE ADELAÏDE ! »

Il mit une claque à sa fille, qui se tint la joue quelques secondes plus tard.

Elle regarda son père, les larmes aux yeux.

- « Je te déteste ! »

La petite fille courut dans sa chambre, voulant échapper à son père, mais ce dernier la suivit jusque celle-ci.

C'est à partir de ce moment là, que son cauchemar commença.

fin du rêve

- « Adé ! Adé réveille-toi ! »

Adil secouait brusquement sa copine, plongée en plein cauchemar. Il paniquait, venant tout juste de rentrer de sa fête.

La jeune femme hurla en se réveillant, en essayant de reprendre une respiration à peu près normale.

- « Ça va aller Adé, je suis là.

- Adil... »

Elle fondit en larmes dans les bras de son petit copain, qui la réconforta comme à son habitude.

C'était ce qu'il faisait au quotidien depuis plusieurs mois.

Il caressa son dos pour qu'elle se calme au maximum, avant de la regarder dans les yeux.

- « Ça va mieux ? »

La brune le regarda, grimaçante. Son visage était noyé de larmes.

- « Je n'en peux plus Adil, ne me laisse pas, je t'en prie, j'ai besoin de toi...

- Pourquoi je t'abandonnerai ? »

Elle haussa les épaules, faisant légèrement rire le footballeur, qui la reprit dans ses bras.

- « Je ne vais jamais te lâcher. »

Cette phrase fit rendit sa petite amie joyeuse, qui pour la première fois depuis longtemps, aborda un sourire plus que sincère.

Ce dernier disparut aussitôt en pensant à ce qu'elle vivait.

Adil la protégeait, et elle, ne faisait rien pour lui. La situation était très pesante pour le footballeur, qui gardait tout pour lui, il encaissait les nombreuses crises d'Adélaïde.

Il était le petit ami parfait sur qui tout le monde pouvait compter.

- « Tu veux me raconter ?

- C'était par rapport à mon père. La première fois qu'il m'avait frappée. »

Adil lui fit un sourire réconfortant avant de la prendre dans ses bras. Il ne pouvait faire que ça, mais c'était déjà bien.

- « J'ai parlé de nous à la psychologue tout à l'heure.

- De nous ?

- Oui, j'ai raconté mes années de primaire et de collège, et combien tu étais important pour moi. Sans toi, je ne serais pas présente ici. »

Il lui fit un simple bisou sur le front. Ils allèrent tous les deux se coucher.

Adélaïde était bien plus rassurée quand Adil était à ses côtés.

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sept jours» ADIL AOUCHICHE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant