jour cinq | partie trois :"il va pourrir en prison."

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seize mai 2023.
paris, france.
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omniscient.

Adélaïde se dépêcha de rentrer dans l'appartement. Elle devait bien s'apprêter pour se rendre au tribunal.

Adil, lui, était presque prêt. Son entraînement était tôt dans l'après-midi, il a donc eu le temps de se préparer.

- « Hey. »

Elle l'embrassa rapidement avant de se préparer dans la salle de bain. Il ne méritait pas une si belle tenue et un maquillage si gracieux pour ce qu'il est.

- « Tu stresses un peu ? »

Adil passe son bras autour de la taille d'Adélaïde.

- « J'ai extrêmement peur de ce qu'il peut se passer, mais bon.

- Je suis sûr que tout va bien se passer Adélaïde. Il va prendre cher.

- Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il peut s'en sortir avec une peine légère.

- Il va pourrir en prison pendant des années Adé. Fais-moi confiance.

- Ça me fait un peu bizarre, je veux dire... C'est quand même mon père.

- Il a arrêté d'être ton père le jour où il t'a frappée pour la première fois.

- Peut-être que je le méritais après tout. Je ne suis qu'une petite conne qui ne parvient pas à se sortir de sa dépression.

- Adé...

- J'ai été diagnostiquée dépressive Adil, c'est qu'il y a une bonne raison. Je vais voir un psychologue deux à trois fois par semaine, je te fais chier toutes les nuits parce que j'ai des troubles du sommeil. Pourquoi tu restes avec moi ? Je ne sers à rien. »

Le footballeur se demandait comment la situation avait dégénéré si rapidement. Il la fixe, les larmes aux yeux.

Il s'en voulait de ne pas pouvoir la combler de bonheur, il s'en voulait de ne pas être souvent présent pour l'aider, il s'en voulait, pour tout et n'importe quoi.

- « Je reste avec toi parce que je t'aime Adé. » Fit-il, en laissant échapper un sanglot.

Il la prit dans ses bras, il en avait grandement besoin. Il se sentait impuissant face à la dépression de sa copine, et la rassurer était la seule chose qu'il pouvait faire.

- « Je voulais pas te faire pleurer Adil, je suis désolée.

- T'inquiète, c'est moi.

- Bon je vais me préparer. »

Adélaïde embrassa le footballeur avant de se tourner vers son armoire. Elle posa les yeux sur l'album photo qu'elle avait trouvée dans l'appartement de sa mère.

Elle s'empressa de fermer la porte, suffoquant.

Après s'être préparés, ils partirent en direction du tribunal, où ils furent rejoins par quelques membres de la famille et des amis. Le procès allait commencer d'ici plusieurs minutes.

Une longue bataille allait commencer.

Les deux avocats se lançaient quelques piques, puis le père de la jeune femme se mit à la fixer, comme s'il voulait quelque chose.

Elle serra le bras d'Adil. Tous deux devaient prendre la parole devant le juge.

Il posa une main rassurante sur la sienne, avant que le juge n'appelle Adélaïde.

- J'appelle mademoiselle Alvar à la barre.

Elle déglutit avant de lâcher la main d'Adil et de marcher très lentement vers la barre. Elle se rapprochait nettement de son père, qui la regardait.

Un regard remplit de haine à son égard.

Le juge demanda à Adélaïde de se justifier par rapport à l'acte commis par son géniteur.

- « Ça a commencé quand je n'avais même pas dix ans.

- Mais comment pouvons-nous vous croire si vous ne donnez pas de date exact ?

- Objection votre honneur !

- Accordée. »

L'objection est obtenue par l'avocat d'Adélaïde, puisque que celui de son père n'avait en aucun cas le droit de lui couper la parole.

Adélaïde tremblait de tout son être. Ce qu'elle expliquait, devant une centaine de personnes, c'est ce qu'elle peinait à expliquer seule, face à sa psychologue.

Elle n'était pas préparée à raconter ces actes si dénigrant devant une assemblée.

- « Ça a commencé par des coups, puis d'autres encore, pendant des années, et ça s'est fini par un acte irréparable, et inconcevable, dont je n'ai pas la force de prononcer le mot.

- Mais, avez-vous des preuves concernant vos dires ?

- Objection, votre honneur !

- Rejetée. »

Seule face à cet avocat. Elle se sentait seule, et Adil ne pouvait en aucun cas lui venir en aide.

- « Les, les faits se sont passés il y a plusieurs mois à présent, je n'ai plus aucune trace des coups donnés par mon géniteur. »

L'avocat aborda un sourire narquois, et essaya de prendre la parole, mais fut coupé par la jeune femme, qui avait son mot à dire dans cette histoire.

Il fallait des preuves, alors il y en aura.

- « À part cette cicatrice. »

Elle souleva légèrement son haut pour laisser apparaître une marque, une ligne, d'environ cinq centimètres. Une cicatrice horrible, causée par son père.

Des chuchotements s'élevèrent dans l'assemblée, le juge demanda le silence et indiqua à la jeune femme de bien vouloir retourner à sa place.

Elle s'asseya en tremblant, Adil essaya de la calmer mais rien n'y fait, elle était au bord des larmes.

Elle les laissa couler silencieusement, en prenant dans sa poche un mouchoir pour les sécher.

Le footballeur embrassa sa tempe, pour la rassurer.

Le procès prit fin de longues heures après, et Adélaïde s'empressa de prendre Adil dans ses bras quand l'assemblée fut mise au courant de la sentence.

15 ans de prison ferme, c'est officiel.

Des larmes de joie roulaient sur les joues de la jeune femme. Cette excellente nouvelle était une éclaircie dans son ciel si sombre.

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hello, pour bien commencer votre week-end je vous poste ce chapitre !

-trenteseptkm

sept jours» ADIL AOUCHICHE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant