jour cinq | partie une :" je veux mourir Adil..."

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seize mai 2023.
trois heures du matin.
paris, france.
•••

omniscient.

Adélaïde était rentrée dans l'appartement qu'elle partageait avec Adil. Ce dernier était resté fêter le titre avec tous ses coéquipiers, comme la veille. Une double soirée avec une journée d'intervalle.

S'ils gagnent, autant fêter doublement le titre, selon les parisiens.

La jeune femme, elle, restait fixer le plafond. Elle ne pouvait faire que ça, ne voulant pas replonger dans son rêve.

Elle ne voulait pas que cela se reproduise, pas encore.

Plus la date fatidique approchait, moins elle parvenait à dormir.

Elle n'arrivait pas, elle n'arrivait plus. Elle devait s'en aller, elle devait partir.

Son cœur brisé lui faisait trop mal. Elle ne pouvait plus rien encaisser.

Diagnostiquée dépressive depuis plusieurs mois, elle ne parvenait pas à sortir de cette spirale infernale.

Elle sanglotait dans son lit. Elle ne pouvait plus s'arrêter, elle pleurait, encore et encore.

Sachant pertinemment qu'Adil allait rentrer d'ici peu de temps, elle se précipita dans le salon, et fouilla dans les tiroirs pour y trouver ses médicaments.

Elle observa la boîte remplie de moitié, en reniflant.

Elle essuya ses yeux avant d'ouvrir la boîte et d'y observer ses antidépresseurs. Elle approcha la boîte de sa bouche.

- « Adé ? »

Trop concentrée par sa boîte de médicaments, elle n'avait pas vu son copain, depuis cinq ans déjà, rentrer de sa soirée.

Il n'osait pas bouger, ne voulant pas la brusquer.

Elle posa son regard sur la boîte, puis sur Adil, puis de nouveau sur la boîte, répétant ce mouvement plusieurs fois.

D'un élan de courage, elle porta les pilules à sa bouche.

- « Non Adé arrête ! »

Adil courut vers sa petite amie, tandis qu'elle restait plantée au milieu du salon sans rien faire.

Il lui fit recracher toutes les pilules qu'elles n'avaient pas avalées, et heureusement pour lui, aucune n'étaient parvenues jusqu'à l'estomac de la jeune femme.

- « Non, lâche-moi ! Lâche-moi !

- Putain Adélaïde arrête ! »

Elle se débattait dans les bras d'Adil, qui la portait pour éviter qu'elle ne fasse d'autres conneries.

Elle donna un coup dans les côtes de ce dernier, avant de se précipiter vers le tiroir et de prendre une autre boîte de gélules.

Il fut plus rapide cette fois-ci, et lui enleva la boîte des mains avant de l'éloigner du salon. Elle se débattait encore, ses pieds ne touchant plus le sol.

- « Lâche-moi ! Je veux ces pilules !

- Non Adé, tu vas te tuer avec !

- Je veux les prendre ! »

Adil la prit dans ses bras, essayant de calmer ses sanglots. Il caressa ses cheveux, tandis qu'elle passa ses bras autour de sa taille.

- « Laisse-moi les prendre Adil je t'en supplie, j'ai mal...

- Je ne te les laisserai jamais. »

Il prit son visage entre ses mains, la forçant à le regarder dans les yeux.

- « Je veux mourir Adil... »

Il la prit de nouveau dans ses bras, en la serrant très fort.

Il était abasourdi, et ne savait que faire à part cela.

Alors qu'elle était entrain de somnoler, il l'emmena jusqu'à leur lit, et la déposa à l'intérieur.

Il lui fit un bisou sur le front et sécha ses larmes. Il s'était promis de faire attention à elle, et voilà qu'elle essayait, devant ses yeux, de se suicider.

S'il était arrivé une minute plus tard, elle serait morte à l'heure qu'il est, ou presque.

Il secoua la tête avant d'aller dans la salle de bain et de se mouiller le visage avec de l'eau glacé pour se remettre les idées en place.

Il craqua à son tour, laissant couler une petit larme seulement.

Il se rendit dans le salon et ramassa les pilules qui étaient tombées par terre, avant de les mettre à la poubelle.

Il rangea dans un autre endroit ses gélules, pour éviter qu'elles ne les prennent toutes d'un seul coup.

Il devait faire plus attention à présent.

Il resta sur son téléphone, ne parvenant pas à dormir, trop perturbé par la scène qui s'était déroulée il y a à présent plus d'une heure.

Il entendit sa copine hurler dans la chambre, et se précipita donc vers celle-ci.

Encore endormie, il la réveilla brusquement pour la sortir de son cauchemar répétitif.

Elle le regarda en pleurant avant de s'accrocher à lui.

- « C'est encore le même cauchemar ?

- « Oui. Je n'en peux plus Adil, aide-moi, laisse-moi m'en aller...

- Non, tu ne vas pas t'en aller. Je suis là, tu vas t'en sortir petit à petit, fais-moi confiance. »

Elle renifla, fatiguée par toutes les nuits mouvementées qu'elle passait.

Adil se coucha à son tour, la prenant dans ses bras pour qu'elle ne pense plus au suicide.

Il l'aimait comme un fou, et ne s'en remettrait jamais si elle disparaissait si brutalement.

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hello, je vous ai communiqué les changements de date concernant les posts sur cette fiction !

Étant donné que j'ai terminé d'écrire l'épilogue, autant ne pas vous faire patienter trop longtemps !

-trenteseptkm

sept jours» ADIL AOUCHICHE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant