Chapitre 35

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Au matin, en voyant sa chambre identique à celle de sa maison, Ki se souvint de la peur qu'il ressentait quant à la légende de l'Homme. Mais cette fois, elle était presque dérisoire ; comme un enfant qui essaye de frapper un adulte. Il se sentait bien et se souvint des jours où il se levait tard et que Séa préparait à manger. Il ne se rappelait pas avoir marché jusqu'au lit la veille, alors il regarda autour de lui ; il n'y avait rien à part son bouclier de corail, sa canne à pêche et sa lanière. Puis il ouvra grand les yeux, tous ses objets étaient là, il n'y avait plus pensé depuis qu'il était apparu dans la mer. 

Il les prit tous et sortit, presque sautillant de joie, c'était un matin comme avant.

En passant la porte de sa chambre, une odeur acre de poisson cru lui taillada les narines, trois poissons assez gros étaient étalés sur le comptoir de la grande pièce. Son grand-père entra dans la maison et montra les poissons sans lui accorder un bonjour.

"Si tu veux manger, il va falloir que tu les prépares toi-même. Cuit-les et apporte les dehors pour ton repas, alors, je t'expliquerais comment tu es arrivé ici."

Ki le regarda comme s'il était fou.

"Pourquoi ?"

"Tu es un pêcheur et un Eo, tu devrais savoir te nourrir de poisson." dit-il en sortant de la maison.

Sur le sol se trouvait un feu de camp rudimentaire, avec des cailloux en rond, les planches en dessous ayant été préalablement enlevés pour ne pas propager le feu et des piques en bois mais il manquait le combustible. Ki sortit pour suivre le vieil homme, mais ce dernier n'étant pas visible, il prit sur lui même et alla chercher du bois derrière la maison, où se trouvait les quelques arbres de la petite île.

Il revint rapidement sur ce qu'il pensait, c'était complètement l'opposé des matins habituels, il aimait pêcher et son grand-père lui avait enlevé ça pour le laisser avec la tâche qu'il n'aimait pas ; la cuisine.

Malgré tout, Ki n'eut pas de mal à trouver quelques branches, il ne s'attendait pas à ce qu'il y ait autant d'arbustes et d'arbres différents. Il eut une pensée pour Kedal, qui aurait pris du plaisir à tout noter.

Il ramena le tout à la maison et les posa entre les pierres.

C'est à ce moment qu'un problème majeur survint ; Ki ne savait pas démarrer un feu.

Toutefois, il se rappela avoir vu Séa frotter les bouts de bois entre eux et un feu prenait aussitôt. Alors il se mit à faire de même ; il frotta les branches entre elles de toutes les manière possibles, sans qu'aucun feu ne se lance. Après y avoir passé une grande partie de la matinée, il abandonna et en regardant autour de lui, il vit que les poissons avaient disparus. Il crut à un oiseau et se précipita dehors, pour voir son grand-père en train de dévorer un des poissons cuit à point. Les autres étaient encore en train de griller sous un des feux de camps que le vieil homme avait fait pendant que Ki se tuait à la tâche, le ventre vide. Son estomac prit le contrôle de son corps, qui se rua sur l'un des poissons, malgré la chaleur, il arracha un morceau et l'enfonça dans sa bouche.

La douleur de la brûlure et des arêtes n'égalait en aucun cas la faim de l'enfant, qui avala le morceau aussitôt. Après ce court moment d'absence, sa tête reprit le contrôle et la douleur se manifesta. Il fit de petits bonds en se tenant la bouche, haletant.

"Assied-toi donc, il est temps que tu sache qui je suis réellement."

Une chaise se trouvait juste derrière lui, cela faisait assez d'événements étranges pour que Ki comprenne qu'ils avaient un lien avec son prétendu grand-père. Mais il n'obéit pas, au lieu de s'asseoir, il le regarda amusé. L'impassibilité du vieil homme s'effaça peu à peu et il commença à sourire.

Mhuhar Le Grand Océan : Ki - Première partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant