14- L'interview

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Je regarde autour de moi, il y a 3 caméras, mais énormément de personnes pour si peu objectifs. Flo avait mon téléphone. Je l'avais mis en facetime avec Luna pour qu'elle puisse voir. J'étais stressée mais bizarrement, pas autant que quand j'ai rencontré Bigflo et Oli. Je ne connaissais pas la journaliste devant moi, mais elle avait l'air très professionnel. Je la regardais.

- Jessica bonjour.

Je la salua à mon tour d'un air aussi naturel que possible. Elle commença donc :

- Jessica, il y a encore quelques semaines, ta vie était tout à fait normale, et en seulement quelques secondes, elle bascula. Quel a été ton ressentit par rapport à ce traumatisme ?

C'était très bizarre de se retrouver dans cet endroit que je ne voyais habituellement qu'à la télévision. J'ai pris une grande inspiration, et j'ai répondu à sa question.

- J'ai été très perturbée au début mais très vite j'ai trouvé une raison de me battre. Je veux que justice soit faite pour eux, et pour cela, il faut que j'aide la police à retrouver leurs assassins.

Je me suis moi-même impressionnée, je ne savais pas que je pouvais être plus forte que ma timidité. Pour une fois, je l'ai mise de côté, et j'ai été moi-même.

- Très bien, et quelle est cette raison ?

Je ne voulais pas raconter l'histoire de Lucie devant les médias. Non pas parce qu'il s'agissait de moi, mais parce que c'était son histoire. Elle est très secrète par rapport à son passé, c'est elle-même qui me l'a dit.

- Une raison assez personnelle que je n'exposerais pas à la télé.

A ce moment il y eu un léger blanc, la journaliste reprit :

- Que c'est-il passé au moment où tu es rentré chez toi ?

Je ne savais pas si je pouvais en parler, par rapport à l'enquête et tout ça, mais tant pis. Sur le coup j'en voulais un peu à Lucie de ne pas être là, même si ce n'était pas de sa faute. Alors si j'ai envie de parler, je parlerais !

- Quand je suis rentré, j'avais mes écouteurs. Je les ai enlevés, et j'ai entendu ce coup de feu. Alors je me suis cachée. J'ai entendu les deux hommes discutés, un deuxième coup de feu, la fenêtre s'ouvrir, en même temps que la porte de derrière. Je suis restée caché. Puis j'ai vu mon voisin. C'étais lui qui était entré par la porte de derrière. Il m'a vu et m'a emmené chez lui après avoir vu mes parents.

Plus personne ne parlait. J'avais l'impression d'avoir dit une bêtise. La journaliste a repris.

- Tu dis que tu as entendu deux hommes, c'est bien ça ?

J'ai hésité.

- Je crois oui. Enfin, ils étaient quand même assez loin et ne parlaient pas très fort, mais il me semble que c'était des hommes. Et je suis pratiquement sûre qu'ils étaient deux.

Je n'ai pas révélé les avoir vus, on ne sait jamais.

- Et qu'est ce qu'ils ont dit ces deux hommes ?

Je ne voulais pas tout dire non plus à la télé. Je me suis contentée d'un « Je ne sais plus. »

Le silence c'est de nouveau installer, et, encore une fois, c'est la journaliste qui l'a brisé.

- Pourquoi n'étais-tu pas chez toi ce jour là ?

Je me suis retournée vers les frères, qui tenaient mon téléphone, avec Luna à l'intérieur.

- J'étais chez ma meilleure amie Luna.

J'ai souris. Penser à elle me faisait oublier un instant pourquoi j'étais içi. La journaliste repris :

- D'accord. Nous savons aussi que tu as fugué du commissariat et que, quand tu as été ramené, tu as tenté de te tailler les veines. Un commentaire ?

J'ai regardé mon poignet. Il ne restait qu'une minuscule cicatrice. J'ai répondu :

- A ce moment là, je n'avais pas encore de trouvé la raison de me battre, et ça ne faisait que quelques heure, que tout ça c'était passé. Je n'étais pas bien. Mais maintenant je suis heureuse d'avoir été sauvée. Je sais que je vais continuer à me battre.

J'étais déterminée. Je me sentais bien. Je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment là, je me suis vraiment rendue compte que je pouvais être plus forte que ma timidité.

- Nous savons aussi que toute ta famille a été interroger, et soupçonnée, que peux-tu nous dire à ce sujet ?

J'étais tellement bien avec Fabian et Patricia et avec Flo et Oli que j'en avais totalement oublié ma famille. J'avais promis à ma grand-mère de l'appelée. Je le ferai quand j'aurai le temps. J'ai répondu :

- Toute ma famille a été innocentée par la police, et de toute façon, personne n'aurait pu faire ça à mes parents. Je les connais trop bien pour ça.

- Bien. Tu as été vu avec les deux rappeurs toulousains Bigflo et Oli, peux-tu nous en dire un peu plus sur cela ?

Je me suis revu le jour où j'ai découvert Fabian et Patricia dans ma chambre d'hôpital. Je ne voulais pas être heureuse car j'avais l'impression de trahir mes parents mais je savais au fond, qu'ils voulaient que je sois heureuse. J'ai dis :

- J'ai été placée en famille d'accueil le temps que tout ça se tasse un peu, et ma famille d'accueil, c'est Fabian et Patricia : les parents de Flo et Oli. Tout simplement. Quelques jour après, j'ai appris que j'allais rester plus longtemps, et comme ils savaient que je suis fan d'eux, les frères m'ont proposé d'aller en tournée avec eux cette semaine, voilà.

La journaliste me fixais, j'étais mal à l'aise. Elle continua donc son interview :

- Certaines rumeurs circulent comme quoi la police aurait trouvé un certificat d'adoption chez toi, qu'est ce que tu réponds à ça ?

Je... Comment ça ? Lucie m'avait dit que ça resterait secret le temps que je voulais.

- Je... J'ai vu ça oui. Je peux vous affirmer que tout cela... est faux.

Je ne sais pas pourquoi j'ai menti. Sans doute parce que je ne voulais pas que toute la France soit au courant de ça.

- Une dernière question : après tout ça, est ce que tu compte rester en bon terme avec Bigflo et Oli, et peu être même intégrer leur groupe ?

Quelle était cette question ? Je n'y avais jamais réfléchis. J'ai répondu :

- Rester en bon termes, oui j'espère, mais intégrer leur groupe, non je ne pense pas.

- Et bien merci Jessica pour ta présence et ton courage.

Ça y est ! L'interview est terminée. Je me lève et je vais rejoindre les autres. Je vois Oli avec mon téléphone et le siens. Il est en train d'écrire quelque chose. Je ne pose pas plus de questions. Flo me dit :

- C'était super ! Tu t'es super bien débrouillé.

Je lui ai souris. Il fallait y aller. Les répétitions allaient commencées. J'ai repris mon téléphone et nous sommes sortis. Nous sommes montés dans la voiture en direction de la salle. Une fois là bas, je me suis assise dans les gradins pour parler avec Luna. Jusqu'à ce que j'entende cette voix avec ce son ... Ma cover !

La Chance Des Visionnaires Tome 1:Tout a si mal commencé { TERMINÉ }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant