Le Crépuscule Est Toujours Insaisissable

Chapitre 8

Mon pied tâtonne à droite, puis à gauche, à la recherche d'un bout de drap encore froid. Un doux bruit de sirène vient caresser mes tympans et un sourire niais se fend sur mes lèvres. Je n'ai pas besoin de me réveiller à coté d'un mannequin ou d'un acteur sexy, ni même de trouver un chèque à plusieurs zéros sur ma table de nuit. Réveillez moi à New York, avec les sons de la ville qui ne dort jamais et je serais heureuse. Aller, premier jour en Amérique, on y va !

J'ouvre brusquement mes paupières et tourne la tête vers la fenêtre qui donne sur une petite avenue déja bien peuplée. J'ai du me battre hier contre Cloé pour obtenir cette vue de premier choix depuis mon lit. Au temps avoir un beau décor, vu celui de la chambre. Effectivement, après notre arrivé pour le moins pessimiste, je ne peux pas dire que nous séjournons dans un hotel cinq étoiles. Nos six lits blanc modeste sont disposés contre un grand mûr en pierre rouge apparente, séparés par une étagère pas plus grande que ma main. Ceci dit, la salle de bain est des plus correcte avec sa baignoire et sa douche, ainsi que son lavabo double vasques.

Le mobilier ne pourrait pas être plus simple, et pourtant, Dieu sait que je n'aime pas sortir de mon espace de confort, cette chambre est tout a fait correcte en fin de compte. Ce point d'optimisme est peut être du au boitier remplaçant une boxe de Jenn.

C'est en levant les yeux que je me rends compte de la fine péliculle de poussière qui recouvre le spot éclairant la chambre. A coté de moi, Paloma à la jambe complètement en dehors du lit et la bouche grande ouverte.

Je saisis délicatement mon portable en le débranchant avant de cadrer l'objectif sur elle. Un dossier des plus parfaits ! C'est au même moment que la principale concernée se tourne et ouvre les yeux, qui se transforment en soucoupes quand elle comprend que je viens de la prendre en photo.

- Oh mon dieu, donne moi ça !

Paloma se précipite sur moi en poussant son drap qui tombe légèrement sur le sol et vient m'écraser de tout son poids pour tenter de saisir mon téléphone. Ma poitrine se retrouve comprimé sous son coude et je pousse un cri beaucoup trop éxagéré en me tournant. Je comprends que ce n'est qu'un lit une place, ce qui fait que je me retrouve sur le sol bien plus vite que ce que j'avais imaginé. Nous tombons ensemble, emmêlé dans mon pauvre drap qui finit dans la même position que le sien.

- Wah, le sol est bien... solide !

Je ris en entendant la réplique de la brune qui se tient à coté de moi et jette un oeil au dessus du lit en constatant que nous avons dû réveiller tout le monde.

- Bonjour tout le monde, baille Laure en s'étirant. Alors, prête à partir à la découverte de la big apple ?

Nous répondons toute d'un oui strident. Je me tourne vers Paloma qui a la nez collé contre la vitre.

- Hé mais attend, t'as une super belle vue toi. Je comprend mieux pourquoi hier tu as tant insisté pour avoir ce lit !

- Fallait ouvrir les yeux meuf.

- Je les ouvres, et crois moi que je voudrais bien me réveiller tout les matins avec ça devant moi.

- C'est clair, je répond en me levant.

Je tombe nez à nez avec le miroir sur pied de la chambre, qui me renvoie mon reflet, les cheveux en bataille, des cernes pas complétement disparus et mes quelques boutons au dessus de mes sourcils. C'est pas vrai, ils sont toujours là eux, et je mets de la crème tous les soirs, mince !

- Ouai, bah cherche pas je viens de déchanter en voyant ma face !

- Mooh, et la mienne alors ?