Le Crépuscule Est Toujours Insaisissable

Chapitre 6

La réplique me prend de cours, si bien que je reste planté là, tel le cactus moyen.
Celui qui a dit ça est de dos, ses converses noires posées sur un autre pouf.

- Merci pour cet accueil, Éli... Jade, je te laisse t'installer.

Je regarde Ben qui me montre un fauteuil rouge. Je m'assied en dévisagant les personnes devant moi. J'observe rapidement l'assemblée d'un coup d'oeil. Le groupe est équilibré : quatre filles, quatre garçons.

- J'aime bien ton sweet.

La voix rocailleuse qui à parlé appartient à une fille de mon âge, aux cheveux rose pâle. J'ai toujours aimé cette couleur, pas du vieux rose flashie. Son carré contraste bien avec son t-shirt blanc à dentelle.

- Euh ... merci.

Je n'ai pas le temps de continuer à observer les autres, car Ben vient se placer au millieu du cercle.

- Voilà, maintenant que tout le monde est là, vous allez vous présentez un à un, et nous aussi. Je sais que peut d'entre vous sont heureux d'être ici aujourd'hui, mais je vous assure que, d'ici une semaine, vous allez adorez ce voyage ! Nous allons découvrir pleins de choses, direction les États-Unis !

Ses yeux tombent sur moi, et c'est avec un grand sourrire magistral qu'il déclare ;

- Jade, comme tu es la dernière arrivée, je te laisse la parole.

Super. Est ce que, être la dernière arrivée est une excuse pour devoir se présenter devant de parfaits inconnus, dans une salle d'embarquement ?

Je me lève lentement en fixant le sol et m'accroche aux yeux de Ben, qui me lance un regard encourageant.

- Moi c'est Jade, j'ai quinze ans, bientôt seize, et je trouve ça complètement fou de participer à ce voyage sur lequel je ne sais pas grand chose.

- Comme ça on est deux !

Le garçon qui a dit ça se lève à son tour. Il porte un jean avec un sweet d'une équipe de football. Ses cheveux blond sont coiffés en arrière, et ses yeux gris témoignent d'un grand vide. Il nous regarde tour à tour avant de lancer ;

- Valentin, dix sept ans, j'ai lutté comme je le pouvais pour ne pas me retrouver dans ce fichu aéroport, mais mes vieux ont été plus fort que moi.

Ben souris, tandis que le blond, ou Valentin, se rassois en se passant une main dans les cheveux.

- A qui le tour ?

- Tu crois vraiment qu'on va tous ce présenter en mode colonie de vacances ? On est pas chez les scouts, et j'ai pas cinq ans.

Cette fois ci, le seul fauteuil rouge de dos qui m'empêchait de voir la personne assise dedans se retourne. Je reste quelques secondes subjuguée par la personne devant moi. Ou devrais-je dire avaché, devant moi.

Il doit être âgé d'une ou deux années de plus que moi. Ses boucles tombent légèrement sur son front, juste au dessus de ses yeux, deux pupilles noirs, qui ne prédisent rien de bon.

- Ah peine je débarque ici, et déja, on me bave dessus.

Je tourne la tête comme une idiote vers lui, fronçant les sourcils. Il parle de moi ? Une boule se forme dans mon ventre, sans vraiment savoir pourquoi.

- Pour te baver dessus, il faudrait déja qu'il y est quelque chose à regarder, je réponds.

Il me lance un sourrire hypocrite, avec ses belles dents blanches. Il n'est ni plus ni moins qu'un cliché en personne. Je lève les yeux en l'air avant de me reconcentrer sur sa tenue, du coin de l'oeil. Il porte un jean déchiré noir, avec un t-shirt blanc, et ses Converses noires recouvertes de tepex.