Le Crépuscule Est Toujours Insaisissable

Chapitre 11

- Et alors ? Qu'est ce que ça peut faire ?

Je soupire en regardant Paloma. J'ai l'impression de m'enfoncer à chaque respiration dans ce divan rouge, je vais péter un câble. Nous sommes tous assis dans le hall de l'hôtel en attendant le retour de Ben et Laure, ce qui m'insupporte de plus en plus.

- Ca fait qu'Eli à mon numéro sans mon accord ! Je cris.

De peur qu'il est entendu, nous tournons la tête vers lui. Il est couché sur l'un des canapés, les pieds sur l'un des accoudoirs, son casque sans fil sur les oreilles. Ses boucles effectuent de léger sauts lorsque sa tête bouge pour marquer le rythme. J'aimerais bien savoir ce qu'il écoute. Sûrement du hard rock ou quelque chose de violent.

Paloma détaille ses nombreux bracelets qu'elle porte aux poignets et lève les yeux vers l'administration, où Jenn parle anglais à la perfection.

- C'est marrant, parce que ça ne fait pas longtemps qu'on est là mais je trouve que tu m'en parle beaucoup de ce mec.

Je tourne vivement la tête ;

- QUOI ?

Les personnes présentent dans le hall me lancent des regards noirs, heureusement, nos accompagnateurs reviennent, cartes en main. Je parle beaucoup d'Eli ? N'importe quoi, c'est juste qu'il me cherche depuis le début. Certaines personnes sont incompatibles, elles ne s'entendent pas, et ne s'entendront jamais, j'en ai déjà fait l'expérience.

- Ce sont des chambres de deux, organisez vous comme vous voulez, déclare Ben en se passant une main dans les cheveux.

Je me tourne vers Paloma, mais celle-ci est déjà collée à Cloé, un grand sourire sur le visage. Je fronce les sourcils et aperçois des mèches roses dans mon champs de vision.

- Wah. On dirait bien que Paloma t'as lâché, chérie. Mais tu sais quoi ? Je suis contente de ne pas me retrouver une nouvelle fois avec cette blondasse mal polie.

- Qui ça, je demande en rangeant mon téléphone dans ma poche de jean, Cloé ?

Meghan me fait une moue approbatrice, et va chercher notre carte auprès de Jenn. Je suis plutôt surprise du choix de Paloma, c'est vrai, mais après tout, est ce que je peux vraiment parlé d'affinités alors qu'il y a quelques jours je ne soupçonnais même pas son existence. Nous prenons nos bagages et nous nous entassons dans l'un des ascenseurs de l'hôtel. Toutes nos chambres sont au même étage, et je suis pressé de découvrir la pièce lorsque Meghan rentre la carte dans le détecteur. C'est beaucoup mieux qu'à New York. Ca à moins de charme, certes, mais là, pas de fond sonore à n'importe qu'elle heure de la nuit, ni de buildings tous les un mètres. Une grande baie vitrée donne un éclairage suffisant  la pièce et baigne le lit d'une lueur orangée.

Il est positionné face à la fenêtre, un meuble avec une télé à été installé juste à côté de la salle de bains, et un dressing se trouve juste à côté de la porte. Je m'allonge sur le lit et souffle longuement. Entre toutes ces heures de routes et le message d'Eli, j'en oublie presque dans quel pays je me trouve.

Je regarde Meghan faire le tour de la chambre et passer ses doigts vernis de noir sur les meubles blanc laqués.

- C'est plutôt chicos ici. Tu...

Elle est coupée par la sonnerie de mon téléphone, posé sur ma valise qui est toujours dans l'entrée de la chambre. Je l'attrape et sort de la pièce. le couloir est désert, je décroche, et à peine ai-je le temps de bouger mes lèvres que la voix de ma mère me crie dessus. je m'apprête à vivre cinq minutes de pure bonheur. 

- Enfin ! Ca décroche ! Est ce que tu as idée du soucis que je me suis faite ?

- Maman ! Quel plaisir d'entendre ta voix, je m'exclame avec sarcasme.