Le Crépuscule Est Toujours Insaisissable

Chapitre 9

Cloé me sert la main si fort que j'ai l'impression qu'elle va se disloquer d'une seconde à l'autre. Après que Laure l'est emmenée dehors pour qu'elle puisse respirer, nous avons récupérer nos affaires et sommes sortis du musée. Je n'ai pas trainé et je me suis précipité à l'extérieur, retrouvant Cloé et fuyant par la même occasion ma copine la guide.

La première visite de New York n'aura pas été des moindres et j'inspire un grand coup lorsque je passe les tourniquets. La file d'attente est beaucoup plus longue que tout a l'heure et l'avenue est bondée, instinctivement je ressers mon sac contre moi. Cloé à l'air d'aller mieux, même si son mascara dit tout le contraire.

- Jenn, on peut aller dans des toilettes ?

Notre animatrice lève la tête de son téléphone où la voix de google map lui indique de tourner à gauche, pour se poser sur moi.

- Oh, oui, nous allons manger dans un fast food, tu pourras y aller là bas dans quelques minutes.

Jenn est sans doute la plus sympa. Avec ses cheveux de jaie et ses yeux légèrement bridé c'est sans aucun doute la plus jeune de l'équipe. Je me demande bien ce qui a pu la pousser à vouloir accompagné des voyages avec des ados suicidaires.

Je marche derrière Paloma, la main de Cloé toujours incrustée dans la mienne lorsque Ben nous demande si nous avons aimés la visite. Sérieusement ? Il pose cette question ?

Je replace mes lunettes avant de soutenir Paloma :

- Mais je te jure Ben, elle nous aimait pas ! Ça se voyait dans ses yeux !

Un sourire étire le coin de ses lèvres et nous tournons sur la droite.

- Mais ouai elle avait une tête de vicieuse !

Paloma éclate de rire. C'est la vérité !

- Ah ouai, de vicieuse, carrément, se moque Ben.

Il s'arrête brusquement devant un échoppe à la décoration hypster. Des hommes d'affaires en costards attendent, valises à la main devant le comptoir, où sont exposés des dizaines de beagles différents. Je suis plutôt contente, je m'attendais à un fast food du style de Mc Donalds mais ce choix me va parfaitement. Non pas que je mange très healthy mais ma peau risque de ne pas trop aimer les produits gras et sucrés, et je ne tiens pas à ressembler à un cookie avec mon acné.

Ben nous installe à une table avec des tabourets qui donne juste sur l'avenue et part commander. Cloé m'accompagne jusqu'à ce que je soupçonne être les toilettes et nous découvrons des sanitaires relativement propres et grands.

- Hé, ça va ?

Ses deux pupilles brunes noyées par le mascara qui a coulé à flot sur ses joues ne lui donne pas une super tête.

- Je me suis carrément donné en spectacle...

J'enroule du papier toilette et le mouille pour les transformer en lingettes démaquillantes.

- Pourquoi tu dis ça ? Il n'y a que Laure et moi qui avons entendu ce que tu as dis pendant ta... crise da panique ? Les autres étaient trop loin.

Je frotte comme je peux et, peu à peu Cloé retrouve un visage normal.

- Ouai et maintenant quoi ? Tu vas s'avoir que j'ai des problèmes avec la nourriture et tout le monde m'a vu pleurer. C'est génial.

Elle ramène ses cheveux en chignon pendant que je jete le papier dans les toilettes. La blonde à coté de moi rassemble ses cheveux sur une épaule. Je la regarde attentivement ; son visage a des traits vraiments fins, mais une certaine dureté, qui se traduit sûrement dans son caractère. Ses yeux bruns offrent un contraste étonnant avec le blond platine de ses cheveux. Mon ventre me fait comprendre que la faim arrive avec un grognement, et pas des plus sexy.