VII. Le Royaume de Jadis

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   J'eus comme une absence, durant laquelle je revécus tout ce qui m'étais arrivé ces dernières. À la différence que là je survolais ces étapes ; ce n'est qu'à la fin de cette sorte de rêve que je me rendis compte que j'avais laissé la dague et la lettre dans mon sac qui était resté dans la salle de classe, ce que j'avais totalement oublié. La pire des choses aurait été de ne pas penser à le récupérer, aussi je me dis que dès que je me réveillerai, je le reprendrai. J'avais en effet dû l'enlever, car il pesait lourd, aussi bien physiquement que mentalement, la dague me rappelant sans cesse mon crime. Alors que j'arrivais à la fin de ce cauchemar, j'eus un mauvais pressentiment. Je fus enfin au moment où Laura jouait et bidouillait ma nouvelle montre, c'est alors que tout se coupa.

   Une lumière m'aveugla lorsque j'eus voulu ouvrir mes yeux, il fallut quelques secondes à ces derniers pour s'habituer. Je pus enfin percevoir l'environnement qui n'avait rien d'une salle de classe. Je me trouvais sur une route de terre entre deux champs immenses. Je remarquai rapidement la présence de Laura, qui elle était déjà debout, dos à moi.

   - Laura, c'est quoi ça ?

   - Tu es enfin réveillé ! On va pouvoir partir.

   - Oui je suis réveillé, mais on est où là et il est où Roudin ?

   En réponse à ma question Roudin apparu, sortant de l'un des champs. Il avait sur son dos mon sac. Roudin me le rendit immédiatement lorsqu'il s'aperçut que je fixais mon bagage, il me dit aussi :

  - Désolé de te l'avoir emprunté momentanément, mais quand j'ai entendu les bruits de pas qui venaient du couloir je me suis dit qu'on devait faire vite pour pas se faire choper donc j'ai pris de l'avance.

   - Ok pas de souci, mais on est où là ?

   - Nous sommes à Jadis, enfin dans le royaume de Jadis et nous avons pour destination la ville d'Arézaé, me répondit Roudin.

   - Attends un peu je crois que je comprends pas bien ce qu'il se passe.

  - C'est normal pour l'instant, mais ne t'inquiète pas on va tout t'expliquer pendant le trajet, reprit Roudin.

   J'étais totalement perdu et ça avait le mérite de m'agacer. Cependant, je restai calme malgré le fait que je n'ai plus entièrement confiance en eux. Ils me cachaient trop de choses et le comportement de Laura avait entièrement changé de celui que je connaissais d'elle. Elle était radicalement devenue une inconnue, seul Roudin restait le même, mais je me méfiai autant de lui. Nous prîmes donc la route vers cette ville qu'ils nommaient Arézaé. Le soleil continuait de taper sur nos corps ce qui me fit avoir rapidement soif, mais je n'osai pas déranger le silence qui s'était installé depuis le début. Après une heure de marche, je remarquai que le soleil était toujours à son zénith et qu'il n'y avait toujours pas le moindre nuage. Ma gorge, elle n'était plus qu'un désert, la route était extrêmement monotone. Mes rares moments de plaisirs étaient lorsque je voyais que mes « compagnons » ralentissaient leur cadence, ce que je pensais être signe de notre arrivée, mais il n'en était rien de cela. Je fus sur le point de demander de l'eau, ne pouvant plus tenir cette chaleur infernale, cependant au même momentune chose sortie avec vélocité du champ. Elle était vêtue d'une cape blanche qui recouvrait son corps et sa tête. Ses mains étaient protégées par des gants blancs. Elle se jeta sur Roudin avec une grande vivacité, un couteau à la main en hurlant :

   - Toi t'es mort !

   Ma soif se mua en panique. Contrairement au combat contre Godzilla, je n'avais ici pas la moindre rage, pas la moindre énergie pour me battre. Ici je n'étais qu'un gamin faiblard paralysé par la peur, alors que Roudin se débattait comme il le pouvait. Hélas, il se trouvait en situation de faiblesse face à son assaillant, Laura de son côté attaquait l'ennemi avec ses poings, sans grands résultats. Et moi j'étais toujours immobile en train de voir mes « amis » se faire agresser. Après quelques secondes de lutte, l'être capé réussi à assommer par un violent coup de tête Roudin, dont le corps s'étala sur le sol. De même pour Laura qui fut propulsée par un violent coup de poing dans le champ. C'est alors que l'individu se tourna vers moi et s'apprêta à me frapper, mais il arrêta son poing à quelques centimètres de mon visage puis rapprocha sa tête, cette dernière était camouflée derrière un masque blanc. Il eut ensuite un mouvement de recul qui laissait sous-entendre que quelque chose le surprenait. Il m'assomma évitant de trop me faire mal, en tout cas il n'employa pas autant de force que face à Roudin et Laura.

Jay et les Mondes ParallèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant