X. Au cœur d'une guerre

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   Je fus entraîné dehors et pu voir qu'il s'agissait d'un pauvre paysan qui avait dans sa main libre un petit couteau. Je compris aussitôt la situation de ce pauvre homme. Il ne résonnait que par la pensée de vivre un peu plus longtemps, il ne demandait qu'à vivre. Ses yeux reflétaient de la tristesse et une forme de pardon. Je lui dis donc avec une voix qui se devait d'être rempli de compassion :

   – Je sais ce que vous vivez, et je comprends totalement ce que vous ressentez. Moi-même j'ai une vie pourrie.

   Le visage du monsieur se tourna vers le mien et dit d'une voix très faible :

   – Monsieur je suis désolé, mais j'ai deux enfants à nourrir et à protéger. Quand je vous ai vu vous et votre ami aller vers cette cabane je me suis dit que je pourrais offrir à ma famille un vrai repas et pas une simple cuisse périmée de parpeque grâce à l'argent que propose le grand juge Dreyfus pour votre capture ou même votre mort.

   Son regard était rempli de tristesse et de regret, il pourrait faire vivre sa famille et ne plus jamais à se préoccuper du lendemain, pour cela il avait juste à me tuer. Moi qui n'étais rien pour lui sinon un parfait inconnu.

   Des larmes de tristesse montèrent vers mes yeux mais, avant même que la première ne touche ma joue une flèche d'Avril alla se planter dans sa poitrine.

   – NON !

   Le visage de l'homme se décomposa, brisé par une douleur vive, il baissa la tête afin de voir ce qui lui avait causé cette douleur. Lorsqu'il vit la flèche, il releva la tête et me regarda dans les yeux. Des larmes lui montèrent, non pas en grand nombre. Non, juste une ou deux larmes roulant avec douceur sur sa joue. Il pensait à sa famille qu'il abandonnait sans la moindre possibilité de lutter. Puis le moment arriva l'homme tomba sur le sol. Sans vie. Une rage enflait maintenant en moi contre la guerrière qui avait lancée cette flèche. Tout s'était passé si vite, mais j'avais bien compris la gravité de la situation. Avril venait de prendre la vie d'un innocent.

   C'est ainsi que sans la moindre retenue je me suis jeté sur elle avec rage, mais elle n'eut aucun mal à me faire tomber et à me maîtriser. Cela ne m'empêcha pas de lui crier toutes les insultes que je connaissais. Je me débattis avec toute l'énergie qu'il me restait, mais elle ne flancha pas pour autant me gardant face contre terre.

   – C'était lui ou toi, Jay. Je suis désolé, mais tu es bien trop important. Si tu étais mort comme ça, je ne me le serais jamais pardonné. De plus il y aurait eu bien plus de victimes innocentes crois-moi. Ce pauvre villageois ne sera pas le seul à mourir, mais tout comme lui d'autres espèrent au fond que les choses changent. Et toi, tu peux tout changer et de ce fait, tu deviens une cible pour tous ceux qui ne sont pas tes alliés. Aujourd'hui tu t'es mis à dos Dreyfus ainsi que le roi Jadis II par la même occasion, c'est pour ça qu'ils ont mis ta tête à prix.

  Suite à ses mots qui ne faisaient que de me rappeler que je ne comprenais rien à ce qu'il m'arrivait. Je repris mon calme et dit avec une voix pleine de rancœur :

   – On va aller défoncer ce juge et toutes les personnes qui ne respectent pas la vie. Je tiens toujours à ce que tu m'expliques qui je suis et tout ce que je ne comprends pas avec ces histoires de camps, mais la priorité est actuellement ailleurs. Lorsque ce juge sera mort, là tu pourras me raconter toute l'histoire.

   Zita qui jusque-là n'avait rien fait avança jusqu'à être à mes côtés puis déclara sans me regarder :

   – Mon pauvre Jay, comment as-tu pu perdre la mémoire ? Qui aurait eu un avantage à te faire taire ?

  C'est à ce moment que Zita regarda droit dans les yeux Avril. Elles durent s'échanger beaucoup à travers ce simple regard qui ne dura pas plus de quelques secondes, car après cela Zita se mit à rigoler puis déclara :

   – Bon, eh bien le mystère reste entier on dirait.

   Avril de son côté ne rigolait pas du tout, au contraire elle semblait plus tendue que jamais. Je ne connaissais à ce moment en réalité aucune d'entre elles, cependant j'avais passé un peu plus de temps avec Avril. C'était de plus, elle qui m'avait libéré de la prison de Jadis et m'avait protégé face au pauvre paysan. Sans elle je ne serai plus vivant, alors que Zita elle, n'avait fait absolument rien ou du moins pas à ce que je sache. Je décidai donc qu'en cas de souci, je suivrai Avril. C'est sur ces paroles que nous partîmes en direction du tribunal d'où j'avais été peu de temps avant jugé coupable.

   Cette fois je pus prendre le temps de regarder le paysage et les alentours, car nous avions décidé, sans pour autant avoir prononcé le moindre mot, de marcher. Je pus ainsi me rendre compte que la ville et ses alentours représentaient l'idée que je me faisais d'une ville médiévale dans les jeux de rôles. Les habitants, eux aussi, avaient des vêtements rappelant ce genre d'univers. J'essayais tout en continuant ma route d'écouter certaines conversations dont je n'entendais que des brides.

   – ... Oui, ça fera 800 khi s'il vous plaît.

   – C'est cher payé tout de même pour si peu de viande.

   – Eh bien allez voir ailleurs si ça ne vous convient pas...

  – ... Ser. Sycaron les veut morts ou vifs, mobilisez des soldats de première division s'il le faut, mais retrouvez-les...

   – ... Venez venez, j'ai des belles émeraudes ... 

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 19, 2022 ⏰

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Jay et les Mondes ParallèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant