Voilà ce qui c'était passé en bref après mon renvoi. Vers 18 h 50 au retour du lycée, mon père m'attendais dans la cuisine, une bouteille à la main accompagnée de son regard vitreux signe qu'il était déjà bien bourré. Je déposai à peine mon sac qu'il me cria dessus en m'insultant de tous les noms.
– Espèce de pourriture de gosse, comment a tu pu tuer quelqu'un ! Tu me fais honte et tu fais honte à toute ta famille. À cause de toi j'vais devoir présenter des excuses à des gens que j'connais pas et j'vais sûrement devoir leur filer de l'argent. Tu imagines si la femme a des gosses ! Tu mérites pas d'être mon fils. Dégage ! J'veux plus jamais t'revoir ! Va crever dans la rue avec les chiens. Tant mieux si tu t'fais écraser, au moins j'n'aurai plus de problème.
– Comment oses-tu ...
– Ne m'adresse plus la parole. Vas-t'en sale meurtrier avant que j'devienne violent.
– Papa !
– Je suis plus ton père. J'te connais pas. Dégage !
Ces mots résonnèrent en moi, je sentis une déflagration traverser mon cœur tel la balle d'une arme à feu. Je partis instantanément dans ma chambre en hurlant. Je m'acharnais sur mon oreiller, jusqu'au moment où mes nerfs lâchèrent. Une larme coula alors sur mon visage ; puis deux, puis trois, puis un déluge de larme s'échappa de mes yeux jusqu'à une sécheresse de ces derniers. Bien qu'étant horrible avec moi, il était la dernière personne de ma famille et je l'aimais. Je me plaignais toujours de lui mais au fond, oui ; je l'aimais. Ses mots restèrent accrochés à moi : « Tu mérites pas d'être mon fils. Dégage ! J'veux plus jamais te revoir ! Va crever dans la rue avec les chiens. Tant mieux si tu t'fais écraser, au moins j'n'aurai plus de problème ». Je ne sais pas d'où venait mes larmes mais je m'étais remis à pleurer.
Vers 22 h, je sortis enfin de ma chambre. Il n'était plus là, sûrement partie boire dans un bar. Il avait pourtant laissé sur la table un mot. Je pensais que c'était un mot d'excuse mais non, il me dit au contraire de faire mes valises et de ne plus revenir. Il nota aussi que si j'étais encore présent à son retour il s'occuperait personnellement de moi.
Il avait hâte de se débarrasser de moi. J'étais un fardeau.Je commençais à voir le monde en noir. Je n'avais plus rien à part la lettre et la dague salie par le sang de l'infirmière. Plus de lieu où vivre, plus de toit pour se protéger, plus rien.
– Où sont les lois quand on a besoin d'elles ? Me demandais-je
Pour ce qui est de la dague, la prof de math avait insisté pour que je la garde, selon elle je devais la conserver pour montrer à tous que j'étais le responsable du meurtre d'une innocente, je ne savais pas pourquoi mais j'étais content de pouvoir maintenir la dague en ma compagnie. Parmi les sombre nuages de ma vie, je vis pourtant une éclaircie : Laura et Roudin me croyaient innocent, ça suffisait pour me réconforter.Comme me l'avait ordonné mon père, je prie une valise et la rempli avec ce qui me parut nécessaire. Je dis adieu à ma maison, les larmes remontaient mais tel un humain normal, je les refoulai et j'avançai.
* * * * *
Je sortis de chez moi, il pleuvait. Pour la première fois depuis une éternité je pris le temps de regarder le ciel, les nuages, la pluie. Je prenais la vie sans chercher à réfléchir, j'acceptai ma condition. Je marchais en direction de mon arrêt de bus, le froid et la pluie étaient continuellement présents étaient contre moi, je continuai pourtant d'avancer. Une fois à l'arrêt de bus je voulus renoncer, retourner chez moi, mais me rappela alors que je n'en avais plus. Quand enfin le bus arriva je montai à l'intérieur, il était quasiment vide, seul une personne était au fond du bus. Je mis ma valise dans la rigole au-dessus de moi. Alors que je m'assis, je remarquai que c'était Jack qui conduisait le bus, le même chauffeur qui m'amenait au lycée.
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Jay et les Mondes Parallèles
AventuraJay, un adolescent banal (ou pas: Un père alcoolique, la mort d'une mère et une mystérieuse maladie voilà ce qui résume sa vie) qui étudie dans un lycée banal (ou pas: Godzilla et Compagnie), va voir sa vie changer. Tout ce qu'il pensait savoir n'...