Chapitre 12

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Cats on trees ~ Sirens call


Lorsque je me réveille ce matin, Paul est encore endormi. Très précautionneusement, je me lève sans un bruit. Il est déjà 9h00 passé. Je descends prendre un café serré puis remonte me préparer. Ce que je fais le plus silencieusement possible afin d'éviter de réveiller mon mari.

Avant de partir, je lui laisse un mot, lui expliquant que je suis partie faire du shopping, sans lui en préciser la nature exacte. Je suis presque persuadée que cela lui aurait fait trop plaisir. Dans son esprit tordu, j'imagine même que cette robe est un cadeau empoisonné. Une très belle pièce pour un corps imparfait.

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En premier lieu, je me rends chez Aubade. La lingerie y est tout simplement délicieusement sensuelle. Pas que je destine mes achats à Paul, évidemment. J'apprécie simplement les beaux dessous. J'aime en porter. Comme si ça m'aidait à me sentir plus sûre de moi, même si c'est seulement en apparence. Alors que je laisse errer mon regard sur les articles sans parvenir à trouver ce que je cherche, une vendeuse m'interpelle.

- Puis-je vous conseiller Madame ?

La jeune fille, à la plastique parfaite, me détaille de haut en bas. Malgré son professionnalisme qu'elle tente de préserver, elle ne peut réprimer un air dégouté. J'aurais bien voulu lui rabattre le caquet en lui prouvant que je pourrais dépenser l'équivalent de sa paye mensuelle en dix minutes si je voulais. Mais mes principes m'en empêchent. Je n'aime pas rabaisser les gens, même ceux qui ne se privent pas de le faire. À la place, je tourne les talons, sans omettre une petite pique au passage.

- Non merci. Je pense que rien ne pourra être à la hauteur de la robe Dior que je dois porter ce soir à Londres.

L'expression sidérée de la jeune vendeuse se rendant compte avoir perdu une cliente fortunée suffit à me remonter le moral. Momentanément. Car je n'ai toujours pas trouvé mon bonheur et le temps file.

Après coup, je me rends compte qu'Aubade n'était pas une bonne idée. Ils proposent un peu de lingerie sculptante mais leur gamme est très limitée en nombre de modèles disponibles. Je me dis que Triumph sera une meilleure piste. Il me semble qu'une petite boutique du Vieux-Lille propose cette marque à la vente. Après vérification sur mon iPhone, je m'y rends.

Autre boutique. Autre ambiance. Je suis accueillie chaleureusement par une vendeuse d'à peu près mon âge. Après m'avoir demandé ce que je recherchais, elle propose que je me rende directement en cabine d'essayage tandis qu'elle m'apportera quelques modèles.

- Un petit 42 et un bon 95 C ? s'enquière-t-elle avant de disparaître dans les allées.

- C'est ça, lui réponds-je un peu fort pour qu'elle puisse entendre.

Cette vendeuse connait son métier. Elle a l'œil. Je la remercie intérieurement pour le « petit » 42. Cela fait longtemps que je n'ai plus la taille mannequin mais au moins, je peux me vanter d'avoir des courbes et des formes harmonieuses.

Tandis que j'essaie divers modèles de body, le souvenir d'une Bridget Jones en culotte gainante taille haute me revient en mémoire. Je pouffe comme une andouille dans la cabine. Je me mets instinctivement à chantonner It's raining men ! Pourquoi pas après tout, tant que Paul n'est pas mon Daniel Cleaver ce soir. Cette pensée me tire une grimace que je chasse rapidement.

Une dizaine de modèles plus tard, je jette mon dévolu sur celui qui me semble le plus sexy ou disons plutôt, celui qui fait le moins « mamie ». Si ce type de dessous fait des miracles sous les vêtements, c'est autre chose porté seul. Peu importe, je n'envisage, de toute façon, de ne le montrer à personne. Plutôt satisfaite de ma trouvaille, je règle mon achat et remercie la vendeuse pour ses conseils et son œil avisé.

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