On avait dérapé. Mais tu sais quoi ? Je ne t'en voulais pas. Je ne pouvais pas t'en vouloir, ta passion avait égayé la mienne, on était deux dans cette chute libre.
De toute façon, c'était trop beau pour être vrai Jisung.
Cette lettre que je t'avais écrite pour tes 15 ans, elle est dans ma tête. Elle est sagement rangée dans un coin, un coin tout sombre et poussiéreux, où se trouve le reflet de ton sourire rayonnant et le souvenir de ta douce voix enfermée dans une boite à musique déraillante. Elle est dans ma tête mais j'ai préféré l'oublier, elle rappelait trop de choses qui me blessait, qui nous faisait mal. Et te faire mal, c'est la dernière chose que je souhaite. Mais bon, c'est fait.
Tu t'ennuyais. Et quand tu t'ennuies, t'as la fâcheuse habitude de faire du bruit. Ton pied qui tape frénétiquement contre le parquet usé de la maison, tes doigts qui jouent une mélodie cacophonique contre la table en verre devant nous, tes joues qui se gonflent puis se dégonflent, tout ce qui tu fais, le moindre petit geste me frustre. C'était devenu comme ça. On était rendus à un point où un rien était sujet de discorde. C'était fatiguant, c'était terrifiant.
La vérité c'est que j'avais peur, Jisung. J'avais cette phobie permanente de voir ton dos face à moi, de pouvoir distinguer le bruit de tes pas qui s'éloignent de plus en plus parmi tant d'autres, de voir ce regard froid et vide de sentiment et d'entendre des mots tranchants sortir de ta bouche. Le pire, c'est que c'était possible. Ou peut-être impossible, vu que tu m'avais promis de ne jamais me quitter. Mais une promesse n'est qu'une promesse n'est-ce pas ? On était rien d'autre que des enfants trop innocents pour être conscient de l'ampleur de nos mots, n'est-ce pas ?
Et tu sais quoi ? Je suis si effrayé à l'idée que tu puisses t'en aller que j'avais décidé de me cramponner à toi tel un koala à son arbre. Tu faisais toujours ce bruit là, ce truc insupportable avec tes doigts quand j'avais décidé de venir me coller à toi. J'avais juste tourné la tête vers toi, je m'étais levé pour venir m'assoir de sorte à ce que nos cuisses se touchent, et j'avais enroulé mes bras autour de ton cou tout en posant ma tête au même endroit. Je ne disais rien, j'avais juste humé ton odeur, me demandant quand est-ce que j'ai pris le temps de te sentir comme ça pour la dernière fois, puis je t'avais senti t'immobiliser. On parlait pas, tu sais ? On faisait ce truc de communiquer sans les mots, enfin ; c'est ce que je voulais croire. Et puis, ton odeur m'était si familière, elle me rappelait ces journées qu'on passait à se câliner, à se toucher, à s'embrasser, quand tout allait encore bien, quand on était encore innocent. Et puis ton odeur m'a rappelé trop de trucs. Comme si d'un coup, elle avait ouvert la porte qui menait à ce coin dans ma tête, ce coin poussiéreux et sombre où il y a ma lettre, ton sourire et ta voix. Ton odeur m'a fait pleurer. Elle a fait battre mon cœur d'une façon irrégulière, elle a réchauffé mon corps, elle m'a fait sentir quelque chose que je pensais ne plus jamais sentir; le confort.
Mes larmes coulaient à flots, elles ne voulaient pas s'arrêter, pas comme la neige dehors qui avait finalement arrêté sa course. Mes gouttes d'eau, elles coulaient inlassablement dans ton cou, mes mains, elles s'accrochaient à toi comme à une bouée de secours, et mon cœur, lui, il cirait au secours.
-Minho...
T'avais dit ce simple mot, ce simple mot fade et réflecteur d'ennui, et pourtant mes pleurs avaient redoublé. Ta voix ajoutait cette chose en plus à l'humeur de la pièce. Comme ton odeur, elle me rappelait des choses. Elle me rappelait tant nos disputes que nos mots d'amour, passant de nos jeux de voix à nos cris détestables, nos phrases emplies de mots magiques, des mots qu'on avaient laissé tomber, des phrases parfois brouillées, remplies de sons indéfinis, mais qui à mes yeux avaient plus de valeur qu'une certaine somme au loto.
-Minho, il y a trop d'eau...
-Je suis désolé Jisung, c'est de ma faute...Tout est de ma faute...
Ma voix, comparée à la tienne, elle n'était pas stable. Elle reflétait la peur, l'incertitude, le regret, la tristesse, et même la colère. Elle était grise, ma voix. Elle était pâle et trop aiguë, aussi flasque qu'une flaque de neige ou un bonhomme de boue, elle n'était pas belle.
-C'est de notre faute à nous deux, Hyung.
-C'est plus la mienne que la tienne...
-On a merdé, Minho. Quand je dis "on", je ne dis pas "je", je dis "nous".
Tes mains avaient glissé jusqu'à mon dos, elles faisaient des cercles bizarres sous mes omoplates, elles cherchaient à me réconforter.
-Au moins, on est ensemble.
Pourquoi tu me donnais de l'espoir comme ça ? Pourquoi tu essayais de soulager notre conscience alors que ce qu'on a fait est mal ?
Tu te souviens de ce qu'on a fait quand même, cette connerie qui nous a mené là ?
×××
Joyeux Noël guys ❤️❤️
J'espère que vous passez de bonnes vacances !Je poste le chapitre 2 tant que je peux, j'espère qu'il vous aura plu !
Byyye, bonne lecture ❤️
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Ƈσмƒσят
Fanfiction« Mais dis-moi que les promesses qu'on s'était faites tiennent encore, que tu ne me laisseras pas. Car c'est grâce à toi que j'aime. C'est grâce à toi que je vis un rêve éveillé, que je souris et ris. Alors dis-moi que tu es ma réponse Jisung, ca...