NDA : Cet OS est un peu different des autres de ce recueil puisqu'il s'intéresse surtout à l'histoire de l'autodafé, un thème que je trouve passionnant. Les événements qui y sont décrits ont été romancé étant donné l'incertitude des historiens quand à leurs réels cause et déroulement. Sinon c'est mon plus long OS, mais j'espère qu'il ne vous ennuiera pas trop :).
Les flammes se reflétant dans ses lunettes noires, une fumée sombre s'enroulant en volutes autour de son corps mince, Rampa souriait.
En 213 avant Jésus Christ, fidèle à son habitude d'avant-gardiste, il avait été le premier démon à remarquer l'influence positive des lieux de savoirs qu'étaient les bibliothèques sur l'humanité, et donc à y remédier.
À la mort de l'empereur chinois Qin, deuxième du nom, il avait habilement réussit à encourager les divers seigneurs qui se disputaient le territoire chinois, plongeant l'empire dans une sanglante guerre civile. L'un d'eux, Xiang Yu, parvient ainsi à conquérir Xianyang, la capitale de la dynastie Qin et fit brûler le palais impérial et tout les livres qu'il contenait. Sans se rendre compte de l'importance de son geste : il venait d'ordonner le premier autodafé.
Perché sur un des toit en pagode, Rampa ne pouvait s'empêcher d'être tout de même un peu triste. Pas pour lui, n'allez pas vous faire des idées : il était tout de même un démon ! Par contre il savait que son ange préféré, qu'il avait heureusement envoyé s'occuper à l'autre bout de la terre, n'aurait pas apprécié le spectacle.
Il avait toujours adoré l'architecture chinoise, si aérienne, comme sortie d'un songe. Aux yeux de Rampa, les flammes, loin d'en atténuer l'allure éthérée, changeaient simplement ce songe pour un autre, plus vivant.
Les flammes, dansant autour des piliers rouges qui entouraient la cour centrale, les entraînaient avec elles dans leur bal macabre. Au dessus, les toits semblaient autant de bateaux soumis à une houle furieuse, dont les bords couleurs jade étaient difficilements dicernables du turquoise des flammèches qui s'y agrippaient, cherchant à les faire sombrer. La cour elle-même n'était plus qu'un lac de flammes, au centre duquel un dragon de pierre avait prit vie. Le feu semblait l'éclairer de l'intérieur, allumant dans ses yeux de rubis habituellement éteint une lueur féroce, rendant mobile ses traits figés et comme taillés au couteau, et faisant naître des reflets sanglants sur ses griffes et ses babines retroussées. Il était le seul à se battre encore, contre le feu destructeur qui ne lui donnait vie que pour lui permettre d'assister à la fin de son monde.
Le vent charriait parfois jusqu'à Rampa quelques pages à demi brûlées, aux bords noircis et racornis, sur lesquels les caractère à l'encre noire semblaient autant de petites brûlures constellant le vieux parchemin jaunis.
Il était maintenant perché sur une petite statue, à l'extrémité d'un toit. Il ne voyait plus rien, l'air alentour était envahi par une épaisse fumée noire, qui laissait dans la bouche un goût de cendre. Soudain, alors qu'il allait s'en aller loin de son oeuvre, que le souvenir d'un ange au sourire par trop délicieux lui rendait difficile à apprécier, il reçut un livre en pleine face.
Déstabilisé, il faillit un instant tomber, avant d'étendre ses ailes et de s'envoler au dessus de l'incendie, le livre à la main. Il s'agissait de l'un des nombreux traités philosophiques des "Cent écoles de pensée". Ces ouvrages réunissaient les réflexions de ce qui est considéré comme l'âge d'or de la philosophie chinoise, développée entre 770 et 221 avant Jésus Christ, auquel la dynastie Qin a mis fin en unifiant la Chine.
Mais quelque chose n'allait pas avec cet exemplaire. Non seulement les caractères semblaient avoir été tracé avec des flammes, mais le texte était indubitablement différent. Il décida pourtant de le garder, savait-on jamais, cela pouvait peut être intéresser Aziraphale...
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Simplement ineffable - Receuil os
FanfictionPrenez un démon et un ange aussi incompétents l'un que l'autre, un pacte interdit et une pincée d'amour, et laissez bouillir pendant six milles ans ; le résultat promet d'être étonnant.