Assit à la terrasse d'un petit café, sous une pluie battante, Rampa gromelait dans une barbe inexistante : qu'avait donc encore ce maudit ange ?
Si il était posté ici, à boire un mauvais whiskey tout en se faisant tremper jusqu'au os, c'était à cause de lui.
Depuis la fin de l'apocalypse-mais-enfaite-non, il avait l'impression que celui-ci l'évitait. Dans la matinée, il venait même de lui refuser un déjeuner au Ritz, ce qui n'était jamais arrivé. Et ce n'était qu'un exemple : cela faisait bien une semaine qu'ils n'étaient plus allé nourrir les canards ou ne s'étaient soulés ensemble. Et puis, peut-être était-il paranoïaque, mais il avait bien cru voir quelque chose de fuyant, dans les yeux habituellements si limpides de son ange.
Il n'osait pas lui en demander la raison, pas après que celui-ci lui ai reproché d'aller trop vite. Rampa ne voulait surtout pas risquer de perdre Aziraphale : sans lui, il n'était qu'un démon, un ange déchu sans possibilité de rémission. Il n'y avait qu'avec son ange qu'il pouvait être plus que cela : être lui-même.
Il en était donc réduit à l'espionner, caché derrière de nouvelles lunettes de soleil et un affreux chapeau, dans ce café sordide qui faisait face à sa boutique.
Peut-être aurait-il simplement dû lui laisser du temps, sans chercher à comprendre ce qu'Aziraphale ne voulait manifestement pas qu'il comprenne, mais il ne fallait tout de même pas trop lui en demander : il n'était pas un ange, lui.Neamoins Aziraphale ne fit rien de spécial ce jour-là, ni tout les autres que Rampa passa à l'espionner : il s'occupa de sa boutique, bu beaucoup de chocolat chaud, et se laissa recouvrir de poussière en lisant un livre captivant. Rien d'inhabituel. Pourtant il semblait déprimé et effectuait toutes ces actions de manière monotone, comme si il tentait de se convaincre que tout était normal, que tout allait bien. Le voir ainsi brisait sans arrêt le coeur du démon. Il aurait voulu que son ange se confie à lui, mais si il l'évitait, c'était peut-être parce que c'était lui, Rampa, le problème d'Aziraphale.
Cela faisait maintenant trois jours que Rampa n'était pas sorti de son appartement, après cette journée. Il n'avait même pas le courage de se lever et dormait toute la journée, juste pour ne plus sentir son coeur souffrir, encore et encore. Il ne criait plus après ses plantes, qui en profitaient pour enfin fleurir, et la bentley restait garée, quelques cassettes de Mozart qu'il avait acheté pour Aziraphale achevant de se transformer en playlist Best of de Queen.
Ce jour-là, son ange l'avait surpris en train de l'espionner.
Il était sorti de sa boutique, le visage impénétrable et s'était arrêté devant Rampa. Il l'avait considéré un moment, scrutant les moindres détails de son visage, jusqu'à ce qu'un éclair de souffrance pure déchire son visage.C'était peut-être ridicule, surtout pour un démon, mais Rampa avait senti cette souffrance comme si elle était sienne. Il s'était aussitôt levé, et avait prit son ange dans ses bras. Aziraphale sentait le chocolat et les vieux livres, une odeur qui rassurait toujours Rampa. L'ange s'était accroché à lui comme si sa vie en dépendait, puis il l'avait repoussé.
Il faisait froid ce jour-là et un vent glacé s'était aussitôt interposé entre eux. Aziraphale avait simplement dit :
"- Je ne veux plus te voir, jamais."
Rampa n'y avait pas cru.
"- Pourquoi ?
- C'est mieux comme cela : un ange et un démon ne peuvent pas être amis. C'est aller à l'encontre de dieu.
- Tu aurais du te dire cela il y a des millénaires ! Maintenant c'est trop tard !
- Il n'est jamais trop tard pour faire le bon choix mon che- Rampa."Étonnement, ce fut le fait qu'Aziraphale ne l'ai pas appelé "mon cher", comme il en l'avait l'habitude, qui rendit ce cauchemar réel pour Rampa.
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Simplement ineffable - Receuil os
FanfictionPrenez un démon et un ange aussi incompétents l'un que l'autre, un pacte interdit et une pincée d'amour, et laissez bouillir pendant six milles ans ; le résultat promet d'être étonnant.