Chapitre 7

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Chanyeol avait l'impression d'avoir été piétiné par les sabots de chevaux enragés. Autour de lui, il ne percevait que l'infini néant du noir, vacillant entre un état semi-éveillé et comateux. Le forgeron commençait doucement à reprendre conscience de son corps, et de l'état pitoyable dans lequel il se trouvait. Hésitant, il entreprit tout d'abord à remuer des doigts, grimaçant face à l'élancement brulant de ses phalange, puis ses pieds qu'il frotta précautionneusement l'un contre l'autre, sursautant face à leur froideur. Dans l'expectative, il attendit qu'une quelconque douleur ne traverse ses jambes, mais seuls des fourmillements se firent ressentir, à son plus grand soulagement. Seulement, lorsque téméraire, il voulut se soulever de la surface moelleuse sur laquelle il reposait, curieux de s'enquérir de son état, une main ferme se posa contre son torse, le faisant brusquement ouvrir les yeux.

Le regard encore floue, il ne perçut tout d'abord qu'une silhouette penchée vers lui, image qu'il ne put soutenir trop longtemps, ses paupières se froissant pour protéger sa rétine d'une exposition prématurée à la lumière. Papillonnant des yeux, il poussa un grognement plaintif lorsqu'une main étonnement chaude se posa contre son front, bien vite remplacée par un tissu humide qui le fit soupirer de soulagement. La boite crânienne vibrant péniblement, désagréablement compressée par un mal invisible, le géant peinait à s'extirper du coton massif dans lequel il s'était échoué, ses orbes charbonneux invisibles, explicitant son état de confusion.

-Chanyeol, l'appela doucement une voix qui lui parut lointaine, bien qu'il ait senti un souffle s'abattre contre son oreille, Chanyeol tu m'entends ?

Le dénommé ouvrit la bouche pour répondre, mais sa voix mourut au fond de sa gorge desséchée, un goût métallique lui piquant la langue à son plus grand dégout.

Presque immédiatement, une cruche fut portée à ses lèvres, déversant entre ses dernières un liquide rafraichissant au gout neutre, cet élément essentiel que son corps avait réclamé si désespérément, au bord de la déshydratation. Soulagé, Chanyeol laissa la main attentionnée lui essuyer le coin de la bouche où perlaient quelques goutes transparente, son corps frissonnant au contact de ces doigts brulants contre son épiderme.

-Merci, articula-t-il finalement, sa voix éraillée faisant désagréablement vibrer sa gorge.

Se sentant apte à ouvrir les yeux, le forgeron déplia lentement ses paupières, s'assurant de la réaction positive de sa rétine avant de fixer son regard sur le visage de son interlocuteur. Petit à petit, les traits adoptèrent un aspect plus net, lui permettant de reconnaître l'individu qui s'occupait de lui, et ceci d'une manière particulièrement douce, de ce qu'il avait pu constater.

Baekhyun se tenait au dessus de lui, un air soucieux froissant son faciès d'ordinaire taquin. L'amusement avait complètement déserté ses billes rieuses, lui laissant l'occasion de contempler une expression jusqu'alors rare chez plus petit : l'inquiétude.

-Comment te sens-tu ?

Chanyeol eut envie d'hausser un sourcil face à cette question qu'il jugeait peu constructive, mais lorsqu'il aperçut la lèvre rouge de la fée, dévorée par ses canines pointues, il comprit à quel point celle-ci était nerveuse. Ne voulant pas la contrarier davantage, alors qu'il était évident qu'elle avait veillé sur lui tout au long de son inconscience, il se contenta de répondre :

-Un peu confus.

Baekhyun acquiesça silencieusement, ses boucles vénitiennes voilant un instant son regard anxieux, tandis qu'il se tordait nerveusement les doigts, un soupir retentissant dans la pièce. Prenant conscience de son environnement, Chanyeol remarqua alors qu'il se trouvait allongé dans un lit, de la mousse végétale s'étalant autour de son corps meurtri, un tissu léger le recouvrant et duquel il ne pouvait s'extirper, le rouquin s'étant assis près de lui d'une telle manière que les draps soient bloqués. Poursuivant son inspection, il se rendit compte que le plafond était anormalement bas, comme s'ils se trouvaient en hauteur, impression qui fut confirmée lorsque ses yeux se posèrent sur une rambarde en bois, séparant la petite chambre du vide.

𝐹𝑎𝑖𝑟𝑦 𝑇𝑎𝑙𝑒𝑠  │ ᶜᴴᴬᴺᴮᴬᴱᴷOù les histoires vivent. Découvrez maintenant