Chapitre 8

948 84 252
                                    




Ce fut au fil des déplacements de l'astre solaire que Chanyeol regagna ses forces. Convalescent, il avait eu pour interdiction de quitter son lit, son hôte s'assurant régulièrement de l'état de ses blessures, ne lui laissant observer de l'extérieur que le ciel s'embrasant et s'assombrissant derrière la fenêtre. Le soleil avait ainsi perpétué ses parties de cache-cache durant une semaine, riant de son incapacité à se mouvoir en tapant avec toujours plus d'enthousiasme contre la fenêtre, ses rayons taquins le narguant, lui qui ne pouvait que les contempler de loin.

Lorsque Baekhyun était rentré, une semaine plus tôt, ne laissant entrevoir de son entretien avec Lux qu'un mince sourire de façade, Chanyeol n'avait pas osé le questionner. Le plus petit s'était absenté deux heures, durant lesquelles le forgeron avait alterné entre un mélange de curiosité jalouse, l'obligeant à s'imaginer avec douleur la scène qui devait se dérouler dans la cabane du guerrier améthyste, et un mal qu'il avait cru éradiqué. Ainsi, les vertiges qu'il avait signalés à la fée à son réveil, puis qui s'étaient dissipés, étaient revenus à la charge, le plaçant dans un état de confusion si déstabilisant qu'il avait eu du mal à garder connaissance. Lorsque l'étourdissement avait momentanément disparu, au profit du sentiment d'envie lui comprimant la poitrine, Chanyeol avait réalisé à quel point il avait besoin de Baekhyun pour veiller sur lui. Ces minutes interminables passées seul lui étaient apparues comme un périple infini, cocktail vaporeux de contrariété et de douleur.

Il avait lourdement luté pour rester éveillé, se sentant incapable de céder à la facilité alors qu'à quelques mètres de lui, le petit roux se donnait volontairement à la fée qui l'avait mis dans un état aussi pitoyable. Le géant avait attendu patiemment son retour, ignorant les nausées qui lui bouffaient la poitrine, seul le désir de s'assurer de ses propres yeux que Baekhyun lui reviendrait comme il était parti le maintenant dans un état de conscience.

Le retour du concerné avait été accueilli par un soupir de soulagement qu'il n'avait pas cherché à dissimuler. Les oreilles bourdonnant péniblement, couvrant la voix inquiète de son guide, Chanyeol lui avait souri, apaisé, ignorant que le rictus qu'il avait tenté de former s'apparentait davantage à une grimace de souffrance qu'à une réelle mine enjouée. Baekhyun s'était précipité à son chevet, l'auscultant de ses mains expertes avant de conclure, rongé par la culpabilité, qu'il devait certainement souffrir d'une commotion cérébrale, comme il l'avait suggéré avant de quitter la cabane.

Ainsi, le plus grand n'avait pas essayé de protester lorsque Baekhyun avait déclaré qu'il ne quitterait pas le lit de la semaine, se faisant la réflexion qu'il resterait sagement couché si cela impliquait avoir cette créature attachante assise à ses côtés.

Comme promis, la fée avait veillé sur lui nuits et jours, lui posant régulièrement des questions typiques pour s'assurer de son activité cérébrale, et contrôler d'éventuelles lésions. La pommade cicatrisante avait été appliquée sans faute dès que nécessaire, si bien que Chanyeol pouvait dorénavant se vanter d'avoir bénéficié des meilleurs soins possibles, ses ecchymoses aujourd'hui à peine visibles, enfouies sous une couche de tendresse et de massages délicats perpétués par les mains graciles de son hôte. Ses plaies avaient été assidûment nettoyées, le travail d'orfèvre de Baekhyun lui assurant une cicatrisation propre qui ne laisserait probablement que peu de traces. Son corps violenté avait été choyé et caressé d'une manière qui l'avait laissé pantelant de stupeur, les courbatures éradiquées à coup de baisers magiques et d'attentions multiples, faisant de son combat contre Lux un lointain souvenir enseveli par le bien-être que lui avait procuré sa petite fée tout au long de la semaine.

Chanyeol, confiné dans le lit de Baekhyun, avait eu tout le temps nécessaire pour réfléchir au cours des deniers jours. Alternant entre les discussions agréables en compagnie du rouquin, et les remises en question lorsque celui-ci devait le quitter, la vie à l'extérieur n'ayant pas pris en considération son alitement pour adapter son déroulement, le forgeron avait dû faire face à des sentiments naissants qu'il avait peiné à interpréter.

𝐹𝑎𝑖𝑟𝑦 𝑇𝑎𝑙𝑒𝑠  │ ᶜᴴᴬᴺᴮᴬᴱᴷOù les histoires vivent. Découvrez maintenant