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Depuis petite je n'ai eu la chance de connaître le monde, je ne m'apitoie pas sur mon sort mais, au fond je n'ai pas tout à fait tort car, comme c'est le cas de beaucoup de personnes j'en suis sûre, je ne sors jamais de chez moi.

Je peux dire que je ne connais pas comment est l'école, je n'y suis jamais allée car j'ai fais des cours par correspondance depuis mon chez moi depuis toute petite. Je suis très intelligente, je ne peux pas dire que je manque de quelque chose alors que c'est faux, j'ai tout à ma disposition ici même, ma maison à un assez grand jardin, une piscine, une bibliothèque, un grand salon etc... Tout pour que je ne manque de rien...enfin...selon mes parents.

Pour moi je manque de pleins de choses encore ! Je ne sais pas ce que c'est une amitié, mon père m'a répondu quand j'avais 7 ans alors que je venais de lire le petit prince que l'amitié c'est ce qui réunit le renard et le petit prince. Voyant que je voulais aussi avoir "une amitié", il m'a un jour donné un chien et dont la race était un golden retriever que j'avais lu dans le manuel des races de chiens.

Je ne sais pas a quoi ressemble le monde, je sais qu'il est grand et j'aimerai aller le voir jusqu'au bout, découvrir tellement de choses. J'en ai marre de devoir me contenter des livres images ou des tableaux qui ornent les murs, je veux une vrai vie dans lequel les murs n'existent plus.

Je chéris mes parents ainsi que monsieur Francis, notre majordome mais je ne peux m'empêcher de regarder au-delà des murs et de me demander ce que se trouve derrière.

Je prend mon inspiration et ferme le livre que j'étais entrain de lire, je regarde la pendule et soupire. Le temps passe si lentement dans cette maison comme si on y avait lancé un sort exprès pour faire cet effet. Je pose mon livre sur la commode à côté de la lampe et décide de me lever pour aller prendre quelque chose à la cuisine. En rentrant à la cuisine, je trouve Francis, le majordome entrain de cuisiner. Je le regarde un peu faire comment il fait puis me dis sans me regarder :

- Je vois que mademoiselle a décidé de se promener dans la cuisine, remarque t-il, que me vaut l'honneur de votre visite mademoiselle ?

J'essaye de paraître normale à la façon dont il me vouvoie, ça me déplaît mais les parents lui ont exigé de la politesse envers ces patrons alors ça m'inclue moi aussi dans l'exigence.

- Je cherche une gourmandise Francis, n'aurez vous rien à m'en proposer ? Lui demandais je les yeux remplis d'espoirs.

- Rien d'appétissant je dois dire, m'annonce t-il, voulez vous un dessert pour le repas du soir ?

- Je veux bien ! Merci !

- Autre chose madame ?

- Oui hélas, saurez vous me dire où sont mes parents ? Lui questionnais-je.

- Monsieur et madame Stewart sont partis à une conférence, m'informe t-il, voulez vous les revoir ?

- Pas de sitôt j'ose dire.

Il rit de ma bêtise et s'excuse auprès de Moi avant de prendre congés de moi et d'aller continuer son travail.

J'aimerai pouvoir avoir une vrai relation avec Francis, comme s'il était un ami mais nous sommes séparés par le rang social de "patron-employé". Je ne suis élevée que pour être d'une éducation parfaite, sans broncher, je dois être une jeune fille accomplie pour ma mère, une patronne potentielle pour mon père et pour moi une fifille digne de ces parents.

Je sors de la cuisine en regardant une dernière fois le plan de travail de Francis puis je sors de la maison pour me diriger dans le jardin voir comment va Otto, mon chien. Je prend une grande bouffée d'air et crie d'une voix forte :

Ne me laisse pas !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant