Livaï X Reader | L'absurdité de ce monde

(18) - Sincères amitiés

Juin 1945- Allemagne

La prestance que dégageait cet homme était sans pareille.
À pas ferme, il marchait dans le couloir, dans l'espérance de pouvoir rejoindre son bureau administratif qu'on lui avait adressé temporairement.
Si la tâche pouvait paraître simple, ses subordonnées lui barrant le passage avec leurs multiples injonctions rendait les choses bien plus complexe qu'elle ne devrait l'être.
Il fallait dire en même temps que depuis trois semaine, le prestigieux commandant n'avait pas de quoi chômer.
Entre la gestion des troupes, des vivres, la prise de l'Allemagne et de Berlin, suivi de la disparition d'Hitler, la libération des camps, s'assurer de l'ordre de la ville de Munich où il séjournait...

Le temps n'était guère à la détente !
Et quand bien même il songeait à un bon repos mérité dans sa maison de campagne dans le Michigan et bien malheureusement pour lui, ce ne serai pas pour tout de suite et sans doute pas avant un bon moment !
Il avait de toute façon bien trop de choses à faire pour oser penser vacances, et cela ne restait que des pensées enfantines, venant l'aborder le soir, lorsqu'il commençait à somnoler à son bureau.

Le cahus ambiant, était toujours d'actif dans la vieille bâtisse administrative, rien n'était propice au repos.
Les soldats, passaient de porte en porte, des papiers en mains, les infirmières étaient d'astreinte jour et nuit, l'endroit ne semblait jamais dormir, et ce n'était pas le gémissement de ses hommes blessés qui diraient le contraire.
Les pas et les voix forte des américains volaient de toute part, dans la moindre petite pièce.

Un tas de papier sous son seul bras, il hocha la tête aux divers dires qu'on lui rapportait, donnait des ordres d'une voix ferme, accordaient ou refusait avec calme les demandes.
Le commandant Smith était de loin l'homme le plus important et demandé du secteur !
Son prestige, il fallait dire que l'immense blond ne l'avait pas volé et curieusement, son bras manquant ne l'avait pas rendu plus inapte aux yeux de ses camarades, et avec cela, il avait même gagné le respect d'un grand nombre de personne.
Réputé comme un fin stratège, il siégeait parmi le haut commandement de l'US Army, et son influence y demeurait incontestable ! Pour ainsi dire on l'avait même nommé responsable des troupes en Bavière, une zone importante puisque l'un des plus gros Länder d'Allemagne.
Son seul défaut demeurait l'allemand, puisqu'il ne le parlait aucunement.
Mais même lorsque son subordonné parlait avec des gens de la ville, il ne cachait pas ses difficultés de compréhension face aux bavarois, dont l'accent était assez accentué pour qu'il soit tout bonnement incompréhensible. Les bavarois n'avaient pas volés leur réputation, avec leur caractère bien trempé et leur manière bien à eux de parler. Le blond était même parfois venu à se demander si les autres allemands parvenaient à les comprendre.

Smith était néanmoins à l'origine de plusieurs brillantes idées, malgré ses maigres capacités linguistiques, en ayant activement participé à ce retournement de situation fulgurant.
En vérité, il n'aimait pas tellement se vanter de ce forfait, puisqu'il n'y serait jamais arrivé seul, et sans les bonnes informations.
Livaï Ackerman avait été son plus grand allié durant cette guerre, et il avait été si navré lorsque la nouvelle lui était parvenu.
Capturé et condamné à mort suite à leur attentat.
Les forces armées de Munich en avaient été très affaiblies et leur prise de pouvoir s'était faite bien plus simple qu'escompté grâce à eux. Quelques bombes qui avaient coûté la vie à une centaine de civils, une poignée de nazi fusillés pour résistance, quelques blessés graves, le bilan aurait pu être bien plus catastrophique.
Rien n'aurait été possible sans Ackerman, et cet homme avait tout son respect, ainsi que sa profonde amitié.

Livaï l'avait tellement aidé, sans jamais rien demander en retour, pas d'argent, ni grade, ni prestiges, ni aucun bien et aujourd'hui, c'était à son tour de faire tout son possible pour lui rendre la pareille.
Smith comptait bien lui offrir la vie en récompense de ses loyaux services.