Chapitre 6.

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Que s'était-il passé ? Karol se sentait perdue. Ils s'étaient disputés comme des chiffonniers avant de s'embrasser. Enfin, pas que. Ça avait été tellement torride entre eux qu'elle avait été sur le point d'avoir un orgasme. Et puis ils avaient été interrompus par le frère de Ruggero.

Bonjour la honte.Elle était toujours dans un état second quand ils parvinrent à la colline où avait lieu le pique-nique. Ruggero avait opté pour un silence stoïque alors que son frère ne se départait pas de son sourire en coin.

Quant à Karol, elle ne savait pas quelle attitude adopter.Elle avait l'impression d'être un zombie bipolaire. Rectificatif: un zombie bipolaire en rut.Sa mère se précipita vers elle et la serra dans ses bras à l'étouffer, manquant de l'éborgner avec son chapeau.

- On était fous d'inquiétude, ma chérie ! J'ai cru que tu étais tombée du camion.

-Je vais bien, j'étais juste enfermée dans la cave, la rassura Karl en lui rendant son étreinte.

- Oh, quelle horreur!

- En fait, en cas d'attaque nucléaire, la cave est un excellent abri, intervint son père, sourcils froncés.

-Arrête, papa, grommela Karol.

Agus, qui était assis à côté de Valu, lui sourit.

- Bah, tu avais Rugge pour te tenir compagnie. Ça aurait pu être pire, puisque vous ne vous êtes pas entre-tués.

Karol se figea.Jorge lui lança un regard en biais en passant et lui fit un clin d'oeil.

- Du coup, je me demande ce qu'ils ont bien pu faire...

Karol baissa la tête pour dissimuler ses joues brûlantes derrière ses cheveux, haussa les épaules, s'installa sur une couverture et s'affaira avec ce qui restait de nourriture.

Entourée par sa famille et ses amis, elle ne risquait pas de réfléchir à ce qui venait de se produire, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de regarder régulièrement dans la direction de Ruggero pour voir ce qu'il faisait.

Il s'était assis avec ses frères, ses longues jambes étendues devant lui et il souriait comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Karol trouvait ça plutôt bon signe. Pas d'humeur maussade ni d'excuses en vue. Son cœur fit un saut périlleux. S'il ne comptait pas s'excuser, qu'est-ce que cela signifiait? Qu'il ne regrettait rien ?Qu'ils pouvaient vivre une histoire ensemble ? Qu'elle se faisait un film ?

Elle était amoureuse de lui depuis si longtemps que c'était plutôt difficile de faire autrement. Elle avait l'impression d'avoir treize ans de nouveau.

-Vie de merde, marmonna-t-elle.

-Tu as dit quelque chose ma chérie ? demanda sa mère.

-Non, non, rien.

Une fois le pique-nique achevé, la compagnie se remit en route. Heureusement, cette fois-ci,personne ne l'oublia. Peut-être ne devrais-je pas m'en réjouir, se dit-elle en regardant Ruggero à la dérobée pour la centième fois.

Quand le petit groupe se sépara pour regagner les chalets et se reposer avant le dîner habillé,
Karol rejoignit le bâtiment principal afin de s'occuper des programmes comme prévu.

Elle espérait que cette tâche mécanique lui permettrait de reprendre le contrôle de son cerveau. Et, de toute façon, il valait mieux qu'elle ne se rende pas au chalet : se retrouver de nouveau seule avec Ruggero nepouvait mener qu'à la catastrophe.

Ignorer ce qu'il comptait faire et comment elle devait se comporter avec lui la mettait dans tous ses états. Allaient-ils encore se disputer ? Faire comme si de rien n'était ?Ou reprendre où ils en étaient ?Je voudrais le menu numéro trois s'il vous plaît, pensa-t-elle.

Crazy loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant