Ruggero se réveilla en nage le dimanche matin. Soit il avait chopé la peste, soit il évacuait la pollution et le brouillard de Washington.Ou alors c'était une maladie complètement différente, et qui portait un nom. Karol.
Il roula sur le côté et ouvrit les yeux dans la lumière du soleil qui traversait les persiennes.
Après avoir consulté le réveil, il se rendit compte qu'il n'avait pas le temps de traîner au lit.
Agustin et Valentina n'allaient pas tarder à partir pour leur lune de miel aux Bahamas, et Ruggero tenait à leur dire au revoir.Il avait une autre motivation, secrète celle-là.Il voulait voir Karol et avoir une explication avec elle avant qu'elle ne regagne Washington.
Il fallait qu'ils parlent et comme le mariage était terminé, c'était l'occasion ou jamais. Pas de distractions. Pas de famille ou d'amis curieux. Pas d'issue de secours pour elle.
Il rejeta les draps qui s'étaient entortillés autour de ses hanches, se leva et s'étira. Il lui avait fallu y réfléchir toute la nuit, mais il avait fini par comprendre pourquoi elle le fuyait.
Elle prétendait vouloir une simple amitié mais il n'y croyait pas. Dans ce cas, elle n'aurait pas été aussi offensée quand il lui avait proposé de coucher avec lui et elle ne l'aurait pas suivi comme son ombre ces dernières années.Non, elle mentait. Elle mentait pour se protéger et il comprenait parfaitement cette attitude.
Après tout, il n'avait rien fait pour lui prouver qu'il s'était finalement rendu compte qu'il ne ressemblait pas à son père. Elle avait eu raison, comme toujours. C'était déjà le cas le soir de l'ouverture du club.Il ouvrit le jet brûlant de la douche et jura. Au souvenir de Karol, à croquer dans sa petite robe noire, le regard innocent, il banda.Il avait eu envie d'elle ce soir-là, et il était passé à deux doigts de la prendre sur le canapé de son bureau.
Agustin n'était pas le seul obstacle au passage à l'acte. Karol méritait mieux que ça. Mais après avoir reculé et repris ses esprits, il avait été atterré par ce qu'il avait failli faire. Le jour suivant,comme un crétin avec des intentions honorables, il lui avait fait des excuses en mettant son comportement sur le compte de l'alcool.Il avait ensuite mis un point d'honneur à sortir avec des femmes qui ne ressemblaient pas à Karol, histoire de l'oublier une bonne fois pour toutes.
Il s'était forcé à croire que son désir de la voir quotidiennement était fraternel, alors qu'en fait - et il l'admettait enfin - il avait besoin d'être prèsd'elle.
Il plaça les mains sur le carrelage de la douche et renversa la tête, les yeux fermés. Au fond de lui,il avait toujours su à quel point elle comptait pour lui, et que ses sentiments allaient bien au-delà d'une simple affection. C'était l'amour avec un grand A, mais il n'avait jamais pu l'accepter, ni même osé l'envisager.À présent qu'il acceptait de regarder les choses en face, il n'était pas question de la perdre.
Douché, habillé, et résolu, il se dirigea vers le grand chalet, où il retrouva, sans surprise, ses frères et la plus grande partie de la famille Sevilla. Agus et Valentina faisaient leurs adieux en feignant de ne pas entendre les commentaires graveleux des frères de Ruggero.
Ce dernier chercha en vain dans la foule le visage qu'il voulait voir par-dessustout.Il se tourna vers M. Sevilla, perplexe.
- Où est Karol?
- Elle vient de partir, répondit-il en regardant Valentina rire pendant que Agus la faisait tourbillonner.Elle a dit au revoir et elle est repartie pour Washington.
Ruggero sentit l'acide ronger son estomac. Karol ne serait jamais partie sans lui dire au revoir. Jamais.C'est pourtant ce qu'elle avait fait. Elle était partie.Elle l'avait laissé en plan.Il ne le permettrait pas.
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Crazy love
RomanceEt si le hasard faisait bien les choses ? J'ai toujours été folle amoureuse de Ruggero, le meilleur ami de mon frère. Lui et moi, on formerait un duo d'enfer s'il ne jouait pas les « serial-lovers» et si on ne passait pas notre temps à s'engueuler p...