Chapitre 9.

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Karol s'étira langoureusement et sourit en sentant ses muscles se rappeler agréablement à son bon souvenir. La nuit dernière avait probablement été la meilleure de sa vie.

Ruggero avait rapidement récupéré, puis il l'avait retournée, mise à quatre pattes et... Bref, la meilleure nuit de sa vie, ça ne faisait aucun doute.

Et son corps était déjà prêt à le recevoir de nouveau.Elle ne voyait pas comment cette nuit parfaite pouvait ne pas marquer un tournant dans leur relation. Il lui avait fait l'amour d'une façon qui -elle le sentait au plus profond d'elle-même-, les liait irrévocablement.

Sans prononcer un seul mot, ils avaient fait tomber les barrières qui les séparaient.

Comment pouvait-il penser à présent qu'il était comme son père et ne pas voir qu'ils étaient faits l'un pour l'autre ?Elle se retourna et tendit la main vers Ruggero.

Sauf qu'il n'était pas là.

Elle ouvrit grand les yeux.Le lit était vide mais une odeur de bois et de nature sauvage traînait sur l'oreiller et les draps froissés. Karol jeta un coup d'ceil en direction du canapé, qui était vide lui aussi.

Envahie par un mauvais pressentiment, elle s'extirpa du lit, un drap noué autour de sa poitrine, et ouvrit la porte de la salle de bains. Vide. Il était parti sans rien dire.

Son cœur se serra.Elle se morigéna. Elle était idiote : il pouvait être n'importe où. Peut-être était-il allé chercher le petit déjeuner ou profitait-il du beau temps pour faire une marche matinale.

Elle se précipita vers la fenêtre et ouvrit les volets en clignant des yeux devant la lumièrea veuglante. La terrasse était vide. Pas de Ruggero à l'horizon. Elle tourna le dos à la fenêtre et frissonna en regardant le lit. Il ne pouvait pas l'avoir quittée, pas après une nuit comme celle-là. Ce n'était paspossible.

S'il l'avait fait, c'était vraiment comme s'il avait couché avec elle pour tourner la page. Il aurait agi comme tous ces hommes qui disparaissent après avoir obtenu ce qu'ils voulaient.Mais ce qu'ils avaient vécu n'était pas une aventure d'un soir.

Son regard erra sur le canapé puis sur sa petite valise, qu'elle avait laissée à côté du placard.Elle se figea.La valise de Ruggero n'était plus là.Le cœur battant, elle traversa la chambre et ouvrit la porte de la penderie. Trois de ses robes -dont celle de demoiselle d'honneur-, étaient suspendues à des cintres, mais tous les vêtements de Chase -son smoking et ses élégantes chemises-avaient disparu, de même que ses chaussures.

Elle devina qu'une inspection de la salle de bains donnerait le même résultat. Karol se mit à trembler, debout devant l'armoire ouverte.Il était parti.Il était vraiment parti.Elle se laissa tomber sur le bord du lit, dans un état second.

Elle avait la gorge brûlante et les yeux la piquaient, mais elle se contrôla et refoula ses larmes. Elle attendit pendant ce qui lui sembla être une éternité. Il ne revenait pas.Il était vraiment parti.

Son cerveau avait du mal à l'admettre, mais il n'y avait pas d'erreur possible. Elle n'était qu'une pauvre idiote. Elle s'était donnée à lui corps et âme et voilà ce qu elle récoltait.

Elle aurait dû l'écouter. Il avait pourtant essayé plus d'une fois de la mettre en garde. Il avait dit qu'il ressemblait à son père et il venait de le prouver.Il l'avait détruite.

Quand l'employé finit par lui tendre la clé de l'un des nouveaux chalets, Ruggero l'aurait volontiers étranglé. Il l'avait fait attendre une demi-heure, le temps que la chambre soit prête, et maintenant Ruggero était en retard sur son planning.

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