Chapitre 7.

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Karol était sur les nerfs quand elle regagna son chalet, soulagée de voir que Ruggero ne l'y avait pas précédée.

Il lui restait deux heures à tuer avant le dîner et ce temps lui était nécessaire pour se débarrasser de sa colère.

Tout se passait bien entre eux, et voilà qu'il avait jugé bon de parler de mariage, et avec un autre homme qui plus est ! Ne voyait-il pas combien c'était cruel de sa part après ce qui s'était passé ce matin ? Alors qu'il savait pertinemment qu'elle était amoureuse de lui depuis des années ?

Elle jeta un regard à ses baskets, toujours dans sa valise, et leur préféra la gigantesque baignoire.Elle avait aussi besoin de chocolat, mais il faudrait qu'elle attende un peu pour ça.

Elle se déshabilla et se précipita dans la salle de bains en résistant à l'envie de claquer la porte derrière elle, ce qui n'avait aucun sens puisqu'elle ne ferait peur qu'aux marmottes.

Pourquoi était-elle aussi irritée ? Rien n'avait changé entre eux. Ils avaient beau avoir partagé deux moments de folie passagère, les choses en étaient toujours au même point.

Ruggero ne s'intéressait pas à elle, en tout cas pas suffisamment pour laisser de côté toutes les raisons qu'il avait pour ne pas sortir avec elle.Une partie d'elle savait pertinemment que l'attitude du jeune homme n'avait rien à voir avec elle,mais avec ses parents.

Tous les frères Pasquarelli semblaient avoir un problème relationnel avec les femmes. Pasquale ne prenait strictement rien ni personne au sérieux, Jorgr n'avait que des aventures d'un soir et Ruggero était un véritable tombeur. Il collectionnait les relations mais aucune ne durait jamais plus de trois mois. Il les aimait sensuelles et sans suite comme il se plaisait à le rappeler.

Karol grogna et s'immergea complètement dans le bain moussant, qu'elle avait fait couler quasiment à ras bord. Elle ne refit surface que quand elle manqua d'air, et repoussa les mèches de cheveux mouillés qui lui obscurcissaient le visage.

-Karol, tu es là ?

La voix profonde de Ruggero résonna à travers la porte. La jeune femme jeta un coup d'œil affolé dans la salle de bains. Avait-elle verrouillé la porte ? Et pourquoi diable avait-elle laissé la serviette à l'autre bout de la pièce, sagement pliée sur l'étagère ?

Elle agrippa le rebord de la baignoire en se demandant si elle pouvait faire semblant de dormir.Tu parles d'une idée géniale.Et comme toutes les idées géniales, elle ne fonctionna pas.

La porte de la salle de bains s'ouvrit à la volée et les larges épaules de Ruggero remplirent l'encadrement. Si sa mère était là, elle comparerait ses épaules à celles d'un déménageur, et elle aurait fichtrement raison.

Karol couina et ramena frénétiquement sur sa poitrine les bulles de bain moussant. Elle comprit rapidement que sa réaction était complètement idiote si on considérait que Ruggero avait eu un aperçu plus qu'intéressant de ses seins quelques heures auparavant, mais bon, elle ne tenait pas non plus à s'exhiber comme dans un peep show.

- On peut savoir ce que tu fais ici ? demanda-t-elle en luttant pour avoir l'air calme et détaché alors qu'il se tenait tout près et qu'elle était entièrement nue.

Ruggero croisa les bras.

-Je t'ai appelée mais tu n'as pas répondu.

- Donc tu as trouvé logique de faire irruption dans la salle de bains ?

-J'avais peur que tu sois blessée, expliqua-t-il d'un ton détaché.

-Dans la salle de bains ?

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