Chapitre 34

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- Bonjour Roméo.

Je souris.

- Salut Charlie !

Il passe une main dans ses cheveux et me fais un clin d'œil. Se rend-il compte de son sex appeal ? De l'effet qu'il a sur moi ? Il a un truc en plus, un charme indescriptible, une aura irrésistible.

Il passe devant moi et je le suis jusqu'à nos places. Il tourne sa tête vers moi et me détaille avant de prendre la parole :

- Tu reviens chez moi ce soir ?

Je hoche timidement la tête en repensant à ce qu'il est arrivé la veille chez lui. Je l'ai embrassé. Pourquoi ? Parce que je ne pense qu'à ça depuis notre rencontre. Rien ne m'a autant obsédé de toute ma vie. C'est comme un objectif que je me suis fixée. Une ligne à suivre.

Il me sourit et je vois des rougeurs prendre place sur ses joues, preuve qu'il y pense aussi.

C'est étrange mais lorsque je l'ai rencontré je pensais qu'il avait bien plus confiance en lui et qu'il était très confiant mais en fait c'est tout le contraire et ça n'a sur moi que l'effet d'attiser encore plus mes sentiments pour lui.

Oui je ne peux plus le nier, j'ai des sentiments pour lui. Il existe un lien entre nous, une attirance incomparable qui ne semble pas avoir de limite. Et moi qui suis si timide d'habitude, j'aime cette tension qui existe entre nous. Il me change, me donne confiance. Et j'adore ça.

- Roméo ?

Je sursaute et me tourne vers Charlie. En voyant l'expression de mon visage, déboussolé, il se met à rire et me laisse apercevoir sa dentition impeccable. Je regarde autour de nous, déjà la plupart des élèves sont sortis de la salle et je me rends compte qu'une heure s'est déjà passée.

J'attrape mon sac sous le regard amusé de Charlie et je le suis dans le couloir en affichant une moue boudeuse. Il rigole encore plus en voyant ma tête et m'ébouriffe les cheveux d'un geste rapide et succin. Ma respiration s'accélère tandis que nos yeux s'encrent les uns aux autres et que nous arrivons devant notre salle pour attendre le professeur. Je sais à cet instant que si nous avions été que tous les deux je me serais jeté sur ses lèvres tellement provocatrices.

Un garçon me pousse et je m'écarte pour laisser le passage ce qui me fait me rapprocher encore plus du brun qui hante mes pensées jours et nuits. Celui-ci me sourit et son regard passe au-dessus de mon épaule. Il s'écarte un peu de moi pour laisser une distance entre nous et je me retourne pour voir des élèves de notre classe nous observer et dire des choses à voix basse.

Je sers les poings. Autant parce que je suis énervé que ce genre de gamin osent dire des choses sur nous et en particulier sur Charlie mais aussi parce que j'aurais aimé que ça n'atteigne pas Charlie. Je ne veux pas qu'il s'éloigne de moi dès qu'une paire d'yeux est dirigée sur nous ou dès qu'il estime que nous sommes « trop proches » en public.

Je ne veux pas d'une vie où j'en aurais quelque chose à foutre de ce que pensent les autres. Je m'en suis trop soucié auparavant, j'en ai fini avec ces conneries. Je veux vivre jusqu'au bout, être la personne que je veux être.

Alors je sais. Tout ça n'est pas si facile que ce que je l'affirme, je le sais, mais tant que j'aurais les personnes que j'aime autour de moi je me sens capable de m'affirmer.

Notre contact visuel prend fin et je baisse les yeux.

Je crois bien que les sentiments montant dans mon cœur ont pour noms la déception, le rejet, le regret puis la résignation.

Je suis prêt à attendre si lui n'est pas encore prêt à s'afficher avec moi, ou encore s'il n'est même pas encore prêt à sortir avec moi tout court.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant