Chapitre 7 : « Un jour à la fois »

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« Madame nous irons donc au procès en tant que partie civile, vu votre état psychique, vous allez me débloquer un budget et du temps pour vous faire aider afin de pouvoir tenir debout lorsque vous entendrez des choses qui vous sembleront inaudibles ».
Je l'aime bien cette avocate, elle est direct et m'engueule si nécessaire. Je crois que ça j'en ai besoin de temps en temps, de me faire un peu disputée. Brigitte le fait parfois. J'imagine que dans quelques années elle le fera avec un peu moins de retenue, bah ça ne me fait pas de mal.
Quoi qu'il en soit j'ai pris rdv. Mon anti dépresseur fonctionne plutôt bien. J'avance à mon rythme je n'ose pas me bousculer dans ma thérapie pour éviter d'encore fuir. Je dois me faire aider cette fois, j'peux pas surmonter tout cela seule. Et les gens que j'aime ne peuvent pas m'aider, ils en sont incapables.
J'ai du m'arrêter au boulot aussi. Difficile à accepter pour la jeune femme fière que je suis.
J'étais dépassée par le fonctionnement de certains humains. Des fautes déontologiques et éthiques ont été commises, et la direction n'en a pas donné suite. L'équipe fut montrée du doigt (avec certainement moi en tête de liste au vu de ma grande gueule) et accusée de harcèlement.
Cette personne s'est mise l'équipe à dos le jour où elle a menti à mon sujet dans un document officiel, mensonge qui aurait pu me coûter ma place ou au moins un blâme au sein de mon travail. Dès ce jour la, l'équipe scandalisée a prit distance, alors elle a tenté de nous remonté les uns contre les autres où les jeunes contre nous. La hiérarchie que je juge intelligente laisse faire en visant ceux qui créeront le moins de soucis. Je suis choquée et bien assez émotive en ce moment que pour pouvoir prendre juste distance en me disant que leur choix de ne rien faire est un choix, qui leur appartient dû à leur fonction et que moi je ne dois me contenter que de faire mon travail.
Je ne souhaite plus être responsable. Je serais confrontées à des choix qu'ils me seraient trop difficile de faire au vu de mon attachement pour la partie sociale et éducative de ma fonction.
J'ai décidé de prendre soin de moi, de me faire aider, de reprendre le boulot avec la juste distance au bon moment afin de pouvoir affronter tout ce qu'il reste encore au sujet de Raphaël.
Mes enfants sont ma priorité, Julien est ma priorité.
Ma famille est ma priorité.
Pour moi aller mieux j'ai besoin de retrouver un équilibre que je connais mais pas un équilibre toxique évidemment.
J'ai pu remarqué que je fonctionnais mieux sous pression (suite à la vie que j'ai eu), alors après discussion avec mon amoureux, on décide que lorsque la maison sera à nous (dans peu de semaines maintenant) nous voudrions bosser à deux. Je garderais une moitié de temps de travail à mon boulot que j'aime bien et l'autre moitié dans un projet professionnel que nous allons monter à deux.
Ce qui me permettrait de m'impliquer professionnellement dans un projet autour de ma famille. Je commence à retrouver un peu goût à l'avenir (mon avenir de femme) grâce à cela.
On prendra le temps qu'il faudra pour que les choses se passent au mieux mais on arrivera à monter ce projet.
On avance également dans notre achat hypothécaire, et pas sans mal. Il ne reste que un accord à avoir pour enfin signer. C'est long et angoissant mais bon sang quelle fierté cette maison ! Lorsqu'elle sera notre, une gigantesque pression s'envolera de nos épaules et de notre couple qui en a bien bavé suite à cette histoire.
La méchanceté gratuite des gens me dépasse complètement et m'atteint plus que cela ne devrait.
On m'a toujours jugée de façon négative car je donne l'impression d'être froide et dure. Et pourtant ceux qui me connaissent bien savent à quel point la justice et l'honnêteté font partie de mes plus grands principes. Je suis là première à aider conseiller ou écouter. Je m'inquiète sans cesse pour contenter ceux que j'aime, je suis capable de faire énormément quand j'aime.
Je ne suis pas méchante, jusqu'au jour où tu me juges, ou tu parles sur mon dos, ou tu critiques sans savoir. Ce jour là, désormais, je me ferme, je m'éloigne, je protège mes proches.

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