Toute ma vie j'ai rêvé d'une vie de famille. J'ai cru pendant des années que c'était forcément cela qui allait me rendre heureuse. Aujourd'hui je ne peux pas dire que je ne suis pas heureuse, néanmoins je peux affirmer que je suis incapable de profiter de ma vie comme je devrais réellement le faire. Mon histoire a créé des écorchures en moi, et j'ai le sentiment que je serai vide à jamais... peu de gens arrivent me comprendre et en même temps, je crois que je n'arrive pas non plus à mettre des mots sur ce que je ressens exactement. Cette sensation de vide lorsqu'on a faim, je ressens quelque chose de similaire depuis l'annonce de Raphael, cela ne disparaît pas ni ne diminue malgré les mois qui passent. Je cherche à me remplir depuis toujours et pour différentes raisons et de manières aussi différentes. Je me fuis aussi à moi même lorsque je m'obstine à jouer la sauveuse au boulot, ou dans mes réseaux personnels.
La moindre indifférence ou méchancetés faites contre moi par ceux que j'aime , m'est complètement devenu insupportable. Je suis incapable de passer au dessus...
J'ai le sentiment de donner beaucoup aux autres et de ne pas avoir ce dont j'ai besoin en retour.
Je pense que j'avance sur le chemin de la guérison. Je pense avoir ma part de responsabilité dans mes déceptions constantes. J'essaie toujours d'être parfaite car cela fait partie de mes normes. J'attends donc la pareille venant des autres, mais ceux ci n'ont pas forcément des normes communes aux miennes. Je fuis ma réalité en m'occupant ou des autres ou de mon boulot.
J'ai pardonné à mes parents d'avoir été ce qu'ils étaient. Ils ont leurs propres raisons à cela et je ne pourrai jamais rien changer ni réparer...
Je crois en écrivant ces lignes que la personne à qui j'en veux le plus en fait c'est moi même... oui je suis en colère contre moi, je le sens je le sais. Ce n'est pas pour rien cette violence alimentaire que je peux régulièrement me faire, si je n'étais pas raisonnée je crois que je serais capable de tuer à mains nues celui qui a bousillé la vie de mon enfant. Mais qui suis je pour penser ou faire ce genre de choses... je me fais peur dans mes pensées et j'ai peur de basculer un jour (vu mon passé familial psychiatrique...) je ne veux pas être folle comme ma mère, je ne voudrais pas faire ou dire des choses qui ne me ressembleraient pas mais si à cause de toute mes souffrances je bascule et que je deviens dingue... je sais pas j'y pense souvent j'ai peur de moi lorsque je vois ce que ma mère a été capable de faire sans même en avoir conscience une fraction de seconde ... Est ce génétique ? Est ce pour cela que j'ai parfois le sentiment de culpabilité de m'éloigner de mes filles peur de les faire souffrir un jour?
Et puis, pourquoi je n'arrive pas à faire comprendre à ceux que j'aime qui je suis et comment je fonctionne et ce que je ressens... est ce moi le centre de tout ? La cause je veux dire? Et si c'était moi la responsable de ma propre souffrance ? J'envisage toute éventualité j'ai besoin de comprendre j'ai besoin de dire de crier de pleurer.
Au jour d'aujourd'hui, je perçois chaque petite difficulté de ma vie, comme un obstacle encore à sure monter. Le moindre hic m'est devenu compliqué à gérer.
C'est compliqué pour mon moral ces jours ci. Je le dis pourtant aux gens que j'aime. Ils se disent sûrement que comme d'habitude, je vais gérer. Néanmoins cette fois je ne serais pas aussi catégorique qu'eux... et si pour changer on venait vers moi et qu'on me relevait ?
Constamment je me bats contre tout pour avoir une vie aussi équilibrée qu'elle peut être. Et finalement, non seulement je n'arrive pas à gâter mes enfants comme je le souhaite (l'achat d'une nouvelle maison et les difficultés financières liée au statut d'indépendant de Julien n'aident évidement pas). Je veux bien me sauver et sauver ceux que j'aime mais qui me sauve moi? Je suis triste de ne pas être reconnue comme j'en ai besoin. Triste de me priver moi ou mes enfants pour au final encore râmer. Mais c'est la vie ça j'imagine.
Je n'aurais pas du reprendre le boulot. Je n'étais pas prête. Mais il a fallu si on voulait manger tous les mois. Et pourtant ils ne s'imaginent pas à quel point je suis à bout de porter cette casquette de mauvaise.
Je suis là mauvaise de ma famille, à mon boulot, de mes amis de 20ans,... en fait oui, c'est ça. Je ne supporte plus être celle qui est considérée comme « la mauvaise ». J'ai besoin d'être rassurée, écoutée, entourée. J'ai besoin de me sentir vivante ailleurs. J'ai besoin de sentir que parfois je peux être celle qui passe en priorité...
Je ne me sens ni une bonne maman, ni une bonne femme, bref en ce moment je ne vais pas bien, le moral est vraiment bas... et très franchement, je ne suis pas sure que cette fois j'ai envie ou la force de me battre seule pour me relever.
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À corps ouvert
RandomAutobiographie, le besoin de me déposer et d'être lue. Sans aucune pratique, je me frôle à l'écriture sans savoir ou celle ci me mènera.