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- Tu l'as déjà eu ? Il paraît qu'il est horrible, me chuchote Tom

- C'est malheureusement vrai, soupirai-je. L'année dernière il a collé une fille pendant une semaine entière parce qu'elle avait oublié son cahier.

- Ah ouais ok, ça rigole pas...

Un silence gêné s'installe, puis Tom tend la main vers mon visage en souriant.

- Je crois qu'il te reste un peu de dentifrice là, me dit-il en se rapprochant de mon visage. 

- Nan, bats les pattes ! lui dis-je amusée. 

On se regarde, sérieux, puis on éclate de rire. On ne peut plus s'arrêter, dès que l'on reprend notre souffle, nous nous regardons, et nous rions de plus belle. Mais monsieur Boiton se racle la gorge, ennuyé. Nous sommes entrain de déranger son cours ! 

- Je vois que nous avons deux petits rigolos au fond de la classe, dit il agacé. Nous nous stoppons tout de suite et prononçons de vagues excuses. 

- J'espère que cet avertissement sera le dernier, prononce-il avant de se retourner vers le tableau. 

Je baisse la tête, honteuse, et vois Alix qui me fait une petite grimace qui me redonne le sourire. La fin du cours se passe sans encombres. Le prochain et dernier cours de la journée n'est autre que Français, avec Mme Triard. C'est une professeure qui revient d'un congé maternité. Elle commence par nous faire un speech de quinze minutes sur le bac de français, et comment elle compte aborder le programme avec nous. Je soupire. Ce cours m'ennuie déjà. A peine rentrée au lycée, et les vacances commencent à me manquer. 

Heureusement, la sonnerie retentit, et je me dirige avec Alix vers le réfectoire. Nous imitons Mme Triard sur le trajet, en utilisant une voix suraiguë et articulant lentement chaque syllabe. J'en profite pour l'observer à la dérobée. C'est vrai qu'il a bien changé. Je peux même deviner quelques muscles autrefois inexistants sous son t-shirt. Sa timidité a été remplacée par une assurance que je ne lui connaissait pas. Quelques filles se retournent sur son passage, et je me rends soudain compte qu'il est beau. Il devine mon regard et se tourne vers moi: 

- J'ai du dentifrice c'est ça ? me taquine-t-ilJe rougis légèrement.

- Toi aussi tu as changé, en bien je veux dire, me dit-il en fixant ses pieds. 

- Je ne suis juste pas habituée à ta taille, me défendis-je. 

 - Moi non plus ! me taquine-t-il en plaçant sa main au dessus de mon crâne.

Il me sourit. Je lui tire la langue. Nous arrivons dans le réfectoire allons chercher un plateau puis cherchons nos amis dans la salle. Alix les aperçoit et me tire le bras.

- C'est moi ou les secondes sont grave petits cette année ? lui demandais-je en passant devant une table occupées par des nouveaux. Nous nous asseyons à notre table habituelle où se trouvent tous nos amis en pleine conversation.

- Qu'est ce qu'il se passe, demandai-je à Lou. 

- Eva a demandé si les garçons avaient pécho cet été.

- Et alors ? Demandais-je

- À ton avis ? me dis Hugo, en me faisant un petit clin d'oeil.

- Toi c'est clair que non t'as vu ta tête ?réponds Eva. 

- Moi je me réserve pour quelqu'un, dit Max. 

- Oh mon dieu, ça y est on balance les dossiers ! s'exclama Millie très enthousiaste.

- Vous croyez vraiment que je vais vous le dire ?nous dit Max. Vous vous foutez les doigts dans le cul bien profond.

- On la connait ? lui demande Alix.

- Oui. 

- Et tu ne le dis même pas à ton meilleur pote ?réclame Hugo

- Tu es sûre qu'elle existe ? lui demande Sam.

- C'est vraiment une fille, le questionnai-je, j'aurai parié sur ton chien. 

- Allez vous faire foutre. nous dit il en se retournant pour que nous ne puissions pas deviner son sourire. Bon bah si c'est comme ça moi je me casse. 

Il prit son plateau pour le débarrasser.On se regarde avec les autres, on soupire, puis on le rejoint.

- C'est trop cool d'avoir notre après-midi de libre, dit Sam. Vous allez faire quoi ? 

- Venez on va chez moi, dit Alix, mes parents ne rentrent pas avant 20 heures.

 - Je suis partante, lui dis-je tout avalant mon morceau de pain. 

- Perso je peux pas, nous lança Millie je doit emmener ma soeur à l'équitation. 

- Nous non plus on a déjà des devoirs, soupire Max. 

- Alors Max, ne crois pas que tu vas t'en sortir comme ça, dit Hugo, l'air menaçant. Je te suis chez toi s'il le faut, mais à la fin de la journée je sais qui est cette fille. 

Les filles me regardent d'un air désolé

- Vous n'allez quand même pas me laisser seule avec lui, dis-je en le pointant du doigt et en affichant un signe de dégout.

Tout le monde part, et je me retrouve seule avec Alix.

AmoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant