Adoptée par un milliardaire.

Chapitre 5.

Cinq mois plus tard, Damon et Esmée devinrent proche et inséparable. Ce dernier l'avait si bien dressé qu'elle ne pouvait se passer de lui. Ils dormaient ensemble, mangeaient ensemble, passaient la majeur parti de leur temps ensemble. L'homme s'était pris d'affection pour son animal au point de l'avoir officiellement adopté. Dorénavant, Esmée la tigresse lui appartenait au nom de la justice. 

Durant plusieurs mois la jeune femme s'était habituée petit à petit à son nouveau maître. C'était mal de faire semblant d'être ce qu'elle n'était pas, c'était mal de lui cacher sa véritable apparence, c'était mal de lui mentir tout court mais avait-elle le choix ? Cinq mois c'était peu mais suffisant pour s'attacher à cet homme n'avait de cesse à lui témoigner de la douceur qu'elle n'avait jamais reçu jusqu'à leur rencontre. Elle ne souhaitait lui faire peur, elle ne souhaitait voir sur son visage de la méfiance et de la panique, elle ne souhaitait qu'il la dévisage tel un monstre.

Cependant, à chaque fois que Damon allait travailler, la jeune blanche reprenait toujours son apparence humaine pour ne pas perdre ses habitudes autant que femme. Durant l'absence de ce dernier, elle passait son temps à dormir, se nourrir ou recevoir des flashs de son passé. Pour l'instant, ses visions ne se résumait à rien d'autre sauf à un poste de police, une silhouette d'une femme et un accident de voiture. C'était très peu pour recouvrer sa mémoire mais chaque fois qu'elle se forçait, une douleur lancinante la submergeait. Embêtée à cause de cela, celle ci sera encore forcée de mentir à son maître jusqu'à reprendre la totalité de sa mémoire et à ce moment là, aura-t-elle la force de lui en parler ?

♣

Un soir, alors que Damon était épuisé par son travail, il entra enfin chez lui en jetant sa veste sur le canapé, desserrant sa cravate et retirant ses chaussures tout en montant les escaliers par deux marches afin de joindre sa chambre avec une hâte de retrouver sa tigresse. Mais, à peine il ouvrit la porte de sa chambre qu'il se figea net dans l'encadrement. Une jeune femme se trouvait assise sur un grand pouf entrain de se coiffer ces longs cheveux blancs tout en observant le clair de lune à travers les baies vitrées, complètement nue. Lentement, il fronça des sourcils en déglutissant puis ferma la porte derrière lui. A peine il claqua celle ci qu'elle se fit volte face avant d'écarquiller les yeux.

Damon- Comment... mais qui êtes vous ?

A ce moment là, elle sentit son cœur ratait un battement, son ventre se nouait et son corps tremblait de plus en plus. Elle aurait dû faire attention mais elle était tellement projetée dans ses pensées qu'elle n'avait pas fait attention à sa présence. Malheureusement, il était trop tard et elle ne pourra reculer. Sous le choc, cette dernière se leva lentement puis s'approcha de l'homme jusqu'à s'arrêter à quelques mètres de lui. Serai-ce la fin ? Allait-il la chasser ? Elle était assez stressée et angoissée pour se poser la moindre question. Bouleversée, elle serra son poings entre sa poitrine tout en fixant Damon d'un air triste.

...-C'est.. c'est moi Esmée...

Damon n'en croyait pas une seule seconde de ce que cette mystérieuse jeune femme disait. La situation était tellement tendue et grave qu'il ne faisait même pas attention à sa nudité. La jeune femme baissa sa tête, les lèvres serrés et les jambes flageolantes. Elle avait tellement peur d'être à nouveau rejeter. L'homme jeta un regard interrogateur, tout en canalisant sa colère et maîtrisant son calme.

Damon- Tu te fous de ma gueule en plus ? Je peux savoir d'où tu viens ?! Rugit-il

...- Non, écoute, je peux t'expliquer, ne t'emporte surtout pas, je suis désolée de t'avoir menti tout ce temps, désolée de t'avoir caché ce secret, désolé pour tout... je.. je n'avais pas le choix, je ne voulais surtout pas t'effrayer, je ne voulais pas voir cette colère sur ton visage que je suis entrain de voir... écou...

Damon- JE NE VEUX RIEN SAVOIR, TU ES QU...

Il voulut s'approcher d'elle mais recula aussitôt lorsque celle ci se transforma subitement en tigresse. Esmée s'assit puis baissa sa tête tandis que Damon la fixait d'un air choqué. Reconnaissant son animal de compagnie, il se plaqua violemment contre sa porte puis dégaina son arme d'un geste sec afin de le pointer vers Esmée qui reprit son apparence normal tout en observant l'homme d'un regard triste. Blessée, elle voulut pleurer mais elle dût rassembler toutes ses forces pour se refréner. Elle baissa sa tête puis s'approcha lentement de ce dernier qui tremblait légèrement, bouleversé par ce qu'il voyait. Le voir pointer l'arme face à elle, lui serrait le cœur. Il veut me tuer... car il a peur de moi comme les autres... car je suis un monstre mais qu'il en soit ainsi... je ne mérite plus de vivre, je n'ai ni progressé, ni recouvré ma mémoire, cela ne sert plus à rien de rester ici, je ne veux pas que ce monde puisse porter une bête sauvage tel que moi... mais avant de mourir.. si je peux au moins l'apaiser... pensa-t-elle d'un regard luisant de mélancolie.

Damon- RECULE, JE RIGOLE PAS, RECULE, MAIS BON SANG ! C'EST UNE BLAGUE ? BORDEL, DIT MOI QUE JE RÊVE !

...- Je reste la même Esmée que tu as adopté, que tu as élevé, que tu as pris soin... jamais, au grand jamais je ne me permettrai de te faire mal... je suis vraiment désolé... mais je t'en pris calme toi...

La mâchoire de Damon se serra convulsivement alors qu'elle s'arrêtait juste en face de lui avant de coller son arme sur son front sans le quitter du regard. Ce dernier écarquilla des yeux tout en fixant la mystérieuse femme. Elle prit doucement la main de l'homme puis la posa délicatement sur sa tête tout en fermant lentement ses yeux. Choqué et abattu par la situation, Damon resta de coi, ne sachant pas quoi dire, ni quoi faire. Il se contenta seulement de faire tomber son arme sur le sol et observait la jeune femme frotter sa tête contre sa paume. Il déglutit lentement, se posant plusieurs questions. L'instant lui paraissait si irréelle qu'il avait l'impression d'être dans un film surnaturel. Cette dernière rouvrit les yeux puis se mit à fixer d'un air culpabilisant. Il tremblait, il était silencieux, sous le choc, bref, il était dans tous ces états mais une chose était sûr; il ne paniquait pas, ce qui était bon pour la jeune femme.

...- Je ne te ferai aucun mal...

Damon- Qui.. qui es-tu ? Franchement tu te rends compte de ce que je traverse là ? Je rentre et vois une femme nue dans ma chambre qui se transforme en mon animal domestique ? Sérieusement cela n'existe pas, c'est irréelle putain ! D'ailleurs couvre toi !

Damon se détacha sèchement de son emprise, attrapa un plaide puis l'entoura sur son corps. La jeune blanche serra ses poings sur la couverture tout en gardant sa tête baissée et en mordillant ses lèvres pour s'empêcher de pleurer. Ce dernier se passa la main sur le visage puis s'effondra sur son canapé de la chambre. Timidement, elle le suivit puis se planta debout face à lui. Attendant en silence sa sentence. Si il pouvait la tuer sur le moment cela arrangerait le monde entier mais il n'avait plus l'air de se braquer. Il réfléchissait, il essayait de se calmer, de reprendre ses esprits. Damon avait connu des situations dangereuses, des situations qui tombaient sous le sens, des situations compliqués et des situations violentes mais des situations surnaturels comme celle ci lui avait fait un choc et se demandait ce qu'il pouvait faire dans ces cas là. Une femme qui se transformait en tigresse lui passait en travers la gorge. Il soupira bruyamment puis leva sa tête vers la jeune femme qui tremblait.

Damon- Assit toi, j'ai besoin d'assimiler la situation avant de te parler.

Tel une automate, le jeune blanche acquit de la tête puis s'assit par terre ce qui alerta subitement Damon.

Damon- Sur le fauteuil bon sang ! Nous ne sommes pas là pour un dressage !

Perturbée, elle sursauta en rougissant d'embarras puis prit place sur le fauteuil en face de l'homme. Damon posa ses coudes sur ses genoux puis couvrit son visage avec ses mains tout en soufflant bruyamment avant de porter son regard vers celle ci. Qu'allait-il faire d'elle maintenant ? Il se posait bien la question.