Suga's Crazy Girl

Prologue

Prologue

Il faisait un sale temps de merde. C'est même peu dire, pour décrire cette pluie torrentielle. Les nuages sombres peuplent le ciel et le soleil a limite disparu de la Terre. Et ce temps de merde me rends morose. Je ne comprends pas pourquoi chaque jour où je dois travailler, je dois me coltiner la pluie et rentrer trempée. Mon balai en mains, je le pointe vers le ciel et dit à moi même, sûrement :

- C'est pas juste !

Le boss du café où je travaille me regarde longuement et soupire. Il doit avoir l'habitude depuis.

- Retourne travailler, Su Yeon !

Je souffle sur mes mèches de chignon débordants, et gonfle les joues. Des clients m'appellent et je pars m'ennuyer à nouveau. Mon plateau coincé sous le coude je pars prendre la commande et revient au comptoir grisé donner le petit bout de papier. Malgré ma déconcentration mon patron, Steve, me sourit et pars la préparer. Je pose mes coudes sur le bord et observe le café dans lequel je travaille depuis un petit moment déjà.

Les murs beiges font ressentir quelque chose de chaleureux tandis que le gris rend ma mine encore plus ternie qu'avant. Quelques pots de fleurs sont disposés sur les tables rondes en métal léger et les quelques clients se reposent et profitent d'être à l'abri avec un café chaud et une part de gâteau. Le comptoir, placé au fond de la pièce avec tous ses instruments bizarres de roulement de graines de café ou encore de thé.. Tout ce qu'il y a de plus normal. A part cette foutue pluie. J'ai l'impression qu'elle m'en veut en ce moment, elle me regarde d'un mauvais œil.

Mon boss me ramène ma commande et je repars déposer le tout en souriant poliment. Les deux garçons sont charmés, me faisant trembler légèrement et je dépose délicatement le contenu de mon plateau sur la table. Je recule assez précipitamment et ramène mon plateau, fixant la petite horloge ronde au mur de droite.

- Tu peux partir plus tôt si tu veux, te reposer. Il n'y a pas grand monde cette après-midi, je peux gérer seul.

Son sourire se veut sincère et je me crispe, tenant ma main légèrement tremblante. Il dépose la petite tasse blanche qu'il essuyait et me tends un parapluie.

- Je te le donne, ne tombe pas malade.

Je le remercie timidement et je prends de la hauteur en me soulevant depuis mes pointes de pieds.

- Merci.

Un sourire sincère grandit sur mon visage et je pars me changer dans la petite pièce derrière les stocks. J'enfile mon jean et mon sweat rapidement puis sort de la boutique en faisant un signe de la main à Steve. Je me demande encore comment il a pu engager une folle comme moi. Arrivée au petit porche qui maintient la lourde pluie au dessus de ma tête, j'ouvre le parapluie et jette un regard au ciel. Je tends ma main pour voir quelques goutes perler sur mes doigts et la retire à la sensation froide et mouillée. (NDA : Non c'est pas une sirène de H2O, elle va pas se transformer ! Quoique..)

Je regarde toutes les personnes marcher dans la rue, n'essayant pas de se faire éclabousser par les voitures qui passent près du trottoir, ou encore les pots de fleur qui dégoulinent d'eau depuis le fleuriste d'en face. Le marchand de sucreries qui doit rentrer toutes ses confiseries, et le fastfood non loin qui reçoit toujours autant de monde. Cependant, une masse noir retient mon attention, un truc qui marche sans parapluie et juste une capuche sur la tête. C'était moi y a quelques minutes.

Ses pas alourdis par la pluie s'arrêtent et il s'incline pour sûrement regarder le sol. Je fronce des sourcils et m'approche, traversant la rue en sautant dans les flaques. Il ne doit rien entendre, car je me penche pour voir s'il va bien. Je l'abrite mais ne vois pas son visage, celui-ci se cachant de mon regard. Mes sourcils toujours froncés, je lui prends la main la plus proche de moi, la gauche, et lui mets le bout du parapluie, restant sous la pluie. Sa peau pâle me fait frissonner, mais la douceur de sa paume accélère mon coeur. Calmée, je réplique avant qu'il ne parle :

-Vous pouvez le garder !

Et après avoir fait un léger sourire à la personne, je m'en vais en courant sous la pluie.

C'est tout ce que je me souviens.