Summer Feel

Part 8

Des minutes s'étaient écoulées, je ne pourrai dire combien. Tout ce que je savais c'est que j'étais incroyablement bien dans les bras de Chen et que les secondes passaient sûrement beaucoup trop vite.
Cependant, même si je lui caressais le cou, lui tripotais les cheveux et m'amusais avec ses petites oreilles carrés, je sentis son souffle faiblir peu à peu et ses câlins s'attenuer en intensité. Il s'endormait doucement. Alors j'arrêtai de l'embeter des que je m'en rendis compte, je souhaitais sincérément qu'il puisse se reposer un peu.
Juste quelques instants après à peine Chen dormait et moi j'étais toujours sur lui, or je voulais pas le déranger je savais donc qu'il me fallait partir pour le laisser dormir comme il faut. Le problème arrivait là, comme étais-je censé me lever sans le réveiller? J'étais pas un poids plume et puis j'étais super bien ancrée dans ses bras. Je soupirai avant de faire une petite tentative d'escapade. Hop je déplaçai un pied vers le sol puis l'autre suivit, j'avais déjà réussi à presque enlever le bas de mon corps du canapé, allé, encore un petit effort et toutes mes jambes seraient dehors. Quand ce fut fait, toujours avec la discrétion qui m'était caractéristique, ou pas, je déployai mon haut de corps hors de celui de Chen et... Debout sur le sol! D'un coup sec je m'étais relevée et j'attérrissais sur mes jambes telle une James Bond girl mais l'endormi Chen m'agrippa le bras plus que vivement. Oops. J'étais grillée. Alors je lui préparai mon plus beau sourire pour quand il ouvrirait les yeux. Ce qu'il ne tarda pas à faire et en plus de me tenir le poignet, il me tira vers lui en disant:

-"Reste avec moi ce soir"

J'avais entendu et compris ses las mots mais je pris sa main, m'eloignai et la décrochai de mon poignet. "Désolée mais là je veux que tu dormes", le plus chaleureusement possible j'ajoutai "et sans moi". Il me regardait avec un air si désolé et fatigué en même temps que je me demandai s'il était seulement éveillé.
Sa main dans la mienne je la déplaçai jusqu'à son torse et l'y laissai. Juste avant de partir je m'assurais qu'il se remette bien à dormir, heureusement c'est ce qu'il fit aussitôt.

Enfin de retour à ma chambre je fis un tour à la salle de bain pour l'habituel brin de toilette et me mise au lit. Je ne mis moi aussi pas longtemps pour m'endormir.

Les jours suivants furent plutôt solitaires pour moi, j'avais tellement plus rien à faire avec mon cousin que je voulais et faisais toujours mon possible pour l'ignorer. Et au final, j'étais souvent toute seule. C'était un sacrifice à faire mais je le regrettais pas. Il avait sûrement d'autre choses plus intéréssantes à faire que de rester avec sa colérique cousine. Alors, qu'importe.

Sauf que même après trois jours, cette idée m'hantait encore, j'arrivais pas à l'oublier. Et le pire c'est que j'avais aucune idée de ce que mon inutile colère avait bien pu faire au moral de Junmyeon. Après tout, comment est-ce qu'il l'avait prit? Je ne savais même pas si c'était moi ou si c'était lui qui faisait la gueule. Et si c'était lui qui m'ignorait?
C'était bizarre de vivre avec ces questions, même si c'était des interrogations un peu futiles elles n'en restaient pas moins source de stress. Et c'était une source de stress que je ne savais pas gérer.

Ce midi-là, à table, il y avait ma tante comme tous les jours depuis un moment et nous mangions à deux. Chen venait d'arriver avec les premiers plats et derrière lui mon cousin qui approchait aussi. Aujourd'hui nous allions manger à trois. Et quelle triste nouvelle pour moi. Je voyais mon cousin s'installer avec nous en remerciant Chen tout aussi faussement qu'il avait l'habitude de faire, ce qui m'exasperai déjà.
Ma tante commençait à parler avec lui pendant qu'il retroussait ses manches quand je vis l'horreur à son poignet. J'en revenais pas, il portait ma satanée montre jaune, celle que j'avais fracassée au sol. Mon cousin avait trouvé le culot de porter ce cadeau que j'avais plus que haït. Et manière de m'enfoncer encore plus, ma tante lui complimenta cette originale nouvelle montre. C'était super contraignant et... Oh non, pitié, j'aurais vraiment tout donné pour disparaître avant que Junmyeon ne lève son regard vers moi en disant "c'est un présent de MinHee". Subitement je m'étais sentis un peu désolée de penser comme cela mais ma superficielle tante réussit à démasquer le cadran quelque peu brisé de la montre et ça l'avait rendue vraiment désagréable à mourir. Oui, j'avais vraiment trouvé ma tante chiante.