Part 10

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[NOTE]
Je vous conseille fortement de vous remettre en tête le contexte de l'histoire en relisant la fin de la Part 9. Ça vous prendra qu'une minute et ça vous aidera vraiment (sachant que j'ai mis des années à publier ce chapitre (sorry) vous avez dû oublier un peu ㅠㅠ).

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Partir. Il me tardait que ça. J'étais tellement mal à l'aise ici que même boire devenait compliqué. Et je savais même pas pourquoi j'arrivais pas à boire, j'étais juste bloquée dans une angoisse que je m'étais d'ailleurs moi-même aggravée. Mais ce dont j'étais sûre c'est que je me sentais vraiment pas mais vraiment pas du tout à ma place dans ce palais d'hypocrites.
Comme si rester avec des menteurs de légendes comme pouvaient l'être ces soi-disant tante et cousin était mon genre. Huh.

J-1 avant mon départ. Je les comptais avec précision et à pas grand chose près, je comptais les minutes.
Mais tout passait plus lentement, j'avais l'impression de sentir la brise de l'océan face à ma chambre entrer et glisser dans mes cheveux. Même les poussières que j'apercevais à la lumière de la fenêtre paraissaient se déplacer à une vitesse ridicule. Et le petit air était rafraîchissant plus que frigorifiant, ceci même avec l'heure tardive qu'il était.

Cette plage face à ma chambre je l'avais contemplée, effleurée et haïe. Son bruit m'avait accompagnée pendant tout mon séjour et je pensai que je me devais d'aller la saluer une dernière fois.
Plus j'avançais dans les couloirs attirants mais sombres plus je me rendais compte de la solitude dans laquelle je m'étais précipitée. J'avais plus rien à voir avec ici et je me le répétais sans cesse. Y'avait toujours une voix satirique dans ma tête pour me rappeler à quel point j'avais été trahie, trompée et désenchantée. Pourtant cette voix, c'était moi, c'est moi qui me disait tout ça alors que d'un autre côté je me disais que Junmyeon et ma tante, enfin, ChunHei, s'étaient quand même bien occupés de moi. J'arrivais pas à me comprendre ni à faire le point avec toutes ces voix. Quand j'arrivais à me persuader que ces deux personnes m'avaient manipulée, la seconde d'après j'arrivais à me convaincre qu'ils étaient quand même un peu dans la famille et donc que je ne pouvais pas leur en vouloir. Impossible d'y voir clair.
C'était un bordel sans nom dans ma tête. Un vrai sudoku level 9.
Heureusement mes pas dans l'obscurité de la soirée surent me conduire jusqu'à mon petit morceau de plage préféré à l'arrière de la demeure. Mais avant de m'avancer plus sur le sable je jetai un coup d'oeil sur les alentours. Bingo. Y'avait personne. Mon côté anti-social était heureux.

Ce sable avait le don de toujours être chaud, c'était un vrai plaisir de s'y installer. Dommage que cet été n'ait pas été brûlant parce que ça m'aurait bien plu de me baigner. M'enfin, j'étais couchée, avec le son du rivage en musique de fond et les mains enfouies dans le sable qui arrivait à me réchauffer toute entière alors j'étais bien.
Le soleil s'approchait de la houle, bientôt il allait disparaître dans le bleu de l'océan et moi disparaître dans les bras de Morphée qui semblait apparemment désirer ma venue.

Quand je me réveillai je ne su premièrement pas le pourquoi de ma présence nocturne sur la plage. Qu'est ce qui avait fait que je m'endorme sur le sable? Ça, j'en avais aucune idée. Mais ce qui était sûr c'est qu'il faisait incroyablement froid et surtout très noir. Puis qu'il me fallait rentrer tout de suite quoi. J'allais pas me transformer en sirène et passer la nuit sur un rocher immergé.

Bref, je fus plutôt rapide, non pas que j'avais eu peur du noir de dehors (quoi que...) mais plutôt qu'il me tardait de m'endormir pour arriver à demain.
J'étais entrée le plus silencieusement possible et étais montée jusqu'à l'étage sans bruit, j'étais plus qu'à quelques mètres de ma chambre quand. Stop. Je m'arrêtai net. Une voix se laissait entendre du couloir. Ou plutôt de la chambre voisine à la mienne. Celle de Junmyeon. Sa voix.
Et sa voix, elle m'attirait, je m'approchais tout en savourant le peu que je pouvais percevoir. Plus j'étais proche plus elle semblait s'embellir. Et cette nuit, j'étais gâtée. Cette nuit, il chantait.
De sa porte s'échappaient les notes de son piano et pendant que je l'imaginais en train de les jouer, c'est l'harmonie de chacun de ses mots qui semblait me percuter. Il n'avait même pas eu besoin de chanter fort ni parfaitement pour que je tombe d'admiration. C'était si doux, c'était délicat et émouvant, c'était Junmyeon lui-même. Je ne savais pas comment agir, j'étais frappée par un sentiment de plénitude face à la perfection qui se jouait juste en face de moi. "Beautiful beautiful" disait-il. Ces mots étaient les plus agréables et sans excès de toute la chanson.
Chanson qui avait démarré par une mélodie sublimement jouée, les paroles qu'il avait ajouté dessus semblait l'avoir ornée d'or et ça s'était terminé avec un retour de la berceuse. C'était une chanson d'amour où il avait complimenté sa déesse plus brillante qu'une étoile et demandait à cette déesse venant d'autres cieux d'ouvrir les portes du paradis uniquement pour lui. Ses derniers magnifiques mots disaient "je rêverai de toi toujours".
Il me semblai que sa session improvisée de chant s'était terminée ici. À vrai dire, je n'avais pas eu le temps d'y réfléchir beaucoup plus puisque la porte s'était ouverte de manière assez subite avant même que je n'eu le temps de déguerpir.

Summer FeelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant