2. L'enfance

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Je n'ai pas réellement de souvenirs de ma naissance à mes 6 ans. En revanche il me reste les paroles de ma mère et les photos.
Bébé, j'ai été comme beaucoup mise très tôt dans ma chambre, on me laissé pleurer pour m'endormir et ne répondait qu'à mes besoins vitaux tels que les biberons, les changes etc... Ma mère avait été apprise comme ça. A cette époque, on ne prenait pas en compte les besoins de réconfort d'un bébé. J'ai donc dû apprendre seule à gérer mes émotions. Je me suis probablement renfermée aussi. Parce que c'était comme ça et pas autrement.
J'en ai longtemps voulu à ma mère mais je sais que ce n'était pas son but premier. Elle était jeune, elle a écouté les "conseils" des anciens, ceux déjà passés par là qui croyait déjà tout savoir des enfants et de leurs besoins.
Je sais aussi qu'elle même a été élevé durement et donc inconsciemment elle n'a fait que reproduire ce schéma comme beaucoup d'autres l'ont fait.
Ce n'est que beaucoup plus tard qu'elle m'a parlé de tout cela. Comme la fois où énervée par mes pleurs, elle m'a claquée dans mon lit où je me suis cognée la tête contre le mur. Ou encore la fois où mes oreilles percées dès ma première année été rebouchées et qu'elle a forcé malgré mes pleurs. Tout ces aveux presque sans regrets. Mais je ne lui en veut pas. Du moins, je ne lui en veux plus. Une maman froide et maladroite mais aimante malgré tout. Je garde en mémoire ces photos de nos nombreux câlins.

Mes seuls souvenirs sont ceux après avoir déménagé en 1998 peu de temps après mes 6 ans sur une petite commune de 500 habitants dans une maison de campagne. J'avais une cour pour m'amuser et c'est un peu tout ce qui comptais pour moi qui avait été enfermée en appartement ces 6 dernières années.

Je me souviens aussi que ma mère avait été licencié de son travail et qu'elle avait dû faire une formation. Elle était donc là plus souvent pour nous dès 17h en semaine et libre le samedi.
Les disputes et l'alcoolisation de mon père continuaient. En dehors de ça, c'était un père aimant, très réservé mais aimant.

J'ai eu une enfance comme la plupart des personnes de mon âge. J'ai subi ce qu'on appel aujourd'hui les violences éducative ordinaires. J'ai eu droit aux fessées, aux gifles et au martinet. Mais je n'en ai aucunement souffert.

En dehors de ça, j'étais une enfant un peu plus normal. Et j'ai suivi un cursus scolaire comme tout les autres enfants de mon âge.
Mais j'étais une petite fille beaucoup plus mince et plus petite que tout les autres. Assez timide et renfermée, beaucoup en ont profité.

Je me souviens qu'en CE1, nous étions mélangés avec les CE2 et CM1 dans la cours de recrée. Un garçon légèrement plus vieux avait profité de ma vulnérabilité et mon poids plume pour me porter et me toucher. Il l'a fait à plusieurs reprise. Je sens encore sa main carresser mon sexe... Je suis longtemps restée sans jamais rien dire. J'avais peur. Peur de lui, peur du regard des autres, peur qu'on s'en moque, qu'on ne me croit pas mais aussi je ne voulais pas que sa famille l'apprenne. Son père était médecin. Un médecin assez strict avec son fils. Je ne voulais pas le voir le réprimender alors je n'ai jamais rien dit et il a fini par arrêter.

Écorchée ViveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant