12. Le Choc De Plus

146 1 0
                                    

Avec le décès de mon père, je n'ai donc jamais renouvelé mon traitement pour cette "dépression" puisque c'était son médecin et que lui seul était au courant et pouvait m'y amener.
Les médecins m'avaient proposé un suivi psychologique (comme on m'avait proposé après la séparation de mes parents) mais j'ai refusé. Je me sentais assez forte pour surmonter ça seule. J'avais mon petit frère de 13 ans à aider, à épauler. Je ne pouvais donc pas me montrer faible.
Heureusement j'avais Wesley.

Mais de là a commencé des espèces de crises d'hystéries. Lors de nos disputes, je devenais folle. Folle au point de vouloir sauter de la voiture roulante. A cette époque je ne réalisé pas vraiment. Tout comme ces phrases dites comme quoi je voulais mourir et le rejoindre. Comme si je n'étais plus moi, incontrôlable.
Il aura fallu des années avant de comprendre pourquoi.

S'en ai suivi une scolarité à peu près normale. J'ai quand même réussi à obtenir mon BEP Sanitaire et Social l'année suivante. Une fierté parce que je lui avait promis.
Puis j'ai intégré un Baccalauréat Sciences Techniques Sanitaires et Sociales en dépit d'une mention complémentaire d'aide à domicile. Ma mère voulait à tout prix que je passe le BAC alors malgré mon inscription en mention complémentaire, quand le lycée m'a appelé me disant qu'il restait une place en première elle n'a pas hésité à leur répondre de m'inscrire. Je lui en ai voulu... Je lui en ai voulu parce que j'estimais ne pas avoir le niveau pour le BAC. Et en effet la première année fut assez difficile pour moi. Je n'avais pas de stages ni même de pratique afin de remonter ma moyenne.

Puis en terminal, j'ai eu d'autres soucis venus ternir ma vie...

Le 27 août 2010, je passe mon permis. Cela fait deux an que mon père est décédé. Deux ans que je me débrouille seule désormais. Ma mère me paye mes études. Du moins l'internat mais pour ce qui est du reste c'est moi qui gère. Alors sans véhicule ni permis, impossible de renouveler ma pilule chez le médecin. Je suis restée 3 mois sans. Et ce 27 août 2010, je suis tombée enceinte malgré nos "précautions". Une fois. Une erreur, une seule et pourtant cette petite chose, ce petit être est venu se nicher en moi sans même me demander mon avis.

Après plus d'une semaine de retard, malgré cette peur au ventre j'ai décidé de faire ce test, un mercredi soir à 18h au lycée.
Je suis allée au toilettes et j'ai uriné sur cette chose, ce bâton de plastique qui allait changer ma vie. J'ai attendu seule, assise. Et j'ai vu. J'ai vu cette première barre s'afficher. Puis très vite la deuxième et là... La mon monde s'est écroulé à nouveau. Un bébé ? Pas tout de suite, pas maintenant ! Je venais à peine d'avoir 18 ans, c'était l'année du BAC et je vivais encore chez ma mère qui d'ailleurs m'avait dit :

"Le jour où tu te retrouve enceinte sous mon toit, je te fou dehors !"

Une peur immense m'a alors envahie. Que vais je faire ? Qu'est-ce que je vais devenir ? Comment va réagir ma mère ? Comment lui annoncer ? Je devais d'abord prévenir Wesley et la encore, ce n'étais pas une mince affaire... Je n'ai pas eu de réponse de lui avant minuit et demi où il me disait avoir roulé et beaucoup réfléchit. Ce bébé, ce n'était pas possible pour des tonnes de raisons. J'ai longtemps pleuré. Réfléchis. Et j'ai vite compris que c'était la seule solution.

Alors j'ai été voir l'infirmière scolaire et de là les démarches on commencées.

Écorchée ViveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant