𝑴𝒂𝒋𝒐𝒓𝒅𝒐𝒎𝒐 •° ᶜʰᵃⁿᵍˡⁱˣ

•°XXII°•

- J'ai peur, j'ai peur...

Changbin regarda par dessus le hublot et eut un vertige. Il n'avait jamais voyagé en avion de toute sa vie. En effet, Felix n'allait pas partir pour Busan en voiture, il trouverait le trajet bien trop long. C'est pourquoi ils y allaient sur l'avion de son père, qui ne demandait aucun passeport et formalités, étant donné que la majorité des employés n'en avaient pas. Pour une fois, Felix acceptait de se mélanger avec son personnel et avait refusé une place à l'avant de l'appareil.

Conformément à toute attente, il était assis à proximité de son majordome.

- Changbin, tu as le vertige ? demanda-t-il au noiraud, qui était pâle.

- O-Oui, je... Je ne suis jamais monté en avion...

- Mais je te signale qu'on n'a pas encore décollé...

- J'ai juste peur pour la suite...

Derrière eux étaient assis Jeongin, qui était lui aussi assez stressé, et Hyunjin. Chan et Youngjae étaient les seuls cuisiniers que le maître avait décidé d'emmener, Hakyeon était le chauffeur, Taeyong était le second gardien et Jackson servait de mécanicien en cas de problèmes. Krystal, Dahyun et Somin y allaient pour le ménage. Et le jeune maître avait décidé de faire prendre quelques vacances à ses deux professeurs personnels, à savoir Jisung et Minho.

Le reste du personnel qui était restés dans la résidence, malgré la déception de ne pas partir pour la mer, étaient tout de même heureux de n'avoir aucun maître pour une semaine entière. Cela équivalait aussi à des vacances, ils avaient la villa rien que pour eux. Lorsque les hauts parleurs annoncèrent la préparation pour le décollage, Changbin devint vert.

- Je vais vomir, s'écria-t-il en tentant de se lever, finalement je vais rentrer à la villa, je vous souhaite de bonnes vacances...

- Qu'est-ce que tu racontes ? Tu restes là, j'ai besoin d'un majordome moi !

Lorsque l'appareil se mit à bouger, le jeune maître rajusta la ceinture de son majordome.

- J'ai peur, je suis vraiment effrayé, je risque de vous vomir dessus...

En y pensant, il était vrai que Felix en était écœuré. Mais ce n'étaient pas ces horribles images dans la tête qui allaient l'arrêter.

- Si jamais tu me vomis dessus, tu seras viré, je te préviens.

- Alors laissez-moi descendre et rentrer...

L'avion effectuait le tour de la piste et Changbin redoutait le moment où celui-ci allait enfin décoller. Felix le voyait bien, et quelque part, il s'inquiétait. Que son majordome lui vomisse dessus, bien sûr, pas de sa santé ou autre chose dans le genre.

- Bon très bien, souffla le jeune maître, comme s'il cédait. Je te laisse tenir ma main pendant le décollage.

- Vous êtes sérieux... ?

- Mais tu la lâches quand nous serions stable dans les airs, compris ?!

Changbin envoyait We Are The Champions dans la tête. C'était du jamais vu ! Monsieur Lee lui demandait bien de lui tenir la main, non ? Et encore mieux : pour le rassurer. Le noiraud ne put s'empêcher de dessiner un sourire victorieux lorsque son maître avait le regard ailleurs.

- Tu veux que je change d'avis ? reprit Felix en le regardant (presque) méchamment. J'en ai parfaitement le droit !

- Non non non ! Bien sûr que non ! Absolument pas ! Je-Je vais le faire...

Il regardait la main de son maître, comme si celle-ci était faite en or et en platine. Il ne méritait pas de la tenir. Mais, cette occasion ne se reproduirait sans doute jamais, alors il prit rapidement la main chaude de Felix dans la sienne. Comment décrire les picotements et les papillons que ressentaient Changbin à ce moment précis ? Disons juste qu'il y en avait beaucoup.

- Ça va maintenant ? monsieur Lee tentait d'être méchant, mais n'y parvenait pas entièrement.

- Oui je v-

- On décoooooolle !!!! hurlait Jeongin depuis l'arrière.

Effectivement, c'était le cas. Et Changbin se mit à serrer encore plus la main de son maître, comme s'il tentait d'en briser les os.

- AAAAAAAAAAHHHHH, il ne put s'en empêcher.

Contrairement à lui, son frère était tout excité et s'était mis à chantonner. Somin, quant à elle, aidait son petit ami car Jackson avait déjà rempli à un sac à vomi.

- Tu peux me lâcher maintenant, ordonna le jeune maître.

- Mais j'ai encore peur...

- Et moi je t'ai dit de me tenir la main, pas de me la broyer.

Ils se regardèrent dans les yeux pendant quelques secondes avant que le roux ne détourne le regard, signe qu'il cédait. Et puis, ça ne lui déplaisait pas vraiment, à vrai dire... Changbin afficha un sourire victorieux, puis fit comme si de rien n'était.

Ces vacances s'annonçaient prometteuses...