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Sur le canapé devant la télévision, Thomas était profondément endormi. Newt se leva le plus lentement possible, se défaisant de ces bras qui l'avaient enfermé trop longtemps. Sur la pointe des pieds, il se dépêcha d'aller dans la chambre d'ami pour y récupérer son sac finement caché. Une fois de retour dans le salon, il y enfila ses bottes tout en surveillant Thomas du coin de l'œil, prêt à courir s'il se réveillait. Par chance, il ronflait maintenant et il ne semblait pas qu'il ne se réveille avant un long moment. C'était maintenant ou jamais.

Ce ne fut que lorsqu'il se releva qu'il constata que les lanières de son sac s'étaient prises dans un des pieds de sa chaise, la faisant claquer bruyamment. Newt ferma fortement les yeux, se mordant la langue. Il resta figé sur place, attendant quelque chose qui ne vint jamais. Prudemment, il se retourna et vit que Thomas n'avait pas bougé. Seul ses ronflements avaient cessé. Newt laissa passer quelques minutes, le temps de laisser les battements de son cœur se calmer. Puis il enfila son bonnet et s'approcha de la porte d'entrée. A peine l'eut-il ouverte qu'elle se referma dans un claquement sonore qui le fit sursauter. Face à lui, une main qui n'était pas la sienne appuyait fermement sur la porte.

- Je peux savoir ce que tu comptais faire ? lui murmura une voix à l'oreille.

Un frisson lui remonta le long de l'échine, le faisant ravaler sa salive avec difficulté. Newt pouvait sentir son cœur accélérer et ses mains s'étaient mises à trembler. Il n'avait pas peur, non. Il était terrifié. Il tressaillit et ferma les yeux lorsque la main claqua sur la porte.

- Répond !

Ce n'était plus un murmure. Thomas avait haussé le ton et sa voix se faisait assassine. C'était déjà assez pour donner envie à Newt de disparaitre, ou bien de se téléporter. N'importe quoi, du moment qu'il pouvait partir de cet enfer sain et sauf. Il tenta d'ouvrir la porte à nouveau mais le pied de Thomas se rajouta à sa main et rapidement il se retrouva bloqué entre le bois et le corps de Thomas.

- Si je te lâche, tu ne pars pas. Ok ? Promets-le !

- Promis, promis ! geignit Newt, la pression se faisant douloureuse.

Et il le relâcha instantanément. Newt s'éloigna de l'entrée, les mains en l'air. Son sac était tombé au sol. Dans sa tête, les pensées s'enchainaient. Toutes sortes de scénarios s'y entrechoquaient, à la recherche de celui qui lui permettrait de partir. Une fois au centre de la pièce, Thomas lui reposa la première question.

- Rien.

Sa voix avait tremblé.

- Tu me mens Newt, je le vois. Te fous pas de ma gueule, je déteste ça. T'allais le rejoindre, c'est ça ? Quand est-ce que tu comprendras qu'il ne t'aime pas ? Personne ne peut t'aimer à part moi, personne ! Personne ne peut t'offrir tout ce que moi j'ai à te donner ! T'es pas heureux Newt ? T'es pas heureux ?!

- J'ai pas envie d'en parler avec toi.

- Mais putain, t'as tout ! Je t'ai offert une maison, t'as de l'argent pour acheter ce que tu veux, t'as du matériel pour graffer ! Tu manques de rien, tu te rends compte du nombre de personnes qui tueraient pour avoir ce que t'as ? Qu'est-ce qu'il te faut de plus dans ta putain de vie pour être heureux ? Mh ?

Le regard noir de Thomas le fixait et ses paroles étaient comme des poignards lancés dans sa direction. Newt reculait à mesure que Thomas se rapprochait de lui, pointant un doigt accusateur sur sa personne. Newt devait réfléchir, et vite.

- T'es qu'un ingrat. Voilà ce que t'es. Un sale ingrat, un gamin capricieux jamais content ! Tu sais quoi Newt ? C'est toi qui aurait dû crever dans cet incendie.

Ce fut comme un couteau en plein cœur. Les yeux de Newt se remplirent de larmes acides qu'il ne laissa pas couler, refusant de paraitre faible devant ce monstre une fois de plus – une fois de trop. Et tout se passa rapidement, comme un flash.

Pas à pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant