chapitre 6 : Festus

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C’était une journée ordinaire à la colonie : des jeunes affrontaient un monstre aquatique sur les rives du lac. Les Apollon préparaient des chants, et un spectacle pour le feu de camp du soir. On voyait en haut de la colline, à l’entrée de la colonie : la toison d’or perché en haut d’un pin. Elle était gardée par le dragon nommé Pelé. Il ressemblait à un grand serpent avec des ailes gigantesques mais très fines. Il avait des crocs d’où goutait du venin. Sa peau écaillée était verte claire, et lisse comme de la soie. Il était enroulé endormi autours de l’arbre. A mon avis aucune personne saine d’esprit n’aurait osé approcher la toison étant donné son gardien. Elle protégeait les demi-dieux des montres grâce à une barrière magique. Elle empêchait aussi aux mortels de pénétrer à l'intérieur du camp.

J’étais au seuil du bungalow 3. Le ciel était bleu. On entendait dans la forêt des rugissements et des hurlements inquiétants. Chiron donnait un cours de tir à l’arc aux enfants d’Hécate, déesse de la magie. Ils n’étaient pas très bons. Ils n’arrivaient presque jamais à atteindre la cible. Mais dès que Chiron avait le dos tourné, ils faisaient apparaitre par magie des flèches qui étaient à l’extrême-centre de la cible. Si bien que Chiron pensait qu’ils étaient l’un des meilleurs groupes d’archer de la colonie. Pendant ce temps au bungalow des Hypnos, ça ronflaient sec.

Après ce que mon père m’avait dit, j’ai compris que Léo Valdez devait être le dernier participant de ma quête. « L’eau et le feu sont deux éléments redoutables » m’avait-il dit, Léo était le seul fils d’Héphaïstos en vie à avoir le don du feu. C’était évident. J’ai accouru au bungalow 9, celui des enfants d’Héphaïstos. Je n’y ai trouvé personne à part une fille brune aux cheveux bouclés.  Elle bricolait un poignard rétractable. Elle portait une combinaison d’ouvrier, et ses yeux avaient la couleur de la lave en fusion. C’était surement une fille d’Héphaïstos : ses enfants ont la fâcheuse tendance de toujours bricoler quelques choses. Je lui ai demandé :

-          Tu sais où est Léo ?

Elle a levé les yeux vers moi. Elle ne m’avait pas vu arriver tellement elle était concentrée sur son travail.

-          Léo ? Oui je sais, m’a-t-elle répondu, notre taureau de bronze est devenu fou. Il s’est enfui dans la forêt en crachant du feu par son… voilà quoi je ne vais pas te faire un dessin. 

Elle a rangé la lame de son poignard.

-          Il est parti le réparé seul, a-t-elle poursuivie. On l’aurait bien aidé mais lui ne risque pas de se bruler, tandis que nous si.

J’ai remercié la sœur de Léo, et je me suis enfoncé au cœur de la forêt. Après mon expérience avec le chien de l’enfer, j’ai préféré ne pas prendre de risque : j’ai tout de suite dégainé Anàvdos. Pour retrouver Léo, je n’avais cas suivre les grincements de ferrailles, et les meuglements robotiques du taureau de bronze. Ce n’était pas si difficile vu le raffut qu’il faisait. J’ai mis moins de dix minutes à les retrouver.

J’étais arrivé à la rivière qui traverse la forêt en aval d’une petite clairière. Elle était bordée d’une berge, formant une petite plage de galet. Léo était en train d’essayer de maitriser le taureau fou. Il avait attrapé pris le taureau par les cornes tandis que ce dernier lâchait des flatulences enflammées. Classe le taureau. Léo avait les bras en feu. Il portait un débardeur blanc, qui avait ici et là de grands trous à cause du feu. Il avait accrochée à sa taille une ceinture de mécanicien en cuir marron. Son corps ne craignait pas le feu. Ses cheveux bruns bouclés étaient ébouriffés. Sa peau bronzée étincelait sous l’effet des flammes. Malgré qu’il soit en pleins combat avec un taureau fou, il souriait. Mais Léo ne faisait pas le poids face à leur machine en cuivre d’une tonne.

Elena Clarks : la fille de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant