Silent in the trees

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L'automne 1990 venait de commencer. La saison était prometteuse, un grand soleil d'été indien brillait au dessus des champs de maïs. Au loin, par-delà les plantations, la porte du petit chalet de bois s'entrouvrit avec hésitation. Puis s'ouvrit entièrement. Une silhouette mince s'en dégagea, furtivement. Le jeune homme regarda à gauche puis à droite, et se décida à sortir sur le perron qui donnait sur le lac, lisse comme un miroir.
L'air frais du matin lui fit un bien fou. La lumière jouait dans les feuilles des arbres alentour. La journée s'annonçait radieuse. Ici, c'était sa bulle de bien-être. Il n'y avait qu'ici qu'il se sentait lui-même, sans avoir à jouer un rôle. Sans avoir à parler, ni s'expliquer, ni supporter les agressions du quotidien. Un éclat de rire bruyant, une discussion à voix basse dans sa direction, le bruit de la ville, l'agacement des gens dans les transports... tout cela lui paraissait tellement loin et insignifiant ici. Juste le calme, dans ce sous-bois si familier. Et c'est là que je suis, silencieux dans les arbres. C'était peut-être lâche, mais c'était vital.

Le bruit apaisant du clapotis de l'eau sur la rive, devant le chalet, lui fit fermer les yeux. Il s'en voulait. Toujours à se sentir en conflit entre ce qu'il aurait voulu faire dans la vie et ce besoin impérieux de s'éloigner de tout. Ici, le silence l'apaisait, mais le torturait à la fois. Ce silence absolu laissait la place à ses voix intérieures. Parfois, le silence est violent. Combien de temps allait-il pouvoir vivre ainsi? Son chef lui avait donné cinq jours de congé. C'était bien trop peu. Mais il allait bien falloir s'en accommoder, avant de retourner dans la frénésie, le bruit, et avant de devoir à nouveau faire semblant.

Le jeune garçon s'assit sur la marche en bois du perron. Il passa sa main dans ses cheveux bruns. Son poignet retomba sur son genou, et les trois fines lignes tatouées lui rappelèrent d'où il revenait. Il y avait bien des années qu'elles faisaient partie de lui. Sa foi l'avait toujours aidé, et il se sentait proche de Dieu, surtout ici, sans interférences. J'ai besoin de toi pour y retourner... s'il te plaît, aide-moi. Je réfléchis trop, aide-moi.

La journée s'écoula lentement, dans le calme et le silence. Tyler se fit du café, un peu d'œufs brouillés et coupa une pomme en quartiers. Après le repas, il pêcha un peu, sans conviction, mais se retrouver seul ici le calmait. Il s'assit à nouveau sur le perron, alors que l'après-midi touchait à son terme.

C'est alors qu'un éclat brillant, au détour du bois menant à la maison où il séjournait, attira son regard. Un nuage de poussière s'élevait du chemin, au loin par-delà les feuillages.

C'est ici que commence mon histoire... les lieux sont fictifs, l'année ne vous dira rien mais j'ai choisi de planter un décor neutre et de faire de mon récit une histoire intemporelle. J'espère juste que les sentiments et les mots trouveront un écho chez vous... ainsi que les deux personnages principaux, que vous allez vite reconnaître... ;-) amusez-vous aussi à compter le nombre de références aux chansons que vous et moi adorons.
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Stay alive

I'll go with youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant