Fausse Réalité

Chapitre 10.

Je suis assise dans la cuisine avec mon ordinateur et une tasse à café, lorsque Lukas passe la porte, je relève mes lunettes sur ma tête en souriant doucement à mon frère.

- bonjour, j'ai fait du café juste là-derrière. Dis-je en montrant d'un signe de tête la cafetière sur le comptoir. Effectivement une tasse trône sur le comptoir à côté de la cafetière, Lukas hoche la tête avant d'aller se servir une tasse. Il vient se placer derrière moi ,se penchant légèrement pour regarder sur l'écran de l'ordinateur tandis que je me concentre sur les photos que je suis en train de remanier subtilement sur mon ordinateur, je n'aime pas vraiment retoucher les photos que je prends mais quelques fois je n'ai vraiment pas le choix alors j'ouvre le logiciel en grimaçant et commence à traiter les photos. Lukas observe la magie de la technologie qui opère pendant quelques instants avant de demander où est son frère et de le rejoindre sur la terrasse. Je me remets à travailler après son départ, m'arrêtant, de temps en temps, pour prendre d'autres photos pour mes dossiers personnels que je garde dans mon ordinateur, Aiden, Lukas, Castiel et même Mikael y est passé, puis, comme attirée par quelque chose je me lève et me dirige vers la chambre. Mes jambes marchent mais mon cerveau ne me guide pas. Il est comme éteint. Tandis que mes jambes se déplacent comme si elles savaient où je dois aller, je garde les yeux fixés dans le vide. Je semble avoir un objectif en tête et ne veux pas m'en éloigner, toujours dans ce même état d'esprit, j'avance vers mon dressing sans avoir vraiment d'idée de la raison de ce déplacement à travers le manoir. Quelque chose ou quelqu'un avec une force supérieure à mes protections magiques me guide sans même que j'en ai conscience. Aiden et Mikael arrivent dans ma chambre mais je me suis déjà allongée, les yeux fermés, comme endormis. Cependant, dans ma tête il se passe tout autre chose, un tout autre monde est en train de tourner alors que ma vie s'est arrêtée pendant quelques minutes dans le monde réel. Et je viens, malgré moi, de sauter à pieds joints dedans, dans ce monde qui n'existe que dans ma tête. Il me faut cligner des yeux plusieurs fois avant de réaliser où je suis. Me redressant sur le lit, j'observe autour de moi. Cet endroit me semble familier et pour cause je suis déjà venue ici, la couleur légèrement verdâtre des rideaux qui tombent sur le lit de la chambre dans le manoir de mes visions attirent à nouveau mon attention comme pour la première fois où elle est venue ici. Les bruits que je perçois proviennent sûrement de la cuisine ce qui me pousse à me lever, prudemment je descends les escaliers pour me diriger lentement vers la cuisine. Un homme de dos semble chercher quelque chose dans l'un des immenses placards de la cuisine. Je m'approche de lui lentement de sorte à ne pas lui faire peur et à pouvoir garder une certaine distance qui me permettra de m'enfuir si les choses tournent mal.

- excusez-moi... dis-je après m'être raclée la gorge pour signaler ma présence à l'homme qui ne m'a visiblement pas remarqué.

- oh ! Bonjour, vous êtes réveillée. Je suis Denovan. Dit-il avec un sourire chaleureux.

- Andréa. Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu'il trouve finalement ce qu'il cherche, une simple tasse décorée de fleurs peintes et d'une très fine ligne d'or. Il sert un liquide chaud à l'intérieur avant de me la tendre alors que je l'observe avec une réelle incompréhension dans le regard, il m'a été difficile de croire en la réalité de ce monde qui n'existe seulement dans ma tête. Les autres visions auxquelles j'ai été confrontée précédemment m'ont toujours placé dans un état où je suis soit spectatrice d'une mort certaine soit à la découverte d'un lieu en solitaire. De ce fait, la présence de ce Denovan rend les choses tellement compliquées et bizarres de sorte que je ne sais plus très bien comment agir. Je prends la tasse et bus une gorgée du liquide qui se trouve à l'intérieur sans même poser de questions sur ce que c'est, tant je suis déboussolée, cet inconnu aurait pu m'empoisonner que je n'aurai rien vu venir. Je finis par lui sourire plus par politesse que par réelle acceptation de sa présence qui me trouble encore énormément.