Il est minuit passé, dans l'avant-poste occupé par le bataillon d'exploration tout le monde dort depuis plusieurs heures déjà. Quelques torches éclairent cependant timidement les longs couloirs de pierres.Une pièce est encore allumée, une seule pièce au dernier étage. Cette pièce est le bureau du caporal-chef Livaï.
L'Ackerman ne connaît pas le sommeil, ni la douceur ; il lui arrive cependant de somnoler sur le grand fauteuil prêt de la fenêtre. Habillé, la tête appuyée sur son bras, les yeux clos.
Mais pas ce soir.
Non ce soir à son grand dam, Livaï à de la paperasse à remplir, seul attablé à son grand bureau rien de perturbe sa lecture.
Sa solitude le pèse, il ne l'avouera pas. Ses amis lui manquent, personne ne s'en doute.
Il a besoin de douceur et d'attention, il n'en montrera aucun signe.
Un énième soupir passe la barrière de ses lèvres tandis que l'hémoglobine bat contre ses tempes. Il a terriblement mal au crâne. Enfermé dans une réputation qu'il s'est lui-même construite, une image qui le colle et le dirige mais qu'il se maintient à suivre. Un emblème de force, d'indifférence et d'insensibilité.
Si seulement le temps d'un soir il pouvait se défaire de tout cela, si seulement le temps d'une nuit il pouvait abandonner cette armure froide et laisser place à sa frêle peau de porcelaine. Livaï ne connaissait rien de l'affection, il avait pourtant épluché bien des livres à la recherche d'un sentiment similaire. Mais non, d'après tout ce qu'il avait lu, pour accéder à ce sentiment qui lui apparaissait idyllique, il ne devait pas être seul.
Il étira son corps engourdi, roulant des épaules pour soulager ses muscles. Quittant son travail du regard le temps de quelques secondes, il laissa ses orbes orageux se fixer sur un point invisible à l'extérieur. L'obscurité englobait tout, tant est si bien qu'il ne distinguait rien au dehors, rien d'autre que son reflet fatigué à travers cette fenêtre trop grande. D'une main il caressait délicatement le foulard à son cou, ce morceau de tissu blanc qui ne le quittait jamais représentait un passé qu'il voulait taire sans pour autant l'oublier, c'était un morceau de la tunique de sa mère.
Kutchel Ackerman était une femme magnifique, douce et attentionnée elle s'était démenée pour prendre soin de son fils, la chair de sa chair, le petit Livaï avait longtemps été ce qui la poussait à vivre et à se battre chaque jour. Elle était l'une des seules personnes que le noiraud ait aimées.
A sa mort sa vie avait pris un autre tournant, et maintenant il était là.
Caporal d'une armée de plus de 200 hommes, et pourtant, il se sentais terriblement seul.
De l'air, il avait besoin d'air. Il se leva alors délicatement, enfilant sa veste noire par-dessus son habituel chemisier et se dirigea vers la porte de ses appartements. Peut-être que quelques minutes à l'extérieur sur le toit lui permettrait de faire le vide dans sa tête et d'aérer son esprit trop plein.
À pas feutrés il longea les couloirs, sombres, froids mais immaculés. En effet il avait affublé son escouade de la corvée ménagère le matin même.
Alors que sa frêle silhouette débouchait vers les escaliers il laissa à nouveau son regard se perdre vers les marches qui descendaient vers le sous-sol, où se trouvait Eren.
Eren Yeager, l'idiot suicidaire, le gamin écervelé, impulsif, le crétin aux yeux d'émeraudes. Livaï avait tant aimé se perdre dans ce regard vif et animé. Il ne pouvait pas nier que depuis qu'il avait la responsabilité du gosse, nombreuses avaient été les apparitions du châtain dans ses songes les plus intimes. Le caporal blasé s'affublait toujours de reproches dans ces cas-là, se répétant qu'il était son supérieur et responsable, mais surtout qu'ils étaient tous deux des hommes et qu'il était persuadé de l'hétérosexualité du Yeager.

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•ℝ𝕖𝕔𝕦𝕖𝕚𝕝 𝕕'𝕆𝕤• 『𝐄𝐫𝐞𝐫𝐢 /𝐑𝐢𝐫𝐞𝐧』
FanfictionTout est dans le titre ! :) Le premier est très court mais les autres seront plus longs! ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Ces écrits sont le fruit de mon imagination débordante et n'ont aucun lien avec le reste. Beaucoup sont écrits sur u...