Quand la sonnerie annonçant la fin de mon dernier cours retentit, je bondis de ma chaise et me précipite vers la sortie. Vivement que cette journée se finisse !
J'arpente les couloirs à une vitesse hallucinante mais me stoppe net quand je me dis que la fin de la journée équivaut à retourner chez moi, auprès de ma mère. Je frissonne rien qu'à cette pensée et essaye de ne rien laisser paraître. Je me remets en route mais marche le plus doucement possible jusqu'à ce qu'un bras m'agrippe par mon t-shirt et me lance brutalement contre l'un des casiers.
Ma tête cogne violemment contre celui-ci et les larmes me montent aux yeux. Quand j'essaye de distinguer la personne qui m'a poussée de cette façon, ma vision est légèrement floue mais je parviens à distinguer des cheveux mal peignés et des yeux verts.
Ce n'est définitivement pas mon jour...Pour ne pas qu'il voit mes larmes, je baisse la tête et essaye de ne pas me ridiculiser davantage. J'attends qu'il fasse quelques chose mais quand je vois qu'il ne bouge pas je m'apprête à me décaler doucement mais il me bloque le passage.
-Pourquoi tu ne te défends pas ? Me dit-il en me transcendant avec ses yeux. Il me pousse légèrement sur un des casiers et mets ses mains de chaque côtés de mon visage.
-De quoi ? Dis-je d'une voix un peu trop aigu, surprise par sa question. Je remarque pas tout de suite les effets de ce soudain rapprochement entre nos deux corps, on se frôle tout juste mais c'est apparemment assez pour moi car les battements de mon cœurs accélèrent, ma peau frisonne et ma respiration devient légèrement haletante. J'espère qu'il ne s'en rend pas compte mais son sourire en coin me laisse comprendre l'inverse.
-Je vais reformuler ma question petite, tous le monde ici se fout de ta gueule y compris moi, on t'insulte, on te pousse mais toi tu ne dis rien. Pourquoi ?! Me lance Aaron.
-Parce que tous ces gens y compris toi, s'attendent à se que je réponde seulement je n'ai rien à prouver à personnes donc je suppose que je préfère me taire et tout encaisser. Je dis ça d'une petite voix, je suis trop intimidée par lui pour hausser le ton. En baissant les yeux, je peux voir que mon index est pointé sur sa poitrine, j'ai sûrement du le poser pendant mon monologue. En le remarquant lui aussi il hausse un sourcil, soudain gênée je m'écarte de lui ce qui doit l'amuser puisqu'il rigole. Son rire est vraiment communicatif, d'ailleurs je pense que j'aurais sûrement rit si il n'était pas entrain de se payer ma tête.
Je lève les yeux aux ciels, et commence à tourner les talons quand je suis soudainement prise d'un vertige, je me rattrape rapidement à un casier, je sens que deux grandes mains se poser sur ma taille et m'aident à regagner mon équilibre, Aaron vient se tenir devant moi avec une lueur d'inquiétude dans les yeux ? Non, ça c'est sûrement mon coup sur la tête qui me fais imaginer ça.
-Est-ce que ça va ? Me dit-il.
-Oh oui... Tu m'as juste un peu cognée la tête tout à l'heure. Dis-je en me massant un peu le crâne pour estomper la petite douleur.
-Ne vas pas t'imaginer que je m'inquiète pour toi ou un truc du genre, c'est juste que j'aime pas spécialement faire mal aux filles. Me lance t-il blasé.
-Loin de moi l'idée que tu t'intéresses à moi. Dis-je avec une pointe d'ironie dans la voix. Sans même lui laissez le temps de répondre, je me tourne bien décider à sortir de ce maudit lycée.Quand j'atteins enfin la sortie, je respire une grande bouffée d'air fraiche, j'avais l'impression d'étouffer là bas sûrement dû au faite d'être en présence de ce grossier personnage, quoi d'autres ? Je décide de ne pas prendre le bus ce soir, marcher m'aideras à me détendre un peu et à pieds ma maison n'est que a une trentaine de minutes, j'enfile mes écouteurs et me laisse transporter par la musique.
Au bout de quelques minutes, je me mets à repenser à ce qui c'est passer entre Aaron et moi, c'est incroyable comme il peut être changeant, il est passé de violant, curieux puis il y a eu ce moment où il a posé ses mains sur ma taille et que j'ai ressentis comme une décharge électrique dans tous mon corps mais juste après il m'a rabaisser en me faisant bien comprendre que j'étais moi "la paumée" du lycée. Malgré ça, je suis fière mais en même temps étonnée de lui avoir répondu comme je l'ai fais, lui aussi ne s'y attendait pas, à vrai dire ce n'est pas dans mes habitudes mais en une journée il a eu le don de faire ressortir mes pires réactions. En arrivant à cette conclusion, je me dis qu'il est plus que temps de me le sortir de la tête.
J'ouvre doucement la porte de ma maison, il y a la voiture de ma mère dehors, ce qui signifie qu'elle est là, malheureusement pour moi...
Je l'aperçois assise sur le canaper, les bras croisés, la mine sérieuse, elle paraît énervée ce qui n'augure rien de bon.
-Où tu étais, t'as vingt minutes de retard ? Me dit-elle énervée.
-J'ai préféré marcher plutôt que de prendre le bus. Dis-je calmement, je l'a vois se lever puis s'avancer vers moi, elle me jauge de la tête au pieds avec une mine dégoutée et je sens que la réflexion qu'elle s'apprête à me dire va faire mal.-Pour une fois que tu fais quelque chose d'intelligent, il serait peut-être temps de te mettre au sport Anastasia. Regarde toi bon sang, tu me fais honte, regardes moi les cuisses que tu as. Elle me dit ça en me pinçant la peau des cuisses ou plutôt ma "graisse" comme elle dirait. Sa voix dénuée d'émotions me fais froid dans dos, à ce moment là, je voudrais pleurer toutes les larmes de mon corps mais c'est ce qu'elle voudrait et j'ai déjà versé trop de larmes aujourd'hui donc je décides de réagir autrement et ne pas rentrer dans son jeu.
-Oh maman, quelle magnifique compliment ! Lançais-je ironiquement mais je regrette tout de suite mes mots et mon ton quand je l'a vois virer au rouge. Elle lève le dos de sa main et vient l'abattre de toute ses forces sur ma pommette droite, à cause du choque je perds l'équilibre mais je rattrape de peu à la table. Cette magnifique brune qu'est ma mère vient de me frappée, cette fois je ne dis plus rien.
-Et bah alors ma fille, tu ne trouves plus rien à redire maintenant, tu as les idées remisent en place ? Me lâche t-elle avec un sourire sournois.
-Oui, j'ai compris. Dis-je simplement. Je vais en direction des escaliers, de loin je l'entend vaguement rigoler ce qui m'horripile.
En arrivant dans ma chambre, je pose toutes mes affaires sur mon lit et prends ce dont j'ai besoin pour aller me doucher, je parcours le couloir et m'enferme dans la salle de bains, c'est à ce moment que je commence à pleurer. Je décides de me regarder dans le miroir et là, c'est à présent des torrents de larmes qui m'envahissent, plus je me regarde plus je me dégoute, je me déshabille toujours devant mon reflet, je suis à présent nue, je dois me rendre à l'évidence, ma chère mère a raison. J'ai des seins beaucoup trop gros, ils ne sont pas adaptés à mon corps, mes cuisses et mes fesses sont pareille, beaucoup trop volumineuses pour ma taille, j'ai aussi des vergetures sur le devant de ma poitrine et les côtés extérieurs de mes cuisses. Je suis horrible, un monstre.
Toujours en pleurant, je me fais couler un bain, je me glisse dedans et m'allonge. Fasse à ma douleur qui ne fait qu'accroître, je prends un rasoir et enlève les lames, je m'en munis d'une et la laisse glisser sur la peau de l'intérieur de mes cuisses, j'appuie légèrement et commence à faire des petites entailles. Je vois le sang se déverser dans le bain, je sais que je me fais du mal mais c'est fou comme je me sens libérée après ça.
Après mon bain, du sang de mes cuisses coule encore alors je commence à tout désinfecter. J'applique délicatement une crème cicatrisante, qui m'arrache un cri de douleurs que j'essaye de cacher par une quinte de toux. Je mets ensuite deux gros pansements sur chacune de mes cuisses. J'enfile un pyjama et retourne dans ma chambre, en passant devant le miroir du couloir j'aperçoit un hématome sur ma pommette, je le touche légèrement et sent qu'il est gonflé. En rentrant dans ma chambre, je me jette sur mon lit et m'endors quelques minutes après le ventre vide.
On a tous notre façon de s'évader de ce monde, en fumant, se droguant ou même par le sexe, la mienne est beaucoup plus sombre...
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Sweet-Bitter
Teen FictionAnastasia Wheeler, âgée de 17 ans, mène une vie compliquée. Au lycée, elle n'est pas appréciée et reçois de nombreuses critiques. Tandis que chez elle, sa mère est imbuvable et la délaisse. Profondément triste, elle préfère rester plonger dans ses...