CHAPITRE 1

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Je suis tirée de mon sommeil par le bruit strident qu'émet mon réveil

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Je suis tirée de mon sommeil par le bruit strident qu'émet mon réveil. Les paupières encore lourdes, je tentes de m'habituer à la lumière du jour qui filtre à travers mes rideaux. Je me redresse lentement et me dépêche d'éteindre mon réveil avant que ma mère ne l'entende.

Vêtue seulement d'un vieux jogging et d'un t-shirt, je rejoins la cuisine pour préparer son déjeuner avant qu'elle parte travailler. Je regarde l'heure sur le four et constate qu'il ne me reste seulement vingt minutes pour me préparer. Je cours dans les escaliers et manque de tomber plus d'une fois. Je passe rapidement par ma chambre pour récupérer mes vêtements et fais demi-tour vers la salle de bain.
Je me déshabille, dos au miroir, et me dépêche de rentrer dans la douche.

J'aimerais que l'eau puisse emporter avec elle tout le stress que j'ai accumulé durant ces vacances. Mais c'est sans espoir pour moi, anxieuse que je suis.
Je me frotte énergiquement le corps et sors de la douche en enroulant une serviette autour de moi. J'inspecte mon reflet dans le miroir mais détourne rapidement les yeux. Je me brosse les dents ainsi que les cheveux puis m'habille d'un jeans, d'un t-shirt manche longue et de mes éternelles converses noires. Je ne me maquille que très rarement, si j'en ai le besoin.

Quand je sors de la salle de bain j'entends ma mère crier depuis le salon :
-Anastasia, dépêche toi, tu vas être en retard ! Sa voix froide et dénuée d'émotion me stresse d'autant plus.
-Oui, j'arrive. Ma voix est plus cassante que je ne l'aurais voulu.

Je prends mon sac à dos et descends les escaliers pour partir prendre mon bus. J'ignore ma mère malgré ses regards noirs et prends ma veste. Je claque la porte derrière moi, prends une grande inspiration et me mets en route pour aller à mon arrêt de bus. Je déteste les transports en commun mais ma mère refuse de m'emmener au lycée.

Quand le bus arrive, je m'installe sur l'un des premiers sièges disponibles. J'ignore les regards dégoûtés de mes anciens camarades et leurs sourires vicieux pour me concentrer sur la route. J'enfile mes écouteurs tandis que la musique retentit dans mes oreilles. C'est un des seuls moyens que j'ai trouvé pour m'évader et de penser à autres choses.

Un crissement de pneus me sort de mes pensées, quand je tourne ma tête vers la gauche, je remarque que nous sommes arrivés devant le portail du lycée. Mes mains deviennent moites et je me lève, les jambes flageolantes, pour sortir du bus.

Je regarde autour de moi les groupes d'amis se retrouver, les couples s'enlacer, les garçons se faire des accolades et les filles, hystériques, hurler en retrouvant leurs fidèles copines. Malheureusement je ne fais partie d'aucune de ces catégories.

Je me dirige vers le panneau d'affichage, tête baissée, me faisant bousculer de tout les côtés. Quand j'arrive enfin à traverser la foule formée autour celui-ci, je cherche mon nom parmi les différentes listes de classes.

Quand je repère enfin la classe dans laquelle je me trouve, mes yeux s'embuent et je pousse quelques personnes sur mon passage pour me précipiter vers les toilettes.
Je vais devoir les affronter une année de plus...

Quand j'ouvre la porte, je cligne plusieurs fois des yeux avant de comprendre que je me suis trompée de porte.
-Putain, barre toi ! Julia me hurle dessus, assise sur un des bureaux, sa poitrine dénudée et pressée contre le torse d'un garçon dont je ne connais pas le nom mais que j'ai déjà croisé. Je croise son regard profond seulement quelques secondes mais je détourne rapidement les yeux, trouvant mes pieds plus intéressants.
-Alors, t'attends quoi ! Je la vois prête à me bondir dessus et je réagis enfin.
-D-désolée, j'ai du me tromper de porte. J'aimerais vraiment réussir à aligner une phrase face à elle mais après tout ce qu'elle m'a fait, je sais de quoi elle est capable si on lui manque de respect.

Je tourne précipitamment les talons, quitte la pièce et cours m'enfermer dans les toilettes. Je me laisse glisser le long de la porte le temps de reprendre mon souffle et de me calmer. Mes crises d'angoisses refont surfaces, je n'en ai presque pas eu de tout l'été mais l'a revoir est un choque.

J'espérais que ma dernière année de lycée serait un nouveau départ. J'espérais ne plus être dans leurs classe mais malheureusement, le destin n'est toujours pas de mon côté. J'espérais secrètement qu'ils auraient mûris mais visiblement ce n'est pas le cas.
Je ne sais pas si je pourrais tenir une année de plus.

Je me lève juste avant que la sonnerie retentisse et en me précipitant, je percute quelque chose d'assez dur et tombe en arrière. Mes fesses rentrent violemment en contact avec le sol et je pousse un gémissement de douleur. Je lève les yeux pour voir ce que j'ai heurté et rencontre deux billes vertes.

Ses yeux expriment une profonde colère et je les baisse instinctivement. Maladroitement j'essaie de me relever quand il me dit :
-Regarde où tu vas, putain. Sa voix rauque me donne des frissons et je n'ai même pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il me bouscule pour passer. Je vacille légèrement et le suis du regard avant de me rendre compte que le couloir est vide. Je remets mon sac en place sur mes épaules et me précipite vers ma salle.

Je toque doucement et entre tandis que tous les yeux se braquent sur moi. Je baisse la tête et triture mes doigts quand Julia lance :

-Encore toi la pouilleuse ! Je vais finir par croire que tu ne peux plus te passer de moi. Sa provocation déclenche un rire général et le prof intervient en leur disant de se calmer mais ne relève pas sa remarque déplacée.
Ses remarques ne m'atteignent plus...

Le prof me désigne une des place du fond où je me dirige sans rien ajouter. Je peux voir quasiment toute la classe de là où je suis, notamment le garçon que j'ai malencontreusement percutée.

Le prof commence à faire l'appel et chaque élève doit lever la main à l'entente de son nom. Quand le nom "Aaron Cooper" se fait entendre, une voix grave s'élève dans la classe.
Une voix qui ne me parait pas inconnue.

-C'est bien moi, m'sieur. Plusieurs filles gloussent suite à son commentaire et je me retiens de lever les yeux aux ciels devant tant de superficialité.

Cette année s'annonce mouvementée...

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