Un simple journal || Chapitre 7

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Point de vu America

Je pris le carnet dans mes mains et sortis mon téléphone de ma poche. J'ouvris Google Translate et le carnet-que je supposais être son journal intime-. J'entendis alors un bruit de pas dans le couloir, je leva ma tête. Merde. J'avais laissé ma porte ouverte. Je me précipita dans un coin de ma chambre pour me cacher de la personne présente. Cet individu s'arrêta net. Il devait penser quelque chose comme : qui a ouvert la porte de la pièce ? Il entra timidement dans la chambre et regarda partout.

« Oh, c'est juste toi...» dit-je d'une voix soulagée qu'il saurait reconnaître entre mille.

« America ! s'exclama Canada en se jetant à mon cou. Tu m'avais tellement manqué ! »

« Toi aussi 'Nada... »

J'accepta le câlin avec joie et laissa mon frère se vider de ses larmes.

« J-Je suis vraiment désolé de ne pas avoir appeler ! J'étais mort d'inquiétude mais papa nous a interdit ! M-Mais... »

« Arrête de t'excuser pour rien et profite du câlin... »

On resta comme ça pendant de longues minutes avant de se lâcher.

« Eh, comment t'es sorti au fait ? » me demanda-t-il, ayant enfin calmer sa panique.

« J'étais pas seul sur le toit, il y avait aussi Russia, du coup ses frères, sœurs et son père ont appelé les urgences. »

« Oh. Ils vont bien ? »

« Euh... Je pense ? J'en sais rien. Mais pourquoi tu veux savoir ? »

« N-Non je voulais juste savoir. »

« Enfin peu importe, je suis vraiment fatigué, je comptais dormir une fois arrivé ici. Ça te dérange de me laisser tranquille quelques temps ? Ne prends pas ça personnellement, hein.»

« Non, non t'inquiètes pas ! Je suis désolé de t'avoir dérangé, je vais manger. »

Je fis semblant d'aller me coucher.
Quand je fût assuré que Canada était bien parti, je repris le carnet et mon téléphone sur lequel était affiché "Google Translater", et traduit les premiers mots du carnet "Это действительно личное, пожалуйста, отдохни" qui devenaient "C'est vraiment personnel, s'il vous plaît reposez ce carnet." Je commença, malgré l'interdiction, à traduire le contenu du journal :

"26/12/2011
Ukraine m'a donné ce carnet hier, elle m'a dit que ça m'aiderait à extérioriser, je n'y crois pas vraiment mais bon. Je pense que je vais raconter ma vie alors, si quelqu'un un jour lit ça, arrêtez-vous à cette phrase.

29/12/2011
Papa m'a entraîné aujourd'hui. Il n'arrête pas de dire que dans ce monde, c'est la loi du plus fort, mais je n'ai jamais vraiment aimé me battre. Lui non plus je crois.

01/01/2012
Ma famille et moi avons fêté le nouvel an : on a dansé et chanté sur des chansons de beauf en mangeant des pizzas commandées à côté. On a beaucoup rigolé, ça devient de plus en plus rare les moments comme ça.

15/01/2012
J'ai trébuché et suis tombé en courant après Ukraine. Résultats : une jambe cassée, une cheville foulée et je suis coincé à l'hôpital pendant 15 jours. Mais j'ai rencontré un ami, il s'est cassé la mâchoire et ne peut plus parler. Alors il m'écrit sur des bouts de papier.

18/01/2012
Les gens nous regarde bizarrement quand je ris avec mon ami, on dirait qu'on comet un crime. Un adulte nous a même crié dessus en disant que ce n'était pas comme ça qu'on allait changer le monde. Honnêtement, j'en avais rien à faire. Mais mon ami semblait plus touché par ça, il semble instable psychologiquement.

25/01/2012
Ma famille vient souvent me visiter, mais mon ami n'a jamais personne. D'ailleurs, il recommence un peu à parler, il a encore du mal avec certaines consonnes mais les médecins disent qu'il pourra sortir d'ici une semaine. Je suis vraiment content pour lui !

28/01/2012
Ayant réalisé que je ne lui avais jamais demandé son prénom, je lui ai posé la question. Il m'a répondu en bégayant quelque chose qui ressemblait Rica. Donc maintenant je l'appelle comme ça. Il ne m'a jamais dit comment il s'était cassé la mâchoire, alors j'ai eu l'idée de demander à un médecin : il m'a répondu qu'il avait sauté de la grande falaise qui borde la mer. J'imagine qu'il voulait aller nager avec les poissons.

01/02/2012
Aujourd'hui est mon dernier jour à l'hôpital, j'ai passé la journée avec Rica et ai profité un maximum de tous les avantages que l'on a quand on est malade. Mon ami va beaucoup me manquer, j'espère que je vais un jour le revoir.

27/07/2012
Ça fait plusieurs mois que nous ne mangeons presque que de la soupe. Enfin, non ça fait des mois que mes frères et sœurs mangeons de la soupe, papa ne mange pas.

16/05/2013
J'ai mal partout. Papa m'a frappé. Je ne comprends pas pourquoi. J'avais juste faim et me suis discrètement faufiler vers la cuisine pour prendre un bout de pain, mais il m'a vu. Il m'a attrapé et m'a plaqué contre le mur de la pièce, avant de me crier dessus. Il ne m'a jamais frappé avant : au mieux il rigolais, au pire il me condamnais à nettoyer la maison. Je ne comprends pas pourquoi il l'a fait maintenant.

05/07/2013
Ma mère est morte. Des connards l'ont attaqué alors qu'elle faisait les courses. L'enterrement est demain, j'ai peur.

30/09/2013
Je m'inquiète vraiment pour mon père, il n'est plus lui-même, il est submergé par le travail et n'a presque plus de temps pour lui et rentre toujours très tard le soir. Il est devenu squelettique et hier, alors que je n'arrivais pas à dormir, je l'ai surpris en train de pleurer. J'ai peur qu'il fasse comme la personne qui est passée à la télévision.

01/01/2014
On n'a rien fait aujourd'hui, on est resté chacun de notre côté, sans se parler. Comme si c'était un jour parfaitement normal. Je repense encore au nouvel an d'il y a 2 an, ça me manque les moments en famille, et Rica aussi.

02/09/2017
Je viens tout juste de retrouver ce truc au fond de mon placard, ça fait un bail que je n'ai pas écrit dedans !
Enfin bref, demain ce sera ma rentrée au lycées, je sais déjà mon code de casier : 01/12, mais je suis vraiment effrayé des autres élèves : au fil des années, ils n'ont fait que s'empirer, devenir de plus en plus violent, j'ai dû m'adapter. Papa avait raison, dans ce monde c'est la loi du plus fort."

(On repasse à America) Je tourna la page pour arriver à celle ensanglantée. Je traduit les mots écrits dessus avec Google Translate. Mes yeux s'écarquillent dans la peur et je lâcha mon téléphone dans la surprise.

« Tout va bien là-haut ? » demanda-cria Canada d'en bas.

« Oui oui ! » dit-je, pas vraiment convaincu de moi-même.

"Qu'est-ce que je venais de lire ?"

Nombre de mots : 1141

Le crime de s'aimer || Countryhumans || RusameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant